La review

FIVE FINGER DEATH PUNCH + UPON A BURNING BODY + POP EVIL
Le Bataclan - Paris
26/03/2014


Review rédigée par E.L.P


Rendez-vous était pris depuis plus de 3 mois, pour retrouver le combo montant, extrême, mélodique et groovy : FIVE FINGER DEATH PUNCH. Tout droit venu de Las Vegas, le groupe que Paris avait déjà eu la chance d’accueillir lors de la tournée européenne d’Avenged Sevefold, aux cotés d’Avatar, se voit aujourd’hui de retour sur le sol français, cette fois-ci, en tête d’affiche pour le plus grand plaisir des Parisiens !
Venu en masse pour profiter du trio FIVE FINGER DEATH PUNCH / UPON A BURNING BODY / POP EVIL, le public de la capitale est d’ores et déjà bien présent, et ce dès le petit matin, pour tenter d’apercevoir la puissante formation tant attendue... Inutile de préciser qu’à partir de 18h, la file d’attente observable devant la salle est à la hauteur de cet intérêt porté aux groupes de ce soir !... Une belle soirée s’annonce, avec, chose parfois rare, un Bataclan sold out (ô combien mérité !...) !



Prenant place sur le parquet du XIème, c’est un intéressant début de foule qui s’avance pour découvrir le quintet américain fraîchement débarqué sur le Vieux Continent : POP EVIL ! Force est de constater que le groupe a su, pour son premier passage français, se frayer un beau chemin jusqu’à cette place de choix, en ouverture de FIVE FINGER DEATH PUNCH, qui est la leur ce soir... Les voici donc propulsés sur la grande scène du Bataclan, avec pour seule arme, les titres de leurs 3 albums, et notamment ceux d’"Onyx", le dernier en date !
Faisant office d’outsider sur cette affiche extrême et brutale, le groupe n’en démordra pas, puisque c’est l’explosif "Deal With The Devil" qui ouvrira le bal, proposant, d’entrée de jeu, les influences rock / stoner / metal alternatif à un public français stupéfait devant tant d’efficacité... Entre Black Stone Cherry, Saving Abel, Breaking Benjamin et Adrenaline Mob, le moins que l’on puisse dire, reste que le combo sait insuffler l'énergie nécessaire à faire prendre vie à la moindre salle. Reposant sur l’évidente transe d’un frontman déchaîné, le groupe souffrira, néanmoins d’un dommage manque de puissance sur les guitares, le son étant trop masqué par l’expressivité vocale de Leigh Kakaty (chant)... Malgré ce léger bémol sonore, la suite de cette prestation n’en sera que tout aussi énergique, les morceaux "Boss’s Daughter", "Goodbye My Friend" (certainement le plus lourd et puissant de tous les titres proposés ce soir, incroyable de maturité rythmique et mélodique) et "Torn To Pieces" faisant résonner, avec la vibrante puissance hard rock désormais caractéristique de la formation, les tympans d’un public conquis, en passe d’être on ne peut mieux échauffé !
Parler du charisme de Leigh ne pourra malgré tout se faire sans mentionner celui de ses compères Matt Di Rito (basse) et Chachi Riot (batteur), manifestement possédés par la scène parisienne, notamment sur ce chef d’oeuvre que seront les grooves de "Trenches" aux vrombissantes saveurs de bitume et de gomme brulée, façon Alter Bridge... ! "Last Man Standing" viendra mettre un point final à cette bien trop courte prestation ô combien audacieuse (en ouverture d’une pareille affiche), et réussie !

Setlist : "Deal With The Devil", "Hero", "Boss's Daughter", "Goodbye My Friend", "Sick Sense", "Torn To Pieces", "Trenches", "Last Man Standing".



Voici donc, après un rapide et précis changement de plateau, venir l’heure des texans d’UPON A BURNING BODY, foulant les planches de ce Bataclan effervescent s’offrant alors à eux, tout en gilets, costumes et mocassins!... "Welcome to the jungle...!", telles seront les paroles qui donneront ainsi, quasi instantanément le ton à la performance des cinq sudistes.
Et quoi de mieux pour assener le premier uppercut à un public au dessus duquel planait le souvenir de leur dernière prestation française (en ouverture pour Trivium, Caliban et As I Lay Dying), que le duo "Intermission" / "Devil’s Advocate" issu du premier album du combo ?... La réponse sera apportée dès le titre suivant : "Mimic", prolongeant, des ses impétueux breakdowns ponctués de growls puissants et explosifs, les 2 titres d’ouverture. La communion semblant malgré tout assez relative entre la formation et le parterre, l’un des hits de la formation se fera finalement entendre, il s’agira de "Once Upon A Time In Mexico". Le premier hymne de cette soirée (lui issu de leur second opus : "Red, White, Green") parviendra ainsi à brutaliser de la façon la plus méthodique qui soit, à l’aide de ses ponts aussi entraînants que ravageurs, couplés aux différentes prestances de Danny Leal (chant) et Ruben Alvarez (basse), aussi sautants qu’enjoués, les présents remplissant maintenant la salle de façon clairement plus significative...
Le temps d’une rapide transition avec la piste sonore "El Mariach", faisant vibrer la corde la plus classico-folklorique des âmes accueillies ce soir, et que la lame de fond "Texas Blood Money" achèvera de faire voler en éclat tout désir d’opposition à l’ambiance survoltée de cette soirée...Un début d’enivrement tel que le refrain de "Texas Blood Money" vibrera d’une nouvelle puissance, propulsé par le public reprenant en choeur les phrasés les plus incisifs du quintette ! Un enchaînement d'expressivité chevillé par de nombreux "Jump !" que "Sin City" ne fera que confirmer, achevant de réveiller, sur sa fameuse punchline "Life...Sucks...And...Then...You...Die", les derniers corps les plus léthargiques.

