La review

HELLFEST
Clisson (44)
14 & 15/06/2012


Review rédigée par Angie et ses acolytes.


Jeudi 14 Juin

ARCANIA (20h – Metal Corner)
Cette année encore, le Hellfest s’est plié en quatre pour offrir aux festivaliers prévoyants et en avance de quoi s’occuper mirette et oreilles sur le camping en attendant l’ouverture du site. Outre donc l’écran géant diffusant films et clips, il y avait encore cette année le Metal Cormer avec une programmation intéressante avec notamment le groupe Angevin ARCANIA. Il y a du monde en ce Jeudi soir et la foule vient écouter le death tech mélodique mais aussi thrash old school du quatuor, agrémenté par les vocals puissantes de Cyril Peglion (qui officie aussi à la guitare). A noter également la présence dans le groupe d’un des gratteux du groupe Bordelais GOROD, qui nous offrira, comme d’hab’, une très belle perf’ technique même si, à mon goût, les guitares méritaient un peu plus d’être entendues. En effet, le son était vraiment passable et mal réglé sous le Metal Corner. Mais bon, le groove et le blast étaient là. L’ambiance aussi avec un public chauffé et heureux d’accueillir le groupe qui a bien rendu la pareille avec des lancés de t-shirts. ARCANIA nous proposera une setlist composée de titres tirés de leur premier album "Sweet Angel Dust", alternant death mélo sur "The Man Failed" ou encore un son plus thrash avec "The End". Une belle mise en jambes avant les hostilités du lendemain ! (Maria)

Setlist : "Sweet Angel Dust", "Against my Fear", "Memento", "The Man Failed", "The End / My Funeral".



Vendredi 15 Juin

TREPALIUM (10h30-11h00 – Main Stage 2)
Premier jour, premier groupe, auquel hélas je manquerai le début. Pour un groupe ouvrant le Hellfest au petit matin, on peut dire qu’il y a tout de même foule sous la tente devant la scène Altar. Les TREPALIUM en grand forme, un show qui est très efficace, une patate sur scène qui ne manque pas ; Malgré le peu de titres que je pourrai voir, j’aurai énormément de plaisir à voir débarquer Nono le clown sur "Sick Boogie Murder", et quelle présence sur scène, le public est clairement conquis de cette petite surprise. Les morceaux s’enchaînent avec aisance jusqu’à ce que l’ambiance explose littéralement quand le groupe reprend "I’m Broken" de Pantera, une reprise qui ne laissera pas le public indifférent puisque nous avons droit à une réelle explosion sous l’Altar, le jeu est parfaitement maîtrisé et le chant triplé c’est énorme! Pour l’ouverture du Hellfest, TREPALIUM aura su donner le ton pour démarrer ces trois jours de folie. (Phenix)



BETRAYING THE MARTYRS (10h30-11h00 – Main Stage 2)
Une grosse claque de plus à ajouter au compteur des BETRAYING THE MARTYRS, jeune groupe Français / Anglais / Russe qui, il y a moins de 5 ans, était totalement inconnu du public et qui maintenant tourne avec des groupes comme Parkway Drive, Veil Of Maya, Slipknot, que ce soit en Europe ou aux USA. Malgré l’heure matinale, le public est bien là, prêt à en découdre, preuve vivante que, peut importe l’heure, du moment que la musique est bonne, les gens répondent présent.45 minutes de bagarre sur la Main au son des lignes de clavier et des harmonies vocales de Victor et Aaron. Une fois de plus la prestation est parfaitement réalisée. Un pur bonheur pour se réveiller. (Byclown)



BENIGHTED (11h40-12h10 – The Altar)
C’est parti pour BENIGHTED avec Julien au chant qui, à sa grande habitude débarque pied nu sur scène, prêt à balancer ce son brutal death core dont il à la recette parfaite. Olivier et Liem aux guitares sont concentrés sur leur jeu mais leur prestance sur scène n’en est pas amoindrie. Par contre Eric, à la basse n’arrête pas de fouler chaque centimètre carré de la scène, jouant beaucoup de l’avancée de scène justement pour être plus en contact avec le public, le tout dans une ambiance extrême où la température monte à chaque seconde. Mon grand plaisir de pouvoir enfin voir en live des morceaux tels que "Fritzl" et "Asylum Cave", avec un public déchaîné tout à l’image du groupe. Ce qui est plaisant avec BENIGHTED, c’est l’allure de Julien, impressionnant et pourtant évoquant une très grande sympathie, sans compter sa complicité sur scène avec Eric, des moments clins d’œil, du gros riffs bien lourds et puissants, BENIGHTED est venu et m’aura retourné littéralement le cerveau ! (Phenix)

Setlist : "Slut""Let the Blood Spill Between My Broken Teeth", "Grind Wit""Collapse", "Fritzl""Asylum Cave""Prey""Swallow".



