La review

FINNTROLL + HATESPHERE + PROFANE OMEN
Le Gueulard Plus - Nilvange (57)
28/03/2015


Review rédigée par Man Of Shadows
Photos prises par Béné Duval


C'est à Nilvange, petite ville industrielle du Nord-Est, à quelques kilomètres de Metz, qu'à lieu la dernière date européenne du second leg de la tournée anniversaire célébrant les 10 ans de "Nattfödd" de FINNTROLL (chapeau bas à l'association Damage Done, qui, une fois encore, a fait fort). Tout comme sur la première partie de cette tournée s'étant déroulée à l'automne dernier, les trolls sont accompagnés de leurs compatriotes de PROFANE OMEN et des coreux de HATESPHERE. Le public, très jeune, s'agglutine en masse vers les portes du Gueulard, pour une date qui affichera sold-out.



Premier groupe nous étant totalement inconnu à monter sur les planches, PROFANE OMEN est un jeune (à en juger par les visages de bambins de certains membres) groupe au style groove / metalcore moderne. Si ce style n'est absolument pas notre tasse de thé, et si la musique de PROFANE OMEN ne changera pas notre avis, nous prenons malgré tout une belle claque ce soir. Survoltés, hyper énergiques, souriants, les musiciens délivrent une prestation enthousiasmante et revigorante servie par un très bon son. Le show est assuré par un batteur au groove solide et faisant le show tout en jouant des parties complexes avec facilité ; des guitaristes se déplaçant partout et un chanteur fédérateur, communicatif et sincère. Ce dernier, gérant admirablement bien son chant clair aux couleurs émo, puissant et juste, même si calqué sur un milliard de formations semblables (et donc dénué de personnalité) et switchant avec des growls profonds et des parties hurlées sans transition et sans peine, échange beaucoup avec le public qui répond favorablement. Ces interventions et sollicitations grignotent du temps de jeu (deux ou trois morceaux supplémentaires auraient pu être joués) mais cela se fait au profit d'un petit show de 35 minutes, marquant et exaltant. A revoir pour le plaisir.



Les danois de HATESPHERE prennent vite la relève et balancent leur thrashcore frondeur et sans détour. Problème : le son est faible ; la basse est absente et les guitares manquent de puissance. Même la batterie manque de niaque. Alternant entre morceaux hardcore lourdingues et mous du genou et titres plus thrashisants manquant de relief, nous nous ennuyons quelque peu. Heureusement, le groupe délivre dans la bonne humeur une prestation convaincante et chauffe un peu plus le public qui s'en donne à cœur joie au moshpit et au wall of death (foiré) à l'écoute de ces breakdowns dont les vikings ont le secret. Si le chanteur, Esse, manque de coffre, il compense par une bonne présence scénique. On retiendra notamment des morceaux comme "Iconoclast" et "Sickness Within", rapides et efficaces et le heavy "Resurrect With A Vengeance". HATESPHERE ne nous laissera pas un souvenir impérissable ce soir, mais aura contenté le public de Nilvange.

Setlist : Intro "Lies And Deceit", "Reaper Of Life", "Floating", "Resurrect With A Vengeance", "Murderlust", "Iconoclast", "Disbeliever", "Drinking With The King Of The Dead", "Forever War", "Sickness Within".



