La review

HAUNTING THE CHAPEL
Destruction + Scarred + Dyssomnia + Artefacts
Les Trinitaires - Metz (57)
30/01/2016


Review rédigée par Cédric


Pour ce second jour du Haunting The Chapel, je prends la suite de mon collègue Ludo qui s’est chargé de vous rapporter les concerts de la veille, notamment la puissante performance de Samael ! Ce soir, le style diffère et va pencher du côté de nos amis amateurs de thrash avec pour tête d'affiche, les Allemands de DESTRUCTION ! Ayant déjà eu l'occasion de voir ces derniers à l'oeuvre sur scène et ayant gardé un excellent souvenir de cette prestation, j’ai hâte de voir ce qu’ils vont proposer ce soir. Mais avant cela, ce ne sont pas moins de trois autres groupes qui vont animer la soirée.



L’heure arrive et comme on ne change pas les bonnes habitudes, la fête s'ouvre sur un groupe local : ARTEFACTS. Je vous avoue que je ne les connais pas donc, hop ! Voyons cela. Alors, pour commencer, je m'attendais à autre chose. Attention, je ne dis pas que c'est pas bien, au contraire, j'y viens. Quand je pense "thrash", je pense à Slayer, Sodom, ou DESTRUCTION of course ! Le genre de groupe qui te défonce les tympans dès le premier riff. Ici, c'est plus soft, à commencer par l'intro quasi planante et la voix majoritairement claire du chanteur. Heureusement, les titres sont globalement équilibrés, laissant la part belle aux parties plus rentre-dedans et autres growls rugueux. Dans l'ensemble, le son est bon et le frontman fait de son mieux face à une assemblée encore éparse. Quant aux musiciens, bien qu'efficaces, ils restent assez discrets. Un petit set de trente minutes bien mené et pour le coup, au moment de rédiger ces lignes, je me bourre les oreilles avec leur dernier bébé : "Life Is A Question Of Time".



Ensuite, c'est le groupe nancéen DYSSOMNIA qui s'installe. Dès le premier morceau, je me sens plus dans mon élément. Ça tape fort et les compos me paraissent plus dynamiques que celles d'ARTEFACTS juste avant. Ici, le rythme est soutenu avec beaucoup moins de passages lents. Les morceaux de leur EP "Face Of Mankind" font mouche dans la chapelle des Trinitaires. Sur scène, nos musiciens sont un peu plus mobiles, un peu plus présents et ça se traduit simplement par un public plus absorbé et réactif. Pour ma part, j'aime beaucoup. Les morceaux sont directs, et soutenus par la voix rauque et juste du chanteur. Encore une bonne découverte.



Une fois n'est pas coutume, on change de registre ou presque avec SCARRED, groupe de "progressive death / thrash metal". Soit. VenUE du Luxembourg? cette formation n'est plus toute jeune puisqu'elle officie depuis 2003. En effet, je les sens très 0 l'aise sur scène et l'assistance semble du même avis. Venus nous proposer les titres de "Gaia-Medea", le quintette livre une prestation maîtrisée de bout en bout. Le son est excellent et il est aisé de déchiffrer ce qu'on entend. Et ce que j'entends, c'est une succession de morceaux tous plus brutaux les uns que les autres. Cinquante minutes qui sont passées en un claquement de doigt. Si vous n’avez pas encore eu l’occasion d’écouter SCARRED, eh bien vous savez ce qu'il reste à faire !



Pour finir cette soirée, place au cuir... place aux clous... aux poils et la sueur parce qu'il va y en avoir avec DESTRUCTION ! Pionniers du thrash allemand, ce trio dont l'année de formation coïncide avec celle de ma naissance, n'a plus grand-chose à prouver. Leur dernier album, "Spiritual Genocide" sorti en 2012 et plutôt bien reçu par la critique laissa présager du bon pour le live. Et DESTRUCTION est taillé pour le live ! Schmier en impose comme peu le font et le trio envoie du lourd sans discontinuer pendant une heure et demie devant une salle plus qu'honorablement remplie. En effet, les deux soirs n'ont pas fait complet mais qu’importe. Je parlais de "Spiritual Genocide", eh bien seul le titre "Carnivore" sera issu de ce dernier. En effet, le groupe a plutôt opté pour une rétrospective de sa carrière. L’approche est louable dans la mesure où les anciens retrouvent leur classiques et les plus jeunes redécouvrent les origines. De mon côté, je gardais un excellent souvenir de la dernière fois où je les ai vus en live à Selestat il y a un peu plus d’un an, ce soir ils enfoncent le clou.

Setlist : "Curse The Gods", "Thrash Till Death", "Nailed To The Cross", "Mad Butcher", "Armageddonizer", "Eternal Ban", "Life Without Sense", "Release From Agony", "Hate Is My Fuel", "Carnivore", "Tormentor", "The Damned", "Death Trap", "Invincible Force", "Total Desaster", "The Butcher Strikes Back".

Pour conclure sur cette quatrième édition du festival Haunting The Chapel, je dirais que le lieu atypique est vraiment agréable. La salle, de taille modeste, est suffisamment bien agencée pour ne pas avoir de mal à voir la scène où qu’on se trouve tandis que l’acoustique est tout à fait honorable. Seul grief qui n’embête que les quelques photographes dont je fais partie, les lumières ne sont vraiment pas évidentes et ne mettent pas vraiment en valeur les artistes : puissants contre-jours, fumée abondante et beaucoup de stroboscope. L’équipement de la salle étant ce qu’il est, on fait avec. Pour ne pas rester sur cette note négative, je terminerai en saluant la très bonne organisation de ce fest par l’association Damage Done Prod, dont chacun des membres que j’ai croisé a été d’une grande amabilité et efficacité. En attendant de découvrir l’affiche d’une prochaine édition, on pourra se délecter des prochaines dates prévues par l’asso cette année.