La review

GOROD + ATLANTIS CHRONICLES + TEMNEIN + SLATSHER
Les Trinitaires - Metz (57)
10/10/2014


Review rédigée par Maryska
Photos de Slatsher prises par Marc E'ger


Ce Vendredi 10 Octobre n'est pas une date comme les autres. La météo annonce de la pluie, mais c'est une tornade sonore qui s'apprête à déferler ce soir en la belle Chapelle des Trinitaires de Metz, une ancienne église néogothique de la fin du XIXème, pouvant contenir jusque 350 personnes, Quatre groupes sont attendus pour cet événement organisé par Damage Done Productions : SLATSHER, TEMNEIN, ATLANTIS CHRONICLES, et GOROD. Autant dire qu'il y aura du bon son de death technique, du déhanchement et de la sueur. Heureusement que la buvette se trouve dehors !



C'est à 20h00 que débute la soirée avec SLATSHER, un groupe de death progressif atmosphérique, originaire de Jarny (54). A cette heure-ci je cherche encore une place pour me garer. Eh oui, un vendredi soir en plein centre-ville, c'est l'horreur. Leur set (issu de l'album "Human Light Leakage" sorti en 2013) ne durant que 25 minutes, cela ne me laissera malheureusement guère le temps de ne voir ne serait-ce qu'un titre complet. Connus pour leur technicité et leur ambiance planante et mélodique, il paraîtrait que ce soir-là, bien qu'ils aient été très carrés, ils n'auront pas eu le meilleur des sons. Batterie trop mise en avant, chant quelque peu effacé... Je suis déçue de les avoir loupés. Mais c'est finalement un mal pour un bien, parce que du coup j'ai bien envie de les voir pour de bon. Setlist : "Vorarephilia", "Luci", "The Faceless Man Transition", "Pixel Prison", "The Adamant".



20h45 : La soirée se poursuit avec TEMNEIN, un groupe de death metal mélodique de Nancy que j'ai eu l'occasion de voir deux semaines plus tôt au MAVfest. Le public n'est pas bien nombreux, mais ça se chauffe progressivement à l'avant. Les titres s'enchaînent, plus péchus les uns que les autres. Les zicos ont la niaque et savent la transmettre. Ce n'est pas sans l'aide de Florian, le gratteux blond, et Yoann, le chanteur aux allures de psychopathe, qui invitent le public à foutre le bordel, notamment avec un premier wall of death sur le titre "Heart Hooks" de l'album "404 B.C". Aucune fausse note n'est venue brouiller mes oreilles, des riffs allant du très technique au très mélodique envoyés en pleine tronche, et rien à redire niveau sono. Le chant guttural me fait penser à celui de Mikael Stanne, chanteur de Dark Tranquillity. Le dernier morceau, qui sera le plus long du set (environ 7 minutes), dénote un petit chouïa, car un peu plus mou que les autres titres, avec un passage en voix claire, dans un tempo ralenti. Inattendu, mais très joli (idéal pour emballer). TEMNEIN termine ainsi son show dans la douceur au bout de 30 minutes pile poil. Ils se préparent pour une tournée au Japon dans un mois, avec les Finlandais de Mors Principium Est et les Québécois de Beyond Creation. Souhaitons leur bon vent au pays du soleil levant, et qu'ils nous reviennent rapidement, sans sushis (ouuuh la blagounette).

Setlist : "Slave/Master", "Tangled", "Self Division", "Heart Hooks", "Thirty Tyrants".



