La salle du Glazart accueille ce soir trois pointures de noise / post-hardcore.fr, en tête d’affiche les nordistes de GENERAL LEE ayant invité COWARDS et EVERY REASON TO… à taillader le plancher à leurs côtés.

19h30, il n’y a pas vraiment foule dans la salle, on espère que ça va se remplir petit à petit. Les COWARDS et leur mélange hardcore sludgy tirant vers un doom puissant ouvrent le bal. COWARDS, ou un beau melting pot tenant en son rang des (ex)membres de Sickbag, Hangman's Chair, Eibon, Death Mercedes et Colossus Of Destiny engage les hostilités à coup d’accords poignants dans une énergie bestiale. Du riff pesant aux harmonies possédées, une batterie aux rythmes mid puis blast, un cri à te décoller l’épiderme, voilà du musclé comme on l’aime. "Shooting Blanks And Pills" (Juin 2012) est leur premier bébé, bouclé seulement 6 mois après les premiers pas de la formation. Forcément ce soir, on ne pourrait qu’applaudir la présentation du diablotin. Le niveau est là, sans équivoque, l’énergie, le rentre-dedans…pourtant, une chose me chagrine, la musique me porte mais ne va pa jusqu'à me transcender... Au bout d’un moment, ça en devient preque rébarbatif, j’ai envie d’aller m’en griller une ! Un puis deux puis trois morceaux. J’ai compris, les mecs sont des brutes de zicos, mais les compos m’apparaissent finalement assez similaires, répétitives, sans les variations qui font perdre la tête. Dommage… le nourrisson est solide mais porte peut-être encore quelques séquelles de sa précocité ?

Arrive les quatre parisiens d’EVERY REASON TO... et leur hardcore noise encrassé. Même combat, moi qui avais pourtant adoré en CD, (deux albums depuis 2006) le live me laisse inassouvie. Ca joue sincèrement, les musiciens sont parfaitement alignés et le batteur possède une frappe remarquable mais le petit truc en plus n’émergera jamais. J’ai l’impression d’avoir déjà écouté ces refrains maintes et maintes fois, rien ne m’étonne et ne suffira décidemment pas à me faire remuer la tête dans tous les sens. Avis plus que partagé puisque certains m’ont affirmé avoir aduler la scéance. Tant pis pour moi, j'espère une impression plus positive lors d’un prochain concert.

GENERAL LEE reste finalement le dernier espoir de passer une soirée pimentée digne de ce nom. Grande satisfaction, l’objectif est atteint. Après de nombreux changements de line-up, c’est à cinq qu’ils se retrouvent sur scène pour présenter leur dernier "Raiders Of The Evil Eye" (2012) qui va tâcher les murs du Glazart. L’environnement est torturé, tempos ralentis apocalyptiques et passages fracassants de mise avec un côté rock’n‘roll qui persiste ne donnant ainsi aucune sensation de longueur assommante comme déplorée auparavant. La dizaine d’années d’expérience se fait ressentir, les hurlements insolents d’Arnaud se fondent parfaitement dans la masse post hardcore à la fois fluide et plâtreuse émergeant de guitare massives. De l’émotionnel, du malsain, de la lenteur dynamique, rien à rajouter, voilà la substance que délivre les accents du groupe de Béthune attelant déjà plus de 150 concerts à leur actif. La bonne surprise live de la soirée, merci !

Photos tirées de : www.hanaofangel.com