Après une attente semblant interminable, les trolls finnois pointent le bout de leurs oreilles et sont accueillis comme il se doit par le public. A l'honneur sur cette tournée, l'album "Nattfödd" est interprété en entier lors d'un premier set.
Joué dans l'ordre, le sextet démarre logiquement l'album avec "Människopesten". Et c'est une double déception qui nous tombe dessus : premièrement le son est, n'ayons pas peur des mots, à chier. Si la batterie, claire et puissante, ressort gagnante du mixage, c'est à peine si on entend le reste. Pourtant le volume n'est pas si fort, la batterie ne couvre pas tout l'espace sonore et ne surplombe pas les autres instruments. Comment alors expliquer que la guitare de Skrymer soit si peu puissante, la basse si discrète et que le chant soit si inconsistant ? Et ne parlons pas du clavier quasiment inaudible (un comble pour un groupe de folk metal, et de surcroît pour FINNTROLL, dont les morceaux perdent toute leur saveur en l'absence de ces sonorités humppa typiques) et de la seconde gratte tenue par Routa, complètement absente. Ce dernier, en proie à des problèmes de son durant tout le show, ne fera entendre son instrument que sur le second set, gagnant (légèrement, infimement) en volume. Le chant se fera un peu plus puissant sur le second set mais le son global restera tout aussi maigre tout au long du concert. Ils jouiront du plus mauvais son de la soirée, qui ira en dégringolade au fur et à mesure des prestations. Incompréhensible. Mais ce handicape sonore aurait facilement pu être comblé si le groupe s'était montré plus concerné. Pour avoir déjà assister à des liveshows de FINNTROLL, nous pouvons dire que celui-ci est le plus mauvais auquel nous ayons assisté. Jamais nous ne les avons vus se faire chier à ce point. Aucun entrain, aucune énergie, aucune implication, aucun sourire, aucune communication avec le public. Rien. Néant. Virta, le claviériste, n'en a clairement rien à branler alors qu'il joue des parties ultra joyeuses. Tundra, le bassiste mi-bourré mi-je-m'en-foutiste, chancèle sur ses deux pieds. Et que dire du batteur-tricheur, Morko, remplaçant de Beast Dominator, qui, s'il propose un jeu de mains très carré et plus fouillé que son prédécesseur, utilise un subterfuge (système de quadruple pédale ou ordinateur, nous ne le savons) lui permettant de jouer de la grosse caisse à fond les ballons (200 à 220 BPM) mais en bougeant ses pieds à la vitesse d'un escargot. Pitoyable. Seuls Vreth et Skrymer (et encore pour ce dernier, faut pas pousser Mémé Troll dans le chaudron) semblent contents d'être là et de passer un bon moment. Vreth (qui a pris du poids) communique, se donne à des petites gigues perso, hurle et partage avec l'audience.
Après avoir expédier vite fait l'album "Nattfödd", joué comme à l'usine, les six musiciens quittent la scène et reviennent pour un deuxième set un peu plus remuant où de nombreux morceaux de "Blodsvept" et des classiques comme "Svartberg" et "Jaktens Tid"seront interprétés. Les morceaux les plus brutaux tels "Solsagan" permettent d'apprécier le chant de Vreth qui donne tout ce qu'il a. En voilà un qui ne fait pas semblant au moins. Le plus dérangeant, c'est que ce sont des personnes extérieurs au groupe, le guitariste et le batteur de PROFANE OMEN qui vont faire le show. Grimés, faisant les pitres sur scène, jouant avec les premiers rangs, ils réveillent et font marrer le public, qui ne bouge pas vraiment plus que cela. Pour la dernière date d'une tournée anniversaire, c'est bien triste... Quelques notes de Survivor avant le dernier rappel et les Trolls quittent la scène sous les ovations du jeune public qui ne tiendra rigueur de ces (grosses) insuffisances, content d'avoir vu son groupe fétiche. En ce qui nous concerne, nous avons suivi ces 1h40 de show plutôt passivement, écoutant les morceaux sans se forcer, sans déplaisir mais sans enthousiasme. FINNTROLL, ce soir, n'aura même pas assurer le minimum. En espérant que cela change vite.

Setlist :
Set 1 : "Vindfärd / Människopesten", "Eliytres", "Fiskarens Fiende", "Trollhammaren", "Nattfödd", "Ursvamp", "Marknadsvisan", "Det Iskalla Trollblodet", "Grottans Barn", "Rök".
Set 2 : Intro, "Blodsvept", "Mordminnen", "Solsagan", "Svartberg", "När Jättar Marschera", "Nedgång", "Slaget Vid Blodsälv", "Jaktens Tid".
Rappel : "Skogsdotter", "Häxbrygd", "Kummitus".

Comme d'habitude, un grand merci à Pete pour l'accréditation et la confiance, ainsi qu'à Damage Done pour tout leur taf, et à Béné Duval de Pavillon 666 pour les photos.

Photos tirées de : www.facebook.com/beneduvalphotosijopics