La review

GOJIRA + KLONE + TREPALIUM
La Rodia - Besançon (25)
21/11/2012


Review rédigée par Sam


Un concert de metal avec GOJIRA c’est un peu comme un cadeau de Noël avant l’heure. Depuis la sortie de leur nouvel album, les grands chefs du metal français écument les routes en prêchant la bonne parole. Accompagnés en province cette fois-ci par TREPALIUM et KLONE, la soirée promet d’être mouvementée.

Arrivé un peu juste, j’ai uniquement le temps de voir les trois derniers morceaux de TREPALIUM. Bon, on va dire que ce n’est pas ma tasse de thé, mais que derrière leur gros death bien méchant est maîtrisé : grosse section rythmique, et guitares bien baveuses sur les bords. A la vue des mines réjouies, je me dis que le concert a bien lancé la soirée. Plus de noir qu’à l’accoutumée dans cette Rodia qui n’est pas encore pleine mais qui se remplira pour atteindre une jauge pleine au cours de la soirée.



Un changement de plateau plus tard, KLONE investit la scène. Un son si spécial, propre à KLONE, un chant maîtrisé et superbe, et des mélodies et un sens musical rare dans les morceaux. Le groupe offre un set, bien que trop court (à mon sens), qui passe en revue l’ensemble des albums qu’ils ont sorti avec une part non négligeable pour le dernier. Le groupe se donne mais semble par moments un peu en pilotage automatique (la fatigue des dates qui s’enchaînent ?) et un son un peu en deçà au niveau du mix qui mélange malheureusement un peu les guitares, et qui ne nous permet pas de profiter de la qualité du chant qui se noie dans la masse. Le groupe, que j'avais néanmoins eu l'occasion de chroniquer sur CD, révèle bien là son potentiel assez important et se place dans les futurs grands de la scène metal française. De par sa maîtrise technique importante, la qualité de ses morceaux et sa maîtrise scénique, le groupe peut prétendre clairement à une place en haut de l'affiche que cela soit au niveau hexagonal ou dans une tournée à l'étranger.



Après un set expédié avec succès, place à GOJIRA. La salle est en ébullition maintenant et n’attend que les papes du metal français. Le groupe va nous livrer un set d’une puissance, d’une propreté et d’une perfection rares à tous niveaux. Enchaînant les titres et échangeant avec le public, GOJIRA va livrer une heure de set qui restera gravée dans les mémoire. Le chemin a été parcouru et la sortie de "L’Enfant Sauvage" a marqué le passage d’un cran supplémentaire dans la création artistique, la maîtrise musicale et métallique. Le son très précis et propre sans être "mou" cartonne et au bout de deux morceaux l’ensemble de la fosse est lancée. Des reprises en chœur des classiques du groupe, la furie s’est emparée de la Rodia. Les nouveaux titres font leur effet, mais les anciens tel "Blackbone" consument la salle jusqu’à la moelle. Jo n’hésite pas entre les morceaux à prendre la foule comme témoin et les échanges sont nombreux. Mario derrière les fûts a encore atteint un niveau de technicité supplémentaire. L’ensemble cohérent et puissant à souhait ne montre aucune faiblesse et fait l’effet d’un rouleau compresseur sur ceux présents ce soir-là.



Alors que j’avais déjà eu l’occasion de voir GOJIRA en 2007 et 2010, cette version 2012 surpasse de très loin et dans toutes les catégories ce que j’ai eu l’occasion de voir jusqu’à présent, que cela soit dans la puissance, la technique, la propreté du son, la puissance du show ou encore la réactivité du public. On notera pour faire la fine bouche un ou deux temps morts plus ou moins bien sentis, et / ou enchaînements de morceaux qui se font bizarrement mais dans l’ensemble que dire ? Rien, si ce n’est que l’ensemble de La Rodia est ressorti de ce concert les yeux grands ouverts, et un sourire barrant le visage. Alors oui, ce soir on a passé une bonne soirée, on a eu un super concert, et on se dit qu’on était des privilégiés. Le plus compliqué après des concerts comme cela, c’est de réussir à ne pas être trop critique avec les prochains. La perfection n’était pas loin.