HAVOK + DARKEST HOUR + CEPHALIC CARNAGE + HARLOTT
Le Petit Bain - Paris
22/04/18
Review rédigée par Matthieu
Après une fin de semaine plutôt reposante, direction le Petit Bain pour une soirée qui va
faire mal. Aux commandes du navire ? HAVOK et son méchant thrash metal, secondé de
DARKEST HOUR, le retour de CEPHALIC CARNAGE et HARLOTT. Les portes de la salle ouvrent
quelques minutes avant l’heure prévue, ce qui nous permet de nous installer en sirotant une
petite bière fraîche.
C’est donc à l’heure prévue qu’HARLOTT monte timidement sur scène devant un Petit Bain
presque vide. Peu importe, même si seuls quelques spectateurs semblent les connaître, les
quatre musiciens sont tout de même motivés, et ils démarrent rapidement le show. Le
thrash bien old school séduit immédiatement les premiers rangs, qui commencent à
headbanguer, alors que la fosse commence à se peupler. Au chant, Andrew Hudson
(guitare / chant) motive réellement la foule pendant que Tom Richards (basse / choeurs) et
Jake Weber (guitare) jouent avec un pied sur le retour ou sautent en headbanguant. Un
homme arpente la foule, caméra vissée sur une perche à la main, pour filmer le set très
énervé des quatre gaillards. Derrière ses fûts, Tim Joyce envoie un blast plutôt rapide et qui
colle parfaitement aux riffs de ses camarades, qui ne semblent pas fatiguer. Alors qu’ils
nous avaient imposé une cadence dès le départ, aucun des morceaux qu’ils jouent ne
redescend, et à la fin de leur set, il y a une bonne dizaine de spectateurs qui moshent
joyeusement. Avant de quitter la scène, le groupe remercie le public et Andrew offre son
médiator à un spectateur du premier rang. C’est rare de voir Paris bouger aussi tôt,
félicitation messieurs !
Les derniers réglages annoncent un son gras et lourd pour le set de CEPHALIC CARNAGE, qui
fait son grand retour sur la scène parisienne après cinq ans d’absence. Le groupe monte
alors sur scène pour de bon, et commence à nous envoyer ses premiers riffs. Leonard
“Lenzig” Leal (chant) est toujours en forme, et ses hurlements réveillent les amateurs de
thrash qui n’avaient pas été prévenus du changement d’ambiance. Les frappes nucléaires
de John Merryman (batterie) s’abattent sur la fosse qui entre alors en éruption, Steve
Goldberg et Brian Hopp (guitares) alignent leurs harmoniques en headbanguant, pendant
que Nick Schendzielos (basse) aide Lenzig au chant en assurant une rythmique
imposante. Si certaines parties du set ne jouent que sur de la violence à pleine puissance,
d’autres sont plus calmes et mettent en avant les performances techniques du groupe, me
faisant penser à du death progressif, mais le chant lourd et l’”Hydrogrind” efficace des
Américains reviennent secouer le bateau. Après quelques solos très énervés qui ont
littéralement brassé la fosse à grand coup de mosh pit, les membres enfileront des masques
(black metal pour certains, tête de cheval pour Nick) pour jouer un titre aux accents black.
Steve donnera par la même occasion sa guitare à une femme qui jouera ses parties alors
que lui se jette dans la fosse pour slammer avant de revenir sur scène. Le public, épuisé,
applaudira chaleureusement le groupe avant de se tourner vers le bar.
Setlist : "Scolopendra Cingulata", "Endless Cycle Of Violence", "Hybrid", "Kill For Weed", "The
Hottest Day Of The Coldest Night", "Lucid Interval", "Black Metal Sabbath".
Après un changement de plateau plutôt rapide, la bande son démarre, jouant un titre de…
Snoop Dogg. Bon. A la fin de cet interlude rap, le groupe déboule sur scène, et John Henry
(chant) donne le coup d’envoi. C’est alors un mélange entre du death mélodique, du
metalcore et du hardcore qui secoue la foule, à grands coups d’harmoniques tueuses. Si
Travis Orbin (batterie) est plutôt calme mais précis, Mike Schleibaum, Michael Carrigan
(guitares) et Aaron Deal (basse) bougent dans tous les sens, en suivant la folie de la
rythmique qu’ils distillent avec vigueur. Dans la fosse, la musique burnée des Américains
séduit, et il n’y a personne qui reste statique, même quand DARKEST HOUR prend le temps de
communiquer entre deux titres. Si certains morceaux sont plutôt rapidement expédiés,
d’autres permettent aux musiciens de montrer leur technicité à travers quelques parties plus
chiadées, pendant que John arpente chaque recoin de la scène, en évitant ses musiciens
qui passent leur temps à s’avancer au plus près du public. Lorsqu’un circle pit est demandé,
la fosse s’exécute, et je remarque en observant ce mouvement circulaire, que le son, qui
était déjà très bon à la base, s’améliore encore, que ce soit sur les morceaux récents ou
d’autres plus vieux. Tous les titres sont entraînants, et les rares temps morts sont peuplés
par des applaudissements. Après un (trop court) set, le groupe remercie le public avant de
repartir sous des applaudissements mérités.
Setlist : "Knife In The Safe Room", "Convalescence", "Doomsayer (The Beginning Of The End)", "An Epitaph", "Violent By Nature", "Widowed", "Those Who Survived", "Nazi Punks Fuck Off
(Dead Kennedys cover)", "With A Thousand Words To Say But One", "The Sadist Nation".
Après un changement de plateau, les lumières s’assombrissent et "Bohemian Rhapsody"
démarre. Les membres de HAVOK rentrent après la fin de cette chanson, et le show démarre
avec un "Let’s fucking rock 'n' roll !" qui annonce la couleur. Dès les premiers riffs, le public
saute, hurle et se rentre dedans dans la joie et la bonne humeur. Il faut dire que les
Américains sont plutôt en forme ce soir, et que le son est de meilleure qualité que la dernière
fois où je les avais vus. Au centre, un David Sanchez (chant / guitare) très agité nous fait
profiter de son chant criard tout en alignant ses parties rythmiques, alors que ses compères
Reece Scruggs (guitare / choeurs) et Nick Schendzielos (basse / choeurs) changent de
place, s’avancent, sautent, et l’aident parfois au chant. A la batterie, Pete Webber sourit en
martelant ses fûts. Le public profite de ce spectacle pour tenter des slams, qui ne se
finissent pas toujours très bien, mais un spectateur finit tout de même sur scène, mais
retourne immédiatement dans le public. Tous les musiciens n’hésitent pas à jouer avec le
public, à haranguer un peu les premiers rangs, puis à jouer entre eux lors des solos. Vers la
moitié du set, le son de la basse devient meilleur et un peu plus fort, ce qui nous laisse
profiter du talent de Nick sans gâcher le reste du son. Plus le temps passe, et plus les
slammeurs sont nombreux à voler au dessus de la fosse sous la lumière épileptique des
flashlights provoquées par le son du groupe. Les musiciens ne semblent pas du tout
fatigués, même après quasiment une heure de set, et sortent de scène avec un grand
sourire. Ils reviendront bien vite pour un petit rappel un peu plus violent que les autres titres,
mais le public en redemande. Malheureusement, et comme l’indique le dernier titre, "Time Is
Up" pour les Américains, qui seront acclamés en retournant en coulisses.
Setlist : "Hang 'Em High", "Prepare For Attack", "F.P.C.", "Out Of My Way", "Covering Fire", "Masterplan", "Point Of No Return", "Ingsoc", "From The Cradle To The Grave", "Intention to
Deceive".
Rappel : "Time Is Up".
La soirée se termine alors, laissant des spectateurs en sueur, mais heureux d’avoir assisté à
cette leçon de thrash, entrecoupée de death metal puissant. Si HARLOTT, totalement
inconnus au bataillon, n’a pas démérité en proposant un thrash old school d’excellente
qualité, CEPHALIC CARNAGE nous a prouvé qu’ils étaient bel et bien de retour. DARKEST HOUR
a retourné une première fois la fosse avant qu’HAVOK ne nous achève avec son thrash plus
moderne. Merci à Garmonbozia pour cette affiche bien violente !