BUKOWSKI (12h15-12h45 – Main Stage 1)
Premier groupe pour moi en Main Stage, les gars de BUKOWSKI, nous venant tout droit de Paris vont foutre le feu avec leur power rock. Une découverte sur scène qui se révèlera assez plaisante. Matthieu et Julien, les deux frangins respectivement à la guitare et à la basse, offrent des morceaux pêchus, un chant très propre dans une ambiance qui calme un peu après avoir subi l’intensité de BENIGHTED mais à laquelle j’adhère assez facilement. Parfois posés, parfois déchainés sur scène les compères de BUKOWSKI ont tapé dans le mille, notamment avec "Mysanthropia" et "Bro’ You Save Me", deux morceaux m’ayant le plus marqué sur une setlist pourtant de qualité. BUKOWSKI dans le genre power trio rock s’est donné à fond sur scène et je ne manquerai pas de les revoir et ce pour mon plus grand plaisir. (Phenix)

Setlist : "My Name Is Kozanowski", "Carnivorous", "Pillbox", "Mysanthropia", "The Midnight Son", "Bro’ You Save Me", "Hit The Ground Again".



BLACK BOMB Ä (12h50-13h30 – Main Stage 2)
Aux antipodes de BETRAYING THE MARTYRS, les vieux pirates de BLACK BOMB Ä et leur hardcore qui calmerait n’importe quel excité, qu’ils nous distillent depuis presque 18 ans se produit sur la Main bien trop tôt à mon goût. Le combo, comme à son habitude, retourne littéralement la scène, en délivrant un concentré d’énergie pure qui ne trompe personne, avec une association de deux chanteurs au charisme fort. Chapeau pour ce sans faute d’un groupe qui dure et donne des leçons de scène à bien d’autres groupes mollassons. La grosse claque Française du festival ! (Byclown)

Setlist : "Pedal to the Metal ", "My Mind Is A Pussy", "You Can't Save Me ", "Come On Down", " We Don't Care ", "Look At The Pain", "Mary", "Fear", "Police Stopped Da Way ", "Tales From The Old School".



BENEDICTION (Terrorizer Tent – 13h30/14h10)
Nous venant de Birmingham, BENEDICTION et son death metal m’était inconnu jusqu’alors, en dehors de ce que j’avais pu écouter sur la compilation du Hellfest précédemment. Et mes aïeux quelle giffle j’ai pris !! Tous ont un niveau plus que respectable, le timbre de Dave Hunt au chant est assez particulier et me bloque un cours instant le temps de m’adapter à celui-ci. Des vagues de riffs démentiels en pleine tronche, des mecs avec le sourire sur scène, qui s’éclatent comme des fous, voilà la sauce délivrée par BENEDICTION sur la scène Altar aujourd’hui. Ce qui me marquera le plus, en dehors de leur talent certain, sont les continuelles grimaces de Darren Brookes à la guitare, toujours en train de faire des têtes pas possibles et de jouer avec le public, au point où les regards du public s’accentuent bien plus sur celui-ci que sur le reste de ses compères. En même temps difficile de passer inaperçu avec une bouille à la doc Emmett Brown (Retour Vers Le Futur). Jamais vu auparavant, BENEDICTION est pourtant THE groupe à voir en live. (Phenix)


VITAMIN X (13h35-14h15 – The Warzone)
Mon premier concert de la journée ou une bonne grosse claque pour démarrer en beauté ! Difficile du peu d’heures de sommeil, le groupe straight edge Hollandais arrive sans trop de mal à échauffer les esprits encore embrumés. Un son rentre-dedans comme on l’aime, efficace de ses mélodies punk-hardcore navigant de riffs tapageurs en parties groovy, de poum tchak grosse claire / caisse claire 300 bpm en tempos plus lents, le tout saupoudré d’une voix socio politiquement engagée. Entre violence et fun, le combo est explosif avec l’énergie à revendre qu’on lui connaît bien sur scène. Une bonne picouse de rappel vitaminée ! (Angie)