Setlist : "Intermission", "Devil's Advocate", "Mimic", "Once Upon A Time In Mexico", "Game Over", "...El Mariachi...", "Texas Blood Money", "Sin City".



Ainsi puissamment réveillé par la (elle aussi) trop courte prestation texane venue largement diffuser la modernité d’un deathcore hargneux et incisif, le public verra finalement le backdrop tant attendu de FIVE FINGER DEATH PUNCH se tendre, annonçant un réel regain d’hostilité au sein d’une fosse à présent chauffée à blanc !
C’est ainsi que prendront possession, avec toute la férocité dont le quintette a su se parer depuis tant d’années, les 5 valeureux membres du combo, fiers d’être de retour en "terrain conquis" après leur récent passage aux cotés d’Avenged Sevenfold et Avatar au Bataclan... La setlist ne présentera malheureusement que peu de modifications avec celle présentée lors dudit concert, les seuls rajouts proposés étant des titres majoritairement plus "sensibles" et reposés (avec "Remember Everything", "Battleborn" et "Here To Die"). Qu’à cela ne tienne, puisque c’est à leur célèbre "Under And Over It" que revient une nouvelle fois la tâche d’enfoncer la porte de ce nouveau show. La prise de hauteur de l’ambiance ne se fera d’ailleurs pas attendre davantage, tant le public s’investira dès les premiers titres, dans l’univers du groupe ! Seront ainsi à observer (outre un pit-photo rempli à l’excès), les premiers slams et pogos, symboles du déchaînement alors à l’oeuvre ce soir...



La transition sur les 2 titres suivants "Burn It Down" / "Hard To See" en fera d’ailleurs malheureusement les frais, l’alliance d’une fosse à la chaleur survoltée à celle d’un photo-pit surchargé mais aussi d’une sécurité désorientée (ainsi que ramenée à sa plus simple expression...). Ces conditions donneront ainsi lieu à quelques apartés / mises au point d’Ivan Moody (chant), déplorant cette situation qu’il jugera honteusement risquée, au risque de mettre leur prestation en suspens, le temps d’étoffer les rangs sécuritaires des cerbères à présent aux aguets... (une initiative qui se doit, malgré quelques protestations, d’être portée au crédit du groupe !). Prolongeant ainsi la magie après cette courte parenthèse, c’est "Lift Me Up", et "Burn MF" qui se verront octroyer le droit de rebondir sur l’implacable "Hard To See", structurés par les divers solos de Zoltan Bathory et Jason Hook (guitares).
Gracieusement envoyés en guise de prélude à ce qui semblera être la plus belle des capsules ambiantes du groupe, le triptyque "Remember Everything" / "Battle Born" / "Coming Down", créera donc, au coeur même du set, la plus ténue des communion entre le public parisien et l’hexagone US à la prestation malgré tout un rien moins "grandiose" qu’attendue... L’énergie pénétrante de ce trio offert à la foule, plongera le Bataclan dans une voluptueuse transe, rythmée par le chant d’Ivan "a cappella" rejoint par l’inspiré Jason à la guitare acoustique puis, par le toujours aussi éclatant duo Jeremy Spencer (batterie) / Chris Kael (basse) redoublant de puissance pour proposer un brillant "Coming Down" ayant pourtant montré quelques faiblesses (samples), au Zénith ! Le pit prendra alors des allures de piste viennoise puisque d’éparses "vals pit" verront le jour, dans un ultime esprit de communion, prémice d’une fin de set aussi mouvementée que "Never Enough" mais surtout "The Bleeding" peuvent le permettre... !

Setlist : "Under And Over It" "Burn It Down" "Hard To See" "Lift Me Up" "Bad Company" "Burn MF" "Remember Everything" "Battle Born" "Coming Down" "Never Enough" "Here To Die" "Far Fom Home" "The Bleeding".

Ainsi s'achèvera cette enivrante distillation de riffs, tous plus extrêmes, groovy, nerveux et percutants que les uns que les autres, martelant de plaisir un public sur lequel la formation de tête avait fait main basse avant même de fouler les planches du Bataclan... Quelques points fondamentaux resteront à déplorer, au-delà d’un jeu lumineux (étrangement) d’assez bonne qualité pour les habitudes de la salle (ce qui n’est pas peu dire...) et de l’évidente déflagration ayant fauchée l’ensemble d’un Bataclan sold out et souriant. Il s’agira de la triste brièveté des 3 passages scéniques des groupes en question, mais aussi d’un son parfois hasardeux tranchant trop vivement avec la brillance et l’expressivité des formations...
Une soirée riche en émotion prend fin, merci à Replica Promotion pour ce fabuleux plateau !

Photos tirées de : www.elp-photo.fr