La review

FREAK KITCHEN
La Maroquinerie - Paris
07/03/2019


Review rédigée par Antoine


Voir ou revoir FREAK KITCHEN en concert est forcément un moment intense. Intense parce que la musique du groupe l’est, intense parce que l’on ne sait pas comment se passera exactement le concert et enfin intense parce que le public est souvent en grande majorité composé de fans et ça change la donne. Quand en plus le concert se passe à la Maroquinerie, salle parisienne étant dans le top des salles les plus chaudes, on se dit rapidement que personne ne ressortira indemne de cette soirée parisienne de la tournée "Confusion On The Road".



Le groupe démarre sans première partie, ce qui veut dire davantage de temps de jeu, on ne s’en plaindra pas. Les Suédois ont une telle palette de titres à jouer que le set de ce soir ne suffira pas de toute manière. Faire simple n’étant pas dans les leitmotiv de FREAK KITCHEN, ils iront à l’efficacité, droit au but, avec des titres très catchy, avec la précision et la puissance qu’on leur connaît. Dès que les lumières s’éteignent et que les premières notes de "Morons" se font entendre, nous avons la certitude que la soirée sera mémorable. La montée en puissance se fait rapidement car on enchaîne ensuite avec "Professional Help" et là, c’est parti, la machine est lancée à pleine allure au pays des riffs endiablés de Mattias "IA" Eklundh, des lignes ronflantes de Christer Örtefors qui est aussi excellent chanteur et un Björn Fryklund en maître d’orchestre impérial derrière sa batterie (pas mal pour un jeune cinquantenaire !). Un trio hors pair qui nous ravit au plus haut point en enchaînant les titres venant de l’ensemble de leur carrière dont l’excellent "Taste My Fist" datant déjà de plus de 20 ans, la qualité des disques étant très haute et homogène depuis leurs débuts donc aucun problème avec ça. L’écoute live des morceaux du dernier, "Confusion To The Enemy", le prouve bien aussi, cet album est génial !
Quand je disais plus tôt qu’on ne sait pas ce qui se passera pendant un concert de FREAK KITCHEN… Le public s’en donne à cœur joie de reprendre en choeur les "Shut Up !" sur le morceau "Speak When Spoken To", Mattias en finit par oublier les paroles et doit s’y reprendre à plusieurs reprises, là où certains artistes auraient pu perdre pied, le guitariste / chanteur suédois se tourne lui-même en ridicule. Et puisqu’il a tout de même 8 cordes à sa guitare, il retrouve toujours le moyen de remettre le pied à l’étrier comme lorsqu’il présente le contexte d’écriture de "Raw". Il raconte sa vie à 21 ans, âge où il se réveillait parfois nu sur une plage inconnue, le restant de l'histoire restera dans la Maroquinerie ! Encore un excellent morceau qui vient de leur premier album. Excellent moment !
Ensuite, le public prononce le titre de "Så Kan Det Gå När Inte Haspen Är På" à plusieurs reprises pour chanter le refrain du titre. Bon, quand tu sais que ce titre signifie "Shit can happen when you forget to lock the door", ça te fait d’autant plus sourire. Mais soit le public a répété avant de venir soit il parle suédois mais il y a un truc quand même ! De toute manière, on remarque très vite que le groupe et le public ne font qu’un, chaque parti répondant immédiatement à l’autre tout au long du set, ce qui ne manque pas de faire plaisir au groupe : "You've got such kick ass attitude !". Et le public fait à l’ancienne le coup des briquets sur "By The Weeping Willow", encore un autre grand moment. Lorsque Mattias parle dans le micro, et même si ce qu'il dit n'a ni queue ni tête (dixit Mattias himself), ça ne l’empêche pas de discuter avec nous. Ce groupe est toujours aussi communicatif et on a vraiment l’impression de se trouver dans une soirée entre potes, c’est vraiment un concert à part. Cet humour et cette légèreté changent radicalement des concerts très carrés, surtout que ce sont en parallèle des musiciens d’exception. Mais il part tellement loin ce Mattias parfois… Si un jour il ne pouvait plus jouer de la guitare, pour notre plus grand malheur il pourrait faire un-one man show.



Les démonstrations de prouesses techniques des trois musiciens se font au rythme de chacun des morceaux. Mais voilà, ça donne chaud, surtout à la Maroquinerie et Mattias le subit de manière très basique : "Sorry I’m really sweaty" et il jettera après sa serviette dans une foule en délire. En délire peut-être pas car ce n'est pas un concert de Metallica mais le public est bien chaud ce soir et c'est parti pour "Razor Flowers" ! Un titre sur lequel Christer montre qu’il est très en voix et on change l’ambiance pour quelque chose de plus posé, le temps de souffler un peu avant de finir le set sur un "Propaganda Pie" d’anthologie et plus incisif que jamais. Rapidement, Mattias revient avec ses deux compagnons : "To be or not to be… Of course we will play more songs !", on avait presque eu peur ! Ils reviennent pour interpréter trois de leurs morceaux les plus connus, en commençant par "Nobody’s Laughing Here" et son rythme festif, un classique parmi les classiques qui retrace bien l’esprit FREAK KITCHEN, de l’humour, de la technique et un son massif. Son qui, au passage, ce soir, était très loin de l’objectif, ce qui, je l’espère, aura été différent sur les autres dates françaises et qui devrait être différent au Motocultor cet été. Le rappel s’achève sur deux autres titres tout aussi jouissifs : "Walls Of Stupidity" et "My New Haircut" qui achèvent le public au passage. Notre gros regret aura été qu’ils n'auront pas joué plus longtemps mais avec déjà presque deux heures de jeu, que pouvons-nous demander de plus ? J’aurais juste tellement aimé avoir le morceau éponyme de "Confusion To The Enemy" et "Auto" qui est sur ce dernier album également. Le premier est techniquement assez effrayant à reproduire sur scène donc on comprend vite que nous ne le verrons pas de si tôt en live, et pour "Auto", c’est un morceau qui me file tellement la banane qu’il aurait conclu à merveille cette soirée mais bon, le principal reste bien évidemment d’être fier de sa coupe de cheveux !

Setlist : 1. "Morons", 2. "Professional Help", 3. "Taste My Fist", 4. "Porno Daddy", 5. "Troll", 6. "Push Through", 7. "Speak When Spoken To", 8. "Freak Of The Week", 9. "Raw", 10. "Så Kan Det Gå När Inte Haspen Är På", 11. "By The Weeping Willow", 12. "Ranks Of The Terrified", 13. "Alone With My Phone", 14. "Razor Flowers", 15. "Propaganda Pie".
Encore 16. "Nobody’s Laughing", 17. "Walls Of Stupidity", 18. "My New Haircut".

Au final, ce concert n’aura pas fait exception dans la tradition des concerts de FREAK KITCHEN, un moment singulier plein de bonne humeur, de gros son qui leur est si spécifique, des morceaux ultra variés et un talent hors norme pour la musique comme pour la rigolade. J’en reprendrais bien quelques heures supplémentaires… Enfin bon, toutes les bonnes choses ont une fin mais heureusement ils reviendront en France l’année prochaine car la sortie du prochain album est prévue pour 2020. Vivement leur retour dans l’Hexagone !