LIZZY BORDEN (13h35-14h15 – Main Stage 1)
Pour les plus anciens, le rêve de voir LIZZY BORDEN en live se transforme en réalité en cette premeière apparition en France pour les californiens. Après une prestation par un speaker annonçant cette première, le groupe attaque sur "Tomorrow Never Comes" tiré du dernier album "Appointment With Death", Lizzy grimé en ange noir de la mort. Le combo nous propose un spectacle complet, de charmantes demoiselles très légèrement vêtues crachant du feu et jouant avec des meuleuses tout en se dandinant aux rythmes des assauts de guitares de la paire A.C. Alexander/Dario Lorina. On passe rapidement par le solo de batterie dispensable et la setlist s'emballe avec les classiques "Red Run" et "Red Of Iron" de l'excellent "Love You To Pieces", repris en chœur par l'assistance. On sent le vocaliste désireux de faire participer le public et montre un enthousiasme débordant, sautant sans arrêt sur la scène. Je regretterai toutefois encore le solo de basse (40 minutes de set et chacun va y aller de son petit moment de gloire personnel). Lizzy revient sur l'intro de "We Only Come Out A Night" vampiriser une de ses danseuses qui ne s'en relèvera pas (quoique morte de rire la demoiselle sur sa sortie) et profitera de "There Will Be Blood Tonight" pour faire partager à la foule son amour du sang en descendant dans la fosse pour asperger les spectateurs. Re-solo de guitare et s'enchaîne "Me Against The World", "American Metal" (qui verra Lizzy s'affubler d'un drapeau Français côtoyant celui des USA ) et "Something's Crawling" concluant une belle prestation des Américains mais qui m'aura légèrement déçu, à cause notamment de la présence des différents solos qui auraient mérité d'être remplacés par 1 ou 2 titre(s) ("Save Me", "Generation Aliens" ou encore "Ultra Violence").  (Lole)

Place à LIZZY BORDEN, les vieux de la veille sont présents cette année sur la Main Stage 01. Il est assez marrant de les voir sur scène, d’un âge certain et pourtant d’une énergie débordante. Ils lanceront leur set avec "Tomorrow Never Comes" suivi de "Red Run" et c’est parti pour 40 minutes de set à s’en prendre plein la vue. Inutile de dire qu’il y a masse devant la scène, face à LIZZY BORDEN, le public est de tout horizon et de tout âge. Gregory C Harges ou plutôt LIZZY BORDEN, n’aura pas trop perdu de son grain au chant même si quelques passages font sentir les années écoulées au sein du groupe. Pour ce qui est de la présence sur scène, à ce niveau LIZZY BORDEN est très en contact avec le public, quasiment constamment sur l’avancée de scène, ou chacun aura le plaisir de voir de plus prêt maints masques et maquillages du chanteur. Premier bémol pour moi sur le Hellfest et qui s’avérera un bémol assez général, le son de la batterie, un tantinet trop fort, surtout sur les grosses caisses ce qui a le don de couvrir certains passages au chant ou aux guitares, dommage car certains passages sont clairement divins. Je serai surpris de la reprise de "Edge Of Glory" de Lady Gaga, pas marqué plus que ça des solos de basse et guitare, totalement étonné que Lizzy face "La Marseillaise", juste avant "Against The World" c’est assez terrible. LIZZY BORDEN aura maintenu un set selon les attentes de certains, un peu moins pour les aficionados du groupe, mais il n’en restera pas moins un souvenir de scène assez satisfaisant. (Phenix)

Setlist : "Tomorow Never Comes", "Red Run", "Rod Of Iron" (final chorus), "Edge Of Glory" (Lady Gaga cover), Solo de basse, "We Only Come Out At Night" (intro), "There Will Be Blood Tonight", Solo de guitare, "La Marseillaise" (Hymne national), "Me Against The World", "American Metal", "Somthin’s Crawlin" (final chorus).



MOLLY HATCHET (15h15-15h45 – Main Stage 1)
Place à MOLLY HATCHET et son rock sudiste nous venant tout droit de Floride. Que dire ? Ben clairement je m’attendais à ce que ce ne soit pas mal et j’ai été plus surpris que prévu. A l’arrivée de Phil Mc Cormack au chant, chapeau de cowboy, pantalon et veste en jean, j’avoue que ça m’a fait assez drôle. Il suffira que le groupe lance "Whisky Man" pour que mes appréhensions s’échappent en un coup de vent. Une puissance indéniable sur scène doublée d’une extrême complicité entre chacun des membres, qui vraiment sont heureux de jouer aujourd’hui au Hellfest, ça se lit aisément sur leur visage. "American Pride", suivi de "Fall Of Peacemakers" et "Justice" auront le don de me séduire un grand coup face au jeu guitares / basse vraiment exquis, je me délecte de chaque note jouée par MOLLY HATCHET et ce avec le sourire ! Petit souci au niveau du son encore avec des guitares bien trop discrètes parfois au point où on les capte à peine, c’est dommage car ça donne un gros plus sur la musique de Molly et ses sacrés riffs de guitares, même quand Phil passe à l’harmonica on l’entend plus. En dehors de ça, MOLLY HATCHET montre que le groupe fondé en 1970 n’a pas perdu de son efficacité sur scène, et quand la bouteille parle au fil des années, la scène n’en est que meilleure. (Phenix)

Setlist : "Whiskey Man", "Bounty Hunter", "American Pride", "Fall Of Peacemakers", "Justice", "Beatin’ The Odds", "Been To Heaven - Been To Hell", "The Creeper", "Dreams I’ll Never See", "Flirtin’ With Disaster".


VICTIMS (15h05-15h45 – The Warzone)
Rythmiques ravageuses et vocaux au tempérament de feu, les Suