La review

GORGOROTH + VITAL REMAINS + MOONREICH
Le Divan Du Monde - Paris
01/04/2014


Review rédigée par Velgbortlivet
Photos prises par Patricia Letellier


Avant de commencer les choses sérieuses, je tiens à adresser un salut particulier à cette personne qui, sortie sur son balcon, bombardait la file d’attente avec des musiques pour le moins… surprenantes. C’était un coup de troll génial, je te félicite ! Et si vous m’avez accessoirement croisé en train de me dandiner au son de la dite musique, navrée. Bref, le Divan du Monde accueillait ce 1er avril une affiche pour le moins surprenante (on y reviendra plus tard) partagée entre black et death metal. On aura compris que chacun venait pour un groupe bien particulier, moi je ne cacherai pas que j’étais là pour GORGOROTH. Voilà, cela étant dit, on peut passer aux concerts.



MOONREICH a le privilège d’ouvrir la soirée. Encore une fois, je vais être franche. Je n’avais écouté que sur CD et n’avais jamais eu l’opportunité de les voir en live. Le groupe a fait face à un public plutôt calme, et a un peu peiné à réchauffer l’atmosphère (je sais que c’est un comble pour du black). Leurs travaux studio m’avaient convaincue, mais je reste un peu plus mitigée concernant le rendu live. Certes, le groupe est professionnel, carré et sait où il va. Mais j’ai cherché un petit plus pendant tout leur set, sans jamais mettre le doigt dessus. Tout n’est pas à jeter, mais il y a encore du travail pour apporter sur scène l’ambiance de leur musique studio. Un groupe à surveiller néanmoins, il y a du potentiel.



Suit VITAL REMAINS. Comme je l’ai déjà signifié, ils sont un peu l’ovni de la programmation. Ce qui fera d’ailleurs l’objet de commentaires de la part du chanteur soulignant que bien que notre "famille musicale" soit différente, nous restions unis dans l’adversité. Un beau message de tolérance concernant la communauté metal, mais je suis désolée, ce message j’ai arrêté d’y croire depuis un petit moment. Le chanteur précisera aussi à plusieurs reprises avoir privilégié ce concert à la place de l’enterrement de son frère, répétant que nous sommes formidables etc… Musicalement, je ne vais pas le nier, j’ai été agréablement surprise. Je suis plutôt réfractaire au death metal (taisez vos huées !) et je ne m’attendais pas à grand-chose. Pourtant, force est de reconnaître qu’ils ont su mettre de l’ambiance. C’était la première fois que je voyais un wall of death au Divan du Monde, tiens ! Avec un enchaînement de circle pit. Les fans ont dû être ravis. Personnellement, je ne m’y connaissais vraiment pas assez pour apprécier la qualité de la set-list. Une chose est sûre, ils ont le chic pour mettre l’ambiance. Soulignons aussi la grande maîtrise des musiciens qui ont livré un show des plus chaleureux.



Trop chaleureux ? C’est là qu’on voit clairement la différence entre les groupes officiant ce soir. Comme pour refroidir toute cette bonne humeur qu’on venait de nous bombarder à la figure, GORGOROTH décide d’entamer les hostilités… par la Marche Funèbre. En gros, hé oh, n’oubliez pas qui nous sommes, on n’est pas là pour cueillir des fleurs. Et encore une fois, je vais plaider coupable mais j’ai retrouvé ce pourquoi j’étais venue. La scène est envahie d’une fumée épaisse qui rajoute à l’atmosphère glaciale que les norvégiens apportent. Peut-être trop épaisse d’ailleurs ? J’ai largement entendu des retours négatifs concernant les photos ratées par ce brouillard improvisé, et ils sont largement justifiés. Je n’ai pour ma part même pas essayé. Honte sur moi. Je vais également en profiter pour mettre les choses au clair. Je me doute que pour certains, GORGOROTH avait une autre gueule avec Gaahl ou Pest aux vocaux. Je sais que l’on va sans doute me reprocher mon avis là-dessus, mais je vais être franche. Je n’avais jamais vu GORGOROTH en live avant cette date, et ne dispose de ce fait d’aucun point de comparaison. Je ne vais donc pas m’amuser à répéter le traditionnel "C’était mieux avant". GORGOROTH, donc, a comme d’habitude des petits soucis de line-up. Il y a un an, Pest a été éjecté par Infernus pour cause de désaccords importants. Depuis, Hoest (Taake) officie aux vocaux en ce qui concerne les tournées. On aime, ou on n’aime pas. Moi, c’est loin de me déranger. La seule chose que je pourrais, à la rigueur, noter concerne les vocaux clairs. Ils sont moins majestueux que sur un "Nattestid I" (Version "Kveld"). Mais c’est tout.
Maintenant que les choses sont mises au point, passons au concert. Le son est loin d’être parfait, la voix de mon côté n’était clairement pas assez forte. Notons aussi quelques faiblesses du côté des guitares. GORGOROTH n’est pas là pour faire dans la dentelle, et enchaîne sans répit morceau sur morceau. Pas un mot envers le public, l’austérité incarnée. Personnellement, je me suis très rapidement laissé entraîner dans l’ambiance. Et là, le "drame" de la soirée. De toute évidence, un charmant monsieur, toujours enivré par la prestation de VITAL REMAINS, a décidé de monter sur scène. Très mauvaise idée. Hoest ne semble pas décidé à partager la scène et applique le proverbe "Qui s’y frotte, s’y pique". Oui, quelques coups de micros et de bracelets à piques. Et je sens que cet événement, qui apparemment se reproduit régulièrement au cours de cette tournée, va faire couler pas mal d’encre. Je dirai simplement que si vous avez décidé d’investir une scène qui n’est de toute évidence pas la vôtre, sans l’accord du groupe, groupe qui d’ailleurs ne semble pas vachement ouvert au contact avec vous, vous devriez y réfléchir à deux fois. Le public ne peut pas se croire tout permis. Oui c’est ce que je pense, j’attends vos complaintes.
Pour en revenir au concert, j’ai été largement convaincue par le line-up actuel. Il y a eu de grands moments de black metal. L’enchaînement "Incipit Satan" / "Destroyer" a été monstrueusement jouissif, et "Unchain My Heart !!!"… inqualifiable. Le bémol ? Le temps de jeu. J’ai eu sacrément l’impression de m’être fait rouler dans la farine. Je n’ai aucune idée du temps de jeu exact, mais c’était bien trop court. Court mais intense. Le groupe de la soirée, c’était GORGOROTH.