La review

HANGMAN'S CHAIR + MONGOLITO + ARKANGEL + COWARDS + MLAH !
Le Petit Bain - Paris
23/09/2015


Review rédigée par Solange


Le 23 Septembre dernier au Petit Bain a pris place la release party du dernier album des Français d’HANGMAN'S CHAIR. Cette péniche relativement récente et à la programmation éclectique et de qualité a accueilli un total de cinq groupes venus célébrer la sortie de "This Is Not Supposed To Be Positive", le quatrième album du groupe.



A 19h30 c’est MLAH ! qui attaque la soirée tout en douceur avec son rock teinté parfois de hardcore, stoner ou les deux à la fois. Quatre musiciens débordant d’énergie qui sont vite suivis par un ou deux enthousiastes du public qui écartent la foule en quelques mouvements ! Je n’ai jamais écouté MLAH ! avant mais le style est assez intéressant. Les riffs et sons de guitare sont très proches du stoner / sludge mais le chant, leur attitude et l’énergie qui en sortent me font penser à du metalcore. C’est assez plaisant de voir ce mélange osciller d’un morceau à l’autre, une bonne découverte donc !



Après une demi heure de set c’est COWARDS qui prend son tour sur scène. La salle commence a être vraiment très remplie ce qui laisse présager une soirée bien réussie. COWARDS fait aussi sa petite sauce de mélange des styles. On l’aura compris, le fil conducteur de la soirée est tiré par le stoner / sludge. COWARDS ne s’éloigne donc pas trop de ces genres mais nous propose un goût certain pour le hardcore peut-être même encore plus marqué que MLAH !. Place au scream, riffs rageurs et tempos plus rapides qu’ils enchaînent avec de grosses phases stridentes et extrêmes de black metal, c’est assez déroutant au début puis on se rend compte que ça passe très bien. L’intensité des morceaux en est décuplée, aussi parce que le groupe arrive quand même à caler un peu de lourdeur au milieu de tout ça… Il y a de quoi faire ! COWARDS restera une grosse demi-heure sur scène avant de laisser la place à ARKANGEL qui débarque à 21h15.



Venu de Belgique, ARKANGEL compte aujourd’hui deux musiciens en commun avec HANGMAN’S CHAIR (guitariste et bassiste). Ils commencent alors que l’ambiance arrive à son paroxysme et qu’il devient définitivement compliqué de se frayer un chemin dans la foule. Leur metalcore efficace et cinglant ne décevra pas une partie du public clairement venue pour les soutenir. Même si d’un point de vue subjectif leur musique est moins à mon goût, je ne peux pas nier la qualité de leur show auquel les années d’activité ont très certainement été bénéfiques. Avec environ 40 minutes de set et après que le sol du Petit Bain se soit transformé en une large flaque de bière, on change radicalement d’ambiance avec l’arrivée de MONGOLITO.



Installation de bougies et bâtonnets d’encens, lumières psychédéliques et hypnotisantes, c’est sur une scène métamorphosée que s’installe le belge Marc de Backer, pourtant méconnaissable sous son masque et chapeau. Muni de sa guitare, d’une armée de pédales d’effet et d’une bouteille de vin, le musicien nous plonge dans de longues compositions planantes. Sons de guitare travaillés au détail, utilisation récurrente de looping pour diversifier et structurer les morceaux, mélangeant basses lourdes proches du drone avec mélodies psychés, son set est un pur régal. Après 45 minutes de voyage hypnotique et imaginaire, il nous salue et quitte la scène pour laisser le champ libre à HANGMAN’S CHAIR. Elément osé de la programmation de la soirée, il fut quand même une balance efficace pour nous préparer à la fin de soirée avec HANGMAN’S CHAIR, dont l’ambiance se situera quelque part entre ce calme et la tempête de tantôt.



A 23h passés, HANGMAN’S CHAIR arrive enfin sur scène et ne passe pas par quatre chemins : après une petite intro optimiste de Gainsbourg et son 6.35, le premier coup tombe et c’est celui de "Dripping Low", premier extrait de l’album dévoilé courant Septembre. D’une lourdeur étourdissante, ce morceau nous plonge aussitôt dans l’univers stoner / doom des Parisiens, et est un parfait exemple des contrastes qui composent brillamment leur musique. Guitare et basse qui martèlent de la lourdeur à n’en plus se relever. Superposées à ça : soit une deuxième guitare plus aérienne, des mélodies simples mais prenantes, soit la voix claire, relativement aigue, qui nous donne un contraste magnifique aux oreilles. Ils continuent avec "Cut Up Kids", le deuxième morceau de l’album, qui envoie lenteur et violence simultanées, grosse claque donc ! Aidée par le show lumière qui ponctue leur musique avec précision. Accentuant les à-coups éblouissants ou nous liant aux aspects plus calmes et planant des morceaux avec des ambiances plus diffuses. On reste pas mal dans les tons roses que l’on a déjà retrouvés sur l’artwork de l’album. Si ça peut paraître mignon dit comme ça, la vérité est que l’ambiance est plutôt dépressive et dénuée d’espoir. Outre leur nom, on parle quand même d’un groupe pour qui la guillotine est une sorte de mascotte, et qu’ils ont peinte sur leur backline. A cela s’ajoute un son live exemplaire. Le son des guitares, proprement sale, qui était déjà incroyable sur l’album est reproduit à la perfection. La batterie est puissante, le chant est planant, tout est audible et mixé de façon cohérente. Je n’ai jamais été vraiment déçue dans cette salle mais là, c’est particulièrement parfait ! Le concert continue avec quelques morceaux de l’album précédent "Hope///Dope///Rope". Puis deux autres extraits du dernier en date qui, s’il ne sont pas plus joyeux, retrouvent un peu de légèreté comparés aux deux qui ont ouvert le concert (j’ai dit un peu !). Le concert se termine par deux morceaux de leur premier album "(A Lament For…) The Addicts", qui bouclent une playlist bien fournie. Au final, nous aurons eu droit à une bonne heure de set de la part d’HANGMAN’S CHAIR. Et bien que leur univers ne respire pas vraiment la joie de vivre, y prendre part le temps d’un concert restera un sacré plaisir !

Une soirée très réussie donc, un nombre de groupe important avec des sets pas frustrants pour autant, une diversité musicale très appréciable, et l’apogée de la soirée atteinte par le show de qualité offert par HANGMAN’S CHAIR. Pour les absents, ils sont à retrouver au Trabendo le 23 Octobre prochain !