C'est dans les vieux pots qu'ont fait les meilleurs....c'est dans le jeunes pots que...bref, j'essaie de placer cette vieille formule de merde, pour dire que c'est parfois les p'tits concerts qui n'payent pas de mine qui se révêlent être les plus intéressants. En effet, le Café Montmartre, dans le 18ème, acceuille (c'est un bien grand mot) une affiche hardcore / rock 'n' roll avec GOOD MORNING BLEEDING CITY, MEDZEKBRÜ et MICROPENIS. C'est dans le sous-sol, quelque peu exigüe, du bar que le concert a lieu. Un petit espace où règne une chaleur qui ferait presque oublier qu'on commence à se les cailler dans les rues de Paris en ce moment.

Le concert débute à 17h00 (ce qui était l'heure prévue !!!) avec les coreux de GOOD MORNING BLEEDING CITY (dorénavant ca sera GMBC pour vous). D'une moyenne d'âge d'à peu prés 20 ans, les p'tits gars du 93 balancent pendant 20 min un hardcore barré survitaminé que ne renierait pas Dillinger Escape Plan ou The Locust. Des influences évidentes mais pas encombrantes, le groupe crée son style propre entre technicité et rapidité. Une rythmique béton soutenue par le chant / braillé d'Arnaud (un pote à moi, d'où ma présence ce soir) qui dynamise le tout à grand coup de "ratatatatatata". Les grattes (Valentin et Rudy) se font tour à tour lourdes ou rock 'n' roll rappellant parfois les Rennais de Burn Hollywood Burn. GMBC occupe bien l'espace et le public commence à mosher sévère. Les anciens titres, un peu plus "tough guy", sont laissés de côté au profit de compos hardcore barrées. Un goût évident pour le mauvais goût, notamment dans le choix des titres "Franck Shamrock vs Cuirassé Potenkine" (F.Shamrock étant le champion d'une discipline con comme la mort : l'ultimate fighting), "Attaque Soviet", j'en passe et des meilleures, qui traduisent bien l'état d'esprit déconneur du groupe. Un groupe plus que prometteur, à surveiller de très près.

Arrive ensuite MEDZEKBRÜ. Commencons d'abord par dire que le chanteur n'est autre que le gratteux de Wünjo (Team Nowhere) et que son frêre occupe le poste de batteur. Rassurez vous on est à 100 lieux de la zic du groupe issu du collectif Parisien, MEDZEKBRÜ donne dans le même style que leurs potes de GMBC en peut-être plus barré et plus haché, leurs morceaux sont peut-être moins ancrés hardcore et plus diversifiés. Un hardcore pouvant rappeller Dillinger par moment, avec des passages plus rock 'n' roll. Le groupe se donne à fond pendant une bonne demi heure avec des titres sur des sujets aussi incongrues que le Togo, les lascars ("ouéch ma gueule"), l'Irak....Un humour très second degré entretenue par le batteur (excellent au passage) très en verve ce soir. Une musique puissante, agressive, servi par le chant / braillé de Mathieu dont je n'aurais jamais soupçonné la qualité avant (faut dire que son rôle dans Wünjo est plus effacé). Un bon moment, la relève hardcore Française est assurée.

Dernier groupe à jouer ce soir : MICROPENIS (qui vend ses démos, à prix libre, emballées dans des pages de catalogues de grandes surfaces). Un patronyme un brin ridicule qui décrédibiliserait presque le trio et il serait bien dommage de s'arrêter là, car MICROPENIS pratique un rock 'n' roll noisy loin de l'humour potache de leur nom. Un rock très instrumental (seul 3 titres joués incorporent du chant), au croisement des Pixies et de Mc Lusky. Des rythmes originaux et lancinants basse / batterie soutenus par une gratte tantôt rock, tantôt athmosphérique (la touche Led Zep n'est pas loin), qui montent crescendo vers des parties dansantes ou plus dures. Un groove imparable qui fait remuer les têtes et les corps. Une musique qui passe de la rapidité rock à la douceur pop dans le même morceau, complexe mais efficace : difficilement descriptible mais terriblement bandant (MICROPENIS oblige). Pour ceux que cela intéresse : http://micopenis.free.fr.

Quand à moi je ressors du Café Montmartre tout content d'avoir passé 2 heures à écouter du bon son et à découvrir de vrais bons groupes pour pas un rond. Amis de French-metal, les vieux cons ont beau dire que le rock n'a plus rien d'excitant en France de nos jours : c'est faux.