Septembre, le mois que les plus jeunes maudissent car il est synonyme de rentrée des classes... Moi je m'en fiche, j'ai passé l'âge de m'en soucier. Cependant la rentrée n'est pas à oublier complètement puisque ce sont aussi les concerts en salle qui reprennent après cet été de festivals. Par chance, j'ai pu esquiver les bouchons strasbourgeois et me faufiler jusqu'à Karlsruhe pour assister au concert d’un groupe que j’affectionne depuis fort longtemps, HAGGARD. Si je vous dis : "metal symphonique", vous pensez Simone Simons qui envoie ses plus belles envolées lyriques sur des riffs de chevelus. Maintenant, oubliez ça et voyez un orchestre symphonique, un vrai, avec plein d'instruments classiques et au milieu, un mec balèze qui balance du gros death... C’est ça, HAGGARD. Et quoi de plus réjouissant, alors que je stresse en voyant que mon nom n'est pas sur la liste à l’entrée, de voir Asis Nasseri, notre hôte de ce soir, venir en personne me sortir de là !

Pour l'heure, il est temps de voir ce que le premier groupe, UNSHINE, a dans le ventre. Plantons le décor en précisant que UNSHINE fait partie du premier type de formation évoqué plus tôt. Une chanteuse et des guitares. Alors pour faire court, je ne connaissais pas ce groupe originaire de Finlande mais je n'ai pas vraiment été marqué par leur prestation qui se résume pour chaque titre en une mélodie récurrente avec quelques fioritures et un chant plaintif... "Rinse and repeat" comme ils disent. Le public, peu réceptif, semble partager ma position.

J'attend donc la suite, le groupe SOUND STORM qui, je l'espère mettra un peu plus d'ambiance. Originaire d'Italie, cette formation nous propose un chant en duo homme / femme plutôt plaisant. Pour l'anecdote, Chiara Tricario, la chanteuse est arrivée très récemment dans le groupe pour le titre "To The Stars". Les morceaux sont bien plus variés et, tandis que Chiara occupe bien la scène, son collègue donne toute sa voix. En résumé, je dirais qu'on a là un mix entre Epica et Lacuna Coil assagi. Pour ma part, la prestation est satisfaisante dans la mesure où je ne me suis pas ennuyé, ce qui je vous l'accorde, n'arrive pas souvent !

Enfin, ils prennent tranquillement place, les onze musiciens de HAGGARD, tant attendus par la foule compacte du Substage. Intérieurement, je suis comme un gosse qui voit le père Noël car la malchance faisant, je n'avais encore jamais eu l'opportunité de les voir sur scène alors que je les écoute depuis de nombreuses années. Pour l'heure, c'est le plus nonchalamment qu'Asis Nasseri se présente devant nous sans fioritures, sans mise en scène, sans jeux de lumière ou intro psychédélique... Non, c'est un mec simple qui vient les mains dans les poches et tape la discute avant de démarrer "A Midnight Gathering" pour soudain arrêter tout le monde afin de réclamer des bouchons pour un enfant au premier rang. La reprise se fait le plus naturellement et personne dans la salle n'en tient rigueur alors que se présente Janika Groß, la soprano à la voix perçante pour donner le change de la plus belle manière. "Of a Might Divine", "Per Aspera Ad Astra" ou encore "Awaking The Centuries", tous ces morceaux ont eu le temps d'atteindre le rang de classiques et de s'inscrire dans la mémoire du public puisque le dernier enregistrement de HAGGARD fête ses dix ans... Qu'importe, cette musique, hors du temps et des modes, ne vieillit pas, au contraire, elle s'écoute et se réécoute avec bonheur. Du côté des musiciens, contrairement à un groupe de metal ordinaire, tous ne jouent pas en même temps et il est plaisant de les regarder vivre entre leurs temps de jeu. Je ne pense pas me tromper en disant que je ne suis pas le seul à m'être laissé prendre par le temps qui passe. Ces deux heures et quelques de show sont passées en un éclair et on aimerait tellement en entendre davantage qu'il est difficile de laisser HAGGARD s'en aller...

Setlist : "A Midnight Gathering", "Of A Might Divine", "Prophecy Fulfilled / And The Dark Night Entered", "Tales Of Ithiria", "In A Fullmoon Procession", "Herr Mannelig", "Heavenly Damnation", "The Final Victory", "The Observer", "Eppur Si Muove", "Upon Fallen Autumn Leaves", "In A Pale Moon's Shadow", "Per Aspera Ad Astra", "Seven From Afar", "The Day As Heaven Wept", "Origin Of A Crystal Soul", "Awaking The Centuries".