La review

HEIDEVOLK + DALRIADA
Le Gibus - Paris
07/04/2019


Review rédigée par Matthieu


Retour au Gibus (vous allez croire que je campe dedans) pour une soirée placée sous le signe du folk metal, avec une affiche qui sent le houblon et la forêt : HEIDEVOLK et DALRIADA ! En effet, des associations ont fait pression pour que Týr ne joue pas ce soir, et c’est malheureusement la musique et l’art qui ont été obligés de plier sous les menaces de trouble à l’ordre public en annulant la prestation des féroïens. Et la déception a été de taille, mais j’ai choisi de venir quand même, pour soutenir les groupes, ainsi que Garmonbozia, qui a dû redoubler d’efforts pour reprogrammer la date et changer de salle. Et bien que les portes ouvrent tard, le premier show débute rapidement.



Lorsque j’ai vu la salle, je me suis demandé comment tous les musiciens de DALRIADA pourraient tenir sur scène. Mais les Hongrois, serrés certes, sont tous montés sous les acclamations, et ont commencé à jouer, menés par la charismatique Laura Binder (chant), qui commence immédiatement à danser. Aidée d’Andras Fickzek (guitare/chant), la jeune femme hurle et chante tout en motivant la fosse, qui remue déjà. Gergely "Szög" Szabó (claviers) amuse la fosse en grimaçant, mais donne également un ton atmosphérique à certaines parties, accompagné des choeurs de tous les musiciens. Le son joyeux du groupe est contrasté par quelques cris, mais cette escalade de violence se transforme à nouveau en riffs folk, parfois même sans saturation. "Merci !" lance le guitariste. "Now, the next song !". Et les riffs reprennent, toujours plus entraînants, mais aussi avec des passages plus puissants sous les frappes d’Ádám Monostori (batterie). Laura se ballade sur scène en chantant, alors que les musiciens dansent en jouant, utilisant parfois une flûte pour ajouter cette touche folk. Et à chaque fois que les musiciens s’adressent à la foule, la réaction est immédiate et plus que positive. Le Gibus se remplit à vue d’oeil, et c’est une foule plutôt compacte qui se rentre joyeusement dedans, alors que tous les musiciens se rejoignent régulièrement pour jouer entre eux, se taquiner ou grimacent à l’attention des premiers rangs. "Are you here ?" demande finalement le frontman. "The next one is the last one guys ! Here is "Hajdútánc" !". Ayant compris que le show est bientôt terminé, toute la fosse headbangue en rythme avec les Hongrois, qui quitteront finalement la scène après avoir distribué quelques médiators.

Setlist : "Thury György Balladája 2. Rész", "Napom, Fényes Napom", "Áldás", "Ígéret", "Kinizsi Mulatsága", "Búsirató", "Amit Ad Az Eg (Álmos Búcsúja)", "Komámasszon".
Rappel : "Hajdútánc".



Changement de plateau pour accueillir les Néerlandais d’HEIDEVOLK, qui semblent très motivés de voir leur set rallongé. Le duo Lars NachtBraecker et Jacco De Wijs (chant) se place au centre, et haranguent déjà la foule alors que le premier titre débute à peine. Les deux voix s’entremêlent aussi bien que sur album, ce qui motive la foule à remuer rapidement, sous les frappes martiales de Joost Vellenknotscher (batterie). Très souriants, Rowan Roodbaert (basse) et Kowen Vuurdichter (guitare) n’hésitent pas à se mettre en avant, à headbanguer ou à haranguer la fosse tout en alignant des riffs lourds et entraînants, parfois surmontés de quelques samples. Les lumières (toujours aussi bonnes, chose rare et qui mérite par conséquent d’être souligné) mettent en valeur tous les membres du groupe et permettent au public de contempler cette complicité évidente qui règne entre eux, n’hésitant pas à se rejoindre ou à se taquiner (avec par exemple la licorne en peluche d’une spectatrice du premier rang). N’hésitant pas à se permettre une petite pause entre certains titres, les deux chanteurs parlent à la foule, qui leur montre son engouement avant de repartir dans une joyeuse bousculade dès que la musique reprend. L’association des voix donne une atmosphère toute particulière à certains titres, et c’est entre chant clair et quelques hurlements que le concert se poursuit. "It’s going hot tonight ! Are you ready for an old one ?" lâche l’un des deux chanteurs. Et c’est devant une fosse qui headbangue plus qu’elle ne bouge que les Néerlandais explorent leur discographie, à grand coups de rythmiques motivantes. "We want to see a circle pit on this next one !" ordonne Jacco, mais ses indications ne rencontrent pas réellement un franc succès. En effet, le public parisien se fatigue vite, et moins de vingt spectateurs suivent ses ordres, en tournant au milieu de la fosse. Pourtant, le groupe ne se laisse pas démonter et continue de jouer avec le même entrain que sur les premières notes. "La prochaine chanson parle d’un monstre !" annonce le frontman en français pour introduire la dansante "Vulgaris Magistralis", qui fera remuer un peu plus les Parisiens avant le dernier titre, qui sera suivi de remerciements et applaudissements.

Setlist : "Ontwaakt", "Ostara", "A Wolf In My Heart", "Einde Der Zege", "Onverzetbaar", "Yngwaz' Zonen", "Britannia", "Winter Woede", "Naar De Hal Der Gevallenen", "Urth", "Een Geldersch Lied", "Hulde Aan De Kastelein", "Tiwaz", "Saksenland", "Dondergod", "Vulgaris Magistralis" (Normaal cover), "Nehalennia".

Finalement, j’ai bien fait de ne pas passer mon tour sur cette soirée. DALRIADA et HEIDEVOLK ont réussi tour à tour à motiver le public en ce dimanche soir, même si la chose était plus ardue sur la fin. Cependant, je regrette tout de même l’annulation de Týr, et au risque de me répéter, je trouve désolante cette privation de musique que nous avons subie. Quoi qu’il en soit, je rentre trier mes photos en remerciant fort Garmonbozia.