La review

HAMMERFALL + GLORYHAMMER + LANCER
Le Ninkasi Kao - Lyon (69)
23/01/2017


Review rédigée par Zemurion
Photos prises par Jeremy Girard


Vous aimez les histoires de chevaliers, de magie et de dragons racontées à coup de chants suraigus et de solos de guitare épiques ? Sounds Like Hell a pensé à vous en faisant venir HAMMERFALL et GLORYHAMMER au Ninkasi Kao pour la seule date française de leur tournée. Sortez vos épées et enfilez vos plus beaux collants, il va y avoir des dragons à occire et des princesses à délivrer !



Il y a du monde devant les portes du Kao en ce lundi soir. Alors que je patiente encore dehors dans la file, j'entends déjà le bruit sourd de la double grosse caisse qui commence à émaner de la salle. J'arrive donc face à la scène sur le début du show des Suédois de LANCER qui défendent ce soir leur troisième album sorti ce mois-ci. Pas de surprise pour cette première partie, les cinq garçons entrent parfaitement dans le thème de la soirée en nous proposant un power metal aussi classique qu'efficace. Musicalement, le groupe fait vraiment bien le job, d'autant plus qu'il jouit d'un bon son en façade. Scéniquement, en revanche, on pourra peut-être trouver les musiciens un peu trop statiques sur scène. Il faut dire, pour leur défense, que l'installation d'HAMMERFALL ne leur laisse qu'un petit espace en avant-scène. C'est avant tout leur chanteur qui assurera le show durant cette prestation. Avec ses cheveux longs, son pantalon moulant, son gros ceinturon et son perfecto, il incarne parfaitement la figure du chanteur heavy metal tout droit sorti des années 80. Avec sa voix haut-perchée bien maîtrisée, il assure une bonne communication avec le public tout en interprétant chaque chanson avec conviction. On décèle même, à certains moments, une forme d'intensité hallucinée dans son regard qui montre à quel point il vit ses paroles. En une petite demi-heure de jeu, LANCER nous aura donné une bonne entrée en matière pour nous mettre dans l'ambiance de la soirée.



Savez vous ce que fait Christopher Browes quand il n'écrit pas des chansons de folk metal qui parlent de pirates et d'alcool avec Alestorm ? Eh bien il compose des morceaux de power metal symphonique qui parlent de chevaliers, de magiciens et de voyages dans l'espace avec GLORYHAMMER ! Si, pour ma part, je ne les connaissais pas avant de venir, il est évident que pour beaucoup de spectateurs présents dans la salle, il s'agit bien du groupe à ne pas manquer ce soir. Il faut dire que ces Britanniques ne laissent pas indifférents. Chaque musicien est grossièrement costumé façon jeu de rôle et incarne un personnage bien précis dont les aventures sont racontées au travers des différentes chansons. A première vue, cela pourrait paraître ultra cliché et ridicule mais c'est précisément l'une des grandes forces du groupe. GLORYHAMMER s'amuse à jouer à fond la carte du kitsch avec des paroles et une prestation scénique ouvertement décalées. Par exemple, après avoir déclaré "on s'appelle Gloryhammer et on joue des chansons qui parlent de marteaux !", le chanteur affronte un figurant déguisé en gobelin pour parvenir à lui arracher le fameux "marteau de la gloire". Cette énorme masse en carton-pâte ne manquera d'ailleurs pas de se casser accidentellement au niveau du manche provoquant ainsi l'hilarité dans la salle. Le frontman fera d'ailleurs aussi participer le public en confiant une quête à un spectateur durant le concert. Sa mission sera de se rendre jusqu'à la "forteresse galactique" (le bar au fond de la salle) pour en ramener une pinte de bière afin de recharger leur bassiste / cyborg qui carbure à l'alcool. Vous l'aurez compris, GLORYHAMMER s'amuse avec les codes du genre en apportant ainsi une dimension clairement humoristique à leur musique. Une musique qui n'en est d'ailleurs pas moins bonne pour autant ! A la manière d'un Rhapsody Of Fire ou d'un Luca Turilly, les Ecossais nous délivrent un power metal épique et symphonique de haute volée. Le son global est vraiment très bon, les musiciens sont exemplaires et la voix de leur chanteur ne souffre d'aucune faiblesse. Tout comme chez Alestorm, les compositions du groupe sont autant accrocheuses que leur attitude scénique. On verra ainsi rapidement apparaître devant la scène les premiers pogos et les premiers slams de la soirée. On regrettera même de ne pas avoir plus de place pour se déhancher sur le très disco "Universe On Fire" qui se révèle extrêmement efficace sur scène. Au final, il n'y aura rien à redire de la prestation des Britanniques qui récolteront une belle ovation du public lyonnais. On en arrive même à redouter, après un tel show, que la tête d'affiche ne soit pas à la hauteur !