21h35 : ATLANTIS CHRONICLES entre en scène, avec la ferme intention de faire décoller le plancher sous nos pieds. Créé en 2007, et anciennement nommé Abyss, ce groupe parisien de modern death flirtant avec du metalcore et des thèmes marins, s'est fait un nom sur le devant de la scène metal française, ainsi qu'au-delà de nos frontières (Angleterre, Suisse, Europe de l'Est...). Ils ont d'ailleurs de l'avance sur TEMNEIN, car eux l'ont déjà faite fin 2013, leur tournée japonaise avec Beyond Creation (taquinage). Je ne connaissais le groupe que de nom. Voilà donc une bonne occasion pour faire plus ample connaissance. Deux toiles avec le logo du groupe ornent la scène de part et d'autre. Il me semble également que les lumières sont plutôt bleutées (pour nous mettre dans le bain...ou dans l'eau). Les pogos coulent à flots, les circle pitd se changent en tourbillons humains... Je suis en extase devant Simon le bassiste, ses tappings et slaps sont juste parfaits. Les riffs sont d'une grande puissance, comme ils savent l'être dans ce style : brutaux et mélodiques à la fois. Chacun des musiciens est sonorisé au poil de décibel près. Ce qui rend l'ensemble plus qu'harmonieux. Pour moi, ce sera la grosse bonne surprise de la soirée. Antoine, le chanteur, s'est dit ravi de revenir dans cet endroit quelques mois après leur dernière venue. Le public qui s'est davantage étoffé ne veut plus quitter le bateau. On aurait souhaité un rappel, mais il est 22h10, et il n'y en aura pas.

Setlist : Intro, "Embrace The Abyss", "Beyond The Lighthouse", "Echoes Of Silence", "Architeuthis Dux", "Tales Of Atlantis", "Thousands Carybdea", "Ten Miles Underwater", Outro.



Il fait chaud dans la salle, alors je me prends 5 petites minutes pour me commander mon dernier sirop de malt, afin de ne pas mourir déshydratée lors du passage tant attendu de GOROD. J'étais très très impatiente de les voir. Fan de longue date, je n'ai pourtant eu l'occasion de les voir qu'une seule fois, en 2009, avec un tout autre line-up donc.
22h30 : Enfin les voilà ! Go(ro)d entre sur scène avec de larges sourires, sous les acclamations d'un public plus qu'enthousiaste. D'emblée, ils attaquent avec "Birds Of Sulphur", histoire de nous rappeler qu'on n'a pas affaire ici à des novices. Le groupe égraine joyeusement son set au gré des morceaux issus des trois albums : "Leading Vision", "Process Of A New Decline", et "A Perfect Absolution". Ils enregistrent d'ailleurs actuellement un nouvel album, et nous ont fait le privilège d'en jouer un morceau en exclusivité. Julien, avec son accent mignon de Bordeaux, est très communiquant (quand il ne chante pas et qu'il n'avale pas le micro) et ne cesse d'écorcher le nom de la ville de Metz (Pour la minute culturelle, Metz se prononce [mεs] comme dans "messe" et non "met'zzz"), mais on lui pardonne bien volontiers car sa bonne humeur et celle de sa bande se transmet contagieusement. J'en prends plein la vue et les oreilles avec les 3 cordistes si charismatiques. La virtuosité de Mathieu, le compositeur principal, n'est plus à prouver. Barby et Nicolas ont l'air de bien déconner ensemble. Ils réussiraient presque à nous faire croire que leur jeu est à portée de tous. Mon cœur s'emballe au rythme des soli, mes poils s'hérissent et je pleure toute l'eau de mes yeux tellement c'est beau. Le nouveau batteur Karol se défend très bien aussi. Le public ne se prive ni de walls of death, ni de circle pits, et les pogos ne s'essoufflent pas. Le groupe nous livre là un set de pas moins de 11 titres, pour une heure de bonheur auditif. J'apprendrai plus tard que le groupe a fait spécialement l'aller-retour de Bordeaux pour cette soirée, et ça m'émeut encore plus. Revenez quand vous voulez les gars !

Setlist : "Birds Of Sulphur", "Here Die Your Gods", "Diverted Logic", "The Path", "Chronicle From The Stone Age", "State Of Secret", "Carved In The Wind", "Celestial", "Programmers Of Decline", "Almighty Murderer", "Disavow Your God".

La soirée est passée bien vite. J'aurai fait de bonnes (re)découvertes musicales. Merci à Damage Done Prod de voir les choses en grand et de nous les proposer. Des affiches comme ça on en voudrait plus par chez nous. La salle n'aura été qu'à moité remplie, mais ça n'a pas rebuté ni les groupes, ni le public présent. J'ose espérer que GOROD reviendra rapidement nous présenter son nouvel album lorsqu'il sortira. Je me tiens déjà prête. A très vite !