La review

GORGOROTH + KEEP OF KALESSIN
Le Trabendo - Paris
11/04/2010


Review rédigée par Célin


Quelques jours après Hell Militia et Aosoth, de retour sur la capitale pour une soirée black metal made in Norvège. Deux générations se succédaient sur scène ce soir, le black metal subtil et envolé de KEEP OF KALESSIN face aux vétérans haineux de GORGOROTH. Mes excuses à ceux qui auraient voulu avoir des nouvelles de Gravdal, mon retard ne m’a pas permis d’assister à leur set. Je commence donc la soirée avec KEEP OF KALESSIN.

KEEP OF KALESSIN est un groupe que j’apprécie énormément, la puissance de la batterie et le feeling d’Obscidian C sont un mélange explosif très réussi. Seulement en live, les conditions sont différentes. Tout d’abord il est à noter qu’Obscidian C est le seul guitariste sur scène. Il est seulement accompagné de la basse. Tout de suite, il apparaît tout à fait évidemment que de nombreuses harmonies ne ressortiront pas sur scène. Arf ça commence mal… oui et ajouter à cela que je les ai vu 3 fois sur scène et à chaque fois le son était à chier ! Une bouillie sonore incompréhensible qui gâche tout le talent et le potentiel du groupe. En même temps si ma mémoire est bonne à chaque fois c’était à la Loco.

Cette fois KEEP OF KALESSIN joue au Trabendo, une salle magnifique par la même occasion. Qui certes n’est pas du tout adapté à l’affluence d’un concert de ce type (comprenez par là que le Trabendo qui peut accueillir 700 personnes n’était qu’au tiers rempli) mais ce qui nous a permis du coup de passer une soirée plutôt tranquille sans être compressé. Le concert débute par une intro à la guitare et on reconnaît tout de suite la patte d’Obscidian C. Les membres du groupe arrivent un à un sur scène pour livrer un set d’une intensité incroyable pendant 45minutes. KEEP OF KALESSIN joue vite, très vite, le batteur est infatigable et martèle ses futs à une vitesse incroyable. La double pédale souffle tout sur son passage telle une tempête qui s’abat sur scène et dans la fosse. Le public semble plutôt réceptif et je me met moi même à lever le poing sur les parties les plus accrocheuses de "Crown Of The King". Ce titre est une véritable tuerie sur scène et le son joue pour une fois totalement en leur faveur. "Many Are We" est tout aussi jouissif et le titre "Kolossus" dégage une puissance monstrueuse en live.

Thebon, le vocaliste semble en forme ce soir et lorsqu’il est accompagné de ses deux acolytes au chant, la musique du groupe gagne vraiment en caractère et en puissance. KEEP OF KALESSIN "toujours un groupe de metal extrême ?" lorsque l’on assiste à un show d’une aussi grande intensité on ne peut qu’approuver. Car croyez moi un concert comme celui là ne passera certainement jamais à l’Eurovision ! Obscidian C est un vrai maitre de la guitare sur scène qui ravi le public de quelques solos bien ficelé et s’amuse à jouer de son instrument dans son dos. Ce moment sera d’ailleurs l’occasion pour le batteur de faire lui aussi une démonstration de ses talents. Une très bonne prestation de KEEP OF KALESSIN ce soir, le son a joué pour une fois en leur faveur, certes pas sur tous les morceaux mais KOK joue avec une telle rapidité et les harmonies sont tellement nombreuses qu’il est très difficile de tout discerner sur le coup. Mais je ne regrette en rien le déplacement pour une fois.

En formation depuis 1992, GORGOROTH a une longue carrière derrière lui. Corpse paint, méga bracelet à pics, l’artillerie lourde est sortie et la très longue intro reprise de Chopin nous berce doucement vers une ambiance funèbre. Quoique… Il est vrai que vu la réputation du groupe, je m’attendais à un concert bien plus malsain, plus crade et infernal. Pest, le vocaliste a ce timbre de voix très caractéristique du black et d’une puissance impressionnante mais l’attitude n’y était pas vraiment. Pourtant les quelques passages au chant clair ont tout de même réussi à installer une ambiance mystique voire ésotérique. Notamment sur le titre "Profetens Apenbaring". Un excellent moment pour ma part, des riffs bien percutants et mélodiques et ce côté bien crade typique des anciens albums du groupe.

Musicalement parlant, GORGOROTH envoie la sauce et a un très haut volume sonore. On se croirait à la vieille époque où le but était limite de faire le plus de bruit possible. Le set de GORGOROTH continue doucement son court avec des morceaux très courts mais incisifs. Le groupe pioche ça et là dans sa discographie ce qui a certainement du ravir les fans présents ce soir. GORGOROTH livre un set pro et carré, de véritable mur glacé laissant jubiler les fans entre chaque morceau, le clou du spectacle sera le rappel sans rappel. Hahaha, dire qu’on a bien poireauté 5 bonnes minutes avant de nous rendre compte que le concert du groupe était bel et bien terminé. Une mise en scène bien ficelée pour nous mettre les nerfs en fin de set. Car il s’agit également de ça chez GORGOROTH, rage, fureur, et maléfice. J’aurais aimé que tout cela ressorte un peu plus de leur prestation car au final j’ai trouvé ce concert classique.

Setlist : "Bergtrollets Hevn", "Aneuthanasia", "Katharinas Bortgang", "Prayer", "Revelation Of Doom", "The Rite Of Infernal Invocation", "Forces of Satan Storms", "Odeleggelse / Blood Stains", "Satan Prometheus", "Destroyer / Incipit Satan", "Profetens Apenbaring", "Unchain My Heart".