Voilà bientôt le moment où je vais retomber en adolescence en voyant arriver HAMMERFALL sur scène. Il faut dire que j'ai découvert ce groupe au collège et que leur power metal m'a bien souvent accompagné à l'époque où je peignais mes figurines fantastiques. Mais avec les années, je me suis cependant un peu détourné de ce genre de musique ultra kitsch et épique pour m'intéresser à d'autres horizons musicaux, si bien que cela faisait presque dix ans que je ne m'étais plus intéressé à ce groupe avant de le retrouver ce soir sur scène. Je constate que les Suédois sont encore bel et bien vivants et qu'ils fêtent cette année leur vingt ans d'existence et la sortie de leur dixième album. Pour scénographie, on découvre l'imposante batterie à double caisses juchée en hauteur et entourée de deux imposantes gargouilles. Les musiciens débarquent sur scène tout de noir vêtus, excepté le batteur qui a enfilé, pour l'occasion, le maillot de l'équipe suédoise.
Pendant plus d'une heure et demie, les maîtres du power metal nous offriront un concert "best of" en enchaînant les tubes extraits de leurs différents albums. Ils prendront d'ailleurs le temps de s'arrêter plus longuement sur leur tout premier opus, "Glory To The Brave", en nous offrant un petit medley de celui-ci en milieu de concert. Le son est bon et les musiciens nous livrent une prestation irréprochable. On relèvera notamment l'excellente maîtrise technique du soliste Pontus Norgren, bien que son comparse Oscar Dronjak n'ait pas à rougir lorsqu'il se joint à lui avec sa guitare en forme de marteau pour s'aventurer dans des duos épiques. Cependant, c'est avant tout le chanteur Joacim Cans qui restera au centre de l'attention avec une prestation vocale qui n'a rien à envier aux enregistrements en studio. Il est surprenant de voir comment, vingt ans après les débuts du groupe, ce quarantenaire continue à nous conter ses histoires de héros surpuissants et de mages maléfiques avec conviction et émotion. Ce frontman communique parfaitement avec le public en faisant en sorte que chaque spectateur se sente concerné. Qu'on voit le groupe pour la première fois ou qu'on l'ai déjà vu avant, qu'on soit dans la fosse ou sur le balcon, qu'on soit un homme ou une femme, le chanteur a une attention pour chacun d'entre nous. Dans l'ensemble, on sent que le groupe se fait plaisir sur scène et qu'il apprécie de voir que la salle affiche complet pour un lundi soir. Étant donné qu'ils ne jouent quasiment que des grands classiques, les fans s'en donnent à cœur joie pour reprendre à l'unisson les refrains faciles à mémoriser. Cependant, après déjà deux groupes de power metal épique, cette succession de tubes paraît parfois un peu longue et on aurait aimé que le groupe sorte peut-être un peu plus des sentiers battus. Les Suédois auront tout de même gardé leur morceau le plus connu pour la fin du concert en terminant leur rappel par le célèbre "Hearts On Fire" qui a fait l'objet d'un clip avec l'équipe féminine de curling.

Au final, on pourra dire que cette soirée power metal aura tenu ses promesses avec trois prestations de qualité. Je suis content d'avoir découvert l'univers décalé de GLORYHAMMER et d'avoir enfin pu voir sur scène HAMMERFALL qui a bercé mon adolescence. Comme toujours, on remercie chaleureusement l'équipe de Sounds Like Hells pour son accueil et son travail !

Photos tirées de : www.jeregirard.wixsite.com/jeremygphotographe