La review

GHOST + DEAD SOUL
La Cartonnerie - Reims (51)
03/02/2016


Review rédigée par Jean-Philippe M.
Photos prises par Mégapix'elle


Il arrive parfois que certains concerts vous restent plus que d'autres en mémoire. Le sentiment d'avoir vu plus qu'une simple prestation de musiciens que vous appréciez, le lieu (nous en reparlerons plus tard), ou encore le soin qu'aura mit le groupe à vous embarquer dans son monde. Parler de grand-messe avec GHOST est un peu facile et réducteur mais, même si je ne suis pas le plus grand spécialiste des oraisons dominicales, j'ai eu l'impression de communier, ce 3 Février à Reims. La cité des sacres accueillait donc le combo suédois à la Cartonnerie. Une salle vraiment parfaite sur beaucoup de points, l'équipe est accessible et très dynamique, la disposition des différents espaces est bien pensée (faire la queue au chaud près d'un bar, c'est quand même mieux que sur un trottoir parisien…) et la salle de 1200 places est à taille humaine aussi bien pour les groupes que pour le public. Bon ! Ce concert alors ?



C'est à 20h30 précises que DEAD SOUL monta sur scène pour une demi-heure de set. Assurer une première partie n'est pas une tâche aisée. Il m'est arrivé plus d'une fois de faire de satisfaisantes découvertes mais ce mercredi, ce ne fut pas le cas. DEAD SOUL est un duo suédois qui propose un blues-rock assez classique. Accompagné d'un musicien supplémentaire sur scène, le groupe se compose donc de Slidin’ Slim au chant et de deux claviéristes-guitaristes. Beaucoup de samples donc (pas de batterie mais une boîte à rythmes programmée par un enfant de 10 ans sans doute) et surtout pas de jeu de scène !! La musique n'était déjà pas remarquable, mais subir le Slidin’ Slim qui ne pas bouge d'un cil, accroché à son pied de micro, dur ! Bref, une grande partie de la salle s'est bien ennuyée. À noter que les gars ont assuré le taff en étant présents au merch afin de signer des trucs et faire des photos avec leurs fans.



Mon Dieu, prends pitié de moi, Satan Prayer.

Pendant l'installation, nous avons eu droit à un chant liturgique : "Misere mei, Deus" et à "Masked Ball", tiré de la BO de Eyes Wide Shut qui nous mirent tous dans une sorte de pré-trance savoureuse et bienveillante.
"Spirit" retentit alors dans une Cartonnerie aux abois, Papa apparaît dans sa splendide soutane brodée du logo du groupe et le spectacle commence ! Oui, un véritable spectacle, étudié et mis en scène, sans temps mort, ne laissant pas la place à la moindre bouffée d'air, GHOST maîtrise clairement son sujet. Le groupe tourne depuis longtemps et sur diverses scènes devant divers publics et ça se sent, nous avons affaire à des pros. Une setlist de 16 morceaux, principalement tirés du dernier album "Meliora" (7 titres), pour plus d'une heure trente de concert parfaitement exécutée par un Papa et des Nameless Ghouls visiblement très en forme, c'est ce qui attendait le public de la Cartonnerie dans une salle quasi sold out. Je ne savais à quoi m'attendre, étant donné que c'était mon premier concert de GHOST, ma plus grande surprise fut que, malgré tous ces costumes et artifices théâtraux, la communication avec le public est omniprésente. Papa Emeritus a beaucoup d'humour et maîtrise parfaitement le difficile exercice des interludes parlés. Comme par exemple lors de l'arrivée sur scène des "Sisters of Sin", chargées de la distribution des hosties, où Papa, fin connaisseur de la finesse des fosses metal, nous a demandé de ne pas toucher ou pincer ses sœurs. Ou encore lors de la "présentation" des Ghouls pendant le passage acoustique. Fortement apprécié et sobrement décoré de deux chandeliers, ce moment fut, en outre, l'occasion d'entendre la reprise de Roky Erickson : "If You Have Ghosts". Un show bien rodé, une mise en scène parfaite, des lumières sobres mais magnifiques et un son rendant parfaitement gloire aux titres sombres et aux oraisons sataniques des Suédois.
Sans surprise, le set s'est clôturé sur "Monstrance Clock", non sans que Papa nous gratifie d'une dernière intervention au sujet du fait que tous les shows de GHOST se terminent de la même façon. Faisant une métaphore entre la fin d'un concert et l'aboutissement d'une relation charnelle, il prononça ces mots : "You're never disappointed with an orgasm". No comment. Comme je l'ai dit en tout début de chronique, il arrive parfois que certains concerts vous restent plus que d'autres en mémoire, le passage rémois de GHOST, grâce au charisme des musiciens, à cette salle merveilleuse et bien sûr aux chansons du groupe, va rester graver dans ma mémoire et dans celle du public, venu en masse et visiblement converti.

Setlist : "Spirit", "From The Pinnacle To The Pit", "Stand By Him", "Con Clavi Con Dio", "Per Aspera Ad Inferi", "Body And Blood", "Devil Church", "Cirice", "Year Zero", "He Is", "Absolution", "Mummy Dust", "If You Have Ghosts" (Roky Erickson cover), "Ghuleh"/"Zombie Queen", "Ritual", "Monstrance Clock".



Bonus
Voir l'intégralité des photos