La review

FUNERALIUM + SKORZUM + NOHELLIA + ULUUN
Star Café - Paris
04/12/2010


Review rédigée par Célin



Samedi 4 Décembre, un vent glacial souffle autour de moi alors que je me rends une nouvelle fois au Star Café. On pourrait croire que j’ai un petit côté maso, à insister à me rendre dans cette salle-grenier… la soif de découverte est parfois plus forte qu’une simple rancœur contre un salle quasi impraticable, que voulez vous ? J’y allais néanmoins avec quelques réserves car n’étant pas une très grande fan de doom, je ne savais pas trop à quoi m’attendre. J’avais peur de littéralement m’endormir sous la lenteur et la lourdeur de ce style de musique. Les préjugés n’ont jamais rien de bon, la preuve encore une fois avec les groupes présents ce soir.

ULUUN monte sur scène et je suis surprise par la jeunesse du groupe (surtout le bassiste qui semblait avoir maximum 15 ans). Le groupe semble à l’aise sur scène surtout l’imposant vocaliste. Celui ci alterne d’ailleurs un chant black avec un chant clair très… spirituel. Le titre "Above The Unfinished Sea" (disponible sur YouTube) en est un parfait exemple. Mélancolique, simple et envoutant on se laisse facilement séduire par les mélodies du groupe et le charisme du vocaliste. ULUUN nous livre des compositions variées, mélangeant avec habileté des passages mid tempo avec de bons gros coups de blast dévastateurs. Il est vrai que cette structure progressive me fait penser de loin à du Opeth… en bien plus dépressif… Leur prestation ne m’a pas subjuguée mais je ne serais pas contre les revoir sur scène, dans quelques années.

Lorsque NOHELLIA entame les premières notes de son set, c’est un véritable rouleau compresseur qui déboule au Star Café. Je suis surprise par tant de violence et tant d’agressivité… car ne suis-je pas censée être à un concert de doom où la musique se fait lente et pensante ? Que nenni, NOHELLIA envoie bien la purée et ça fait franchement mal par là ou ça passe. Là encore on a affaire à un groupe qui a l’habitude de la scène. Le groupe enchaîne les titres en ne nous laissant que peu de répit. Le vocaliste du groupe nous fait part de toute la palette de son chant en passant du chant black très aigu au chant death plus rauque et caverneux avec une facilité déconcertante. Le bassiste ainsi que l’un des guitaristes viennent eux aussi pousser quelques growls, chacun ayant sa propre tonalité ce qui rajoute une énergie et une puissance indéniable à leur prestation. Une fois de plus je regrette les mauvaises conditions du Star Café, car pendant tout le set, NOHELLIA a tenté de me dire quelque chose que je n’ai pas pu déceler. L’énergie est passée mais le message n’a pas pu être intercepté… Pourtant, ce groupe surprend par sa personnalité, car même derrière ce son brouillon, je sens qu’il y a une véritable volonté de faire quelque chose d’unique et personnel. Pour NOHELLIA il s’agit d’un black / death efficace agrémenté de parties orchestrales à la guitare et aux samples. Le mélange est assez intéressant, je ne serais pas contre écouter la version CD.

L’intensité redescend avec l’entrée en scène de SKORZUM. Pour la première fois de la soirée, un clavier (interprété par une jeune fille) vient enfin prendre place sur scène. Cette patte féminine rend définitivement leur musique plus sensible et plus subtile aussi. J’ai personnellement été conquise par la magie de leur black metal atmoshpérique. La douleur suscitée par les guitares nous prend aux tripes et on se laisse facilement envoûté par cette ambiance apaisante suscitée par le clavier. Ce contraste me fait penser à une formation telle que Drudkh. Le chant nous donne envie de crier notre peine, le clavier de nous évader. Envoûtée, je me suis même surprise à rêvasser, mais si mes souvenirs sont bons leur set n’aura malheureusement pas duré très longtemps… dommage… mais à revoir donc.

Quelques minutes d’installation et les gars de FUNERALIUM sont enfin en place. FUNERALIUM nous livre un funeral doom lourd, très lourd, lent et pesant. La basse ronronne à faire… mais que dis-je ? Deux basses ronronnent à faire trembler les murs, les fenêtres, le sol et nos entrailles également. Imaginez les puissantes vibrations des deux basses dans ce grenier qu’est le Star Café ! Sûrs d’eux, les gars de FUNERALIUM viennent nous trifouiller les entrailles mais leur funeral doom parviendra difficilement à me convaincre. D’ailleurs le temps passe vite ce soir et je ne pourrai pas rester jusqu’à la fin de leur prestation (les groupes ayant pris du retard tout au long de la soirée). Surtout que ça n’avait pas l’air foncièrement complexe à jouer. Deux, trois notes bien graves par ci par là… ouais on est d’accord la complexité n’a jamais été synonyme de qualité mais là… faut pas abuser ! Enfin je n’ai franchement pas trouvé ça exceptionnel… Mais encore une fois tout est une histoire de goût, car peut-être que le funeral doom est la face du doom que je ne peux définitivement pas supporter ? Trop mou, trop lent, trop lourd, trop quoi, pour pas grand chose au final…

Allez une bien belle soirée encore une fois au Star Café, merci à Epiphora Productions pour ça. Même si c’est vraiment frustrant de découvrir de si bons groupes dans de si mauvaises conditions. Oui je suis dure avec cette salle, mais franchement peut-on appeler ça une salle pour pratiquer du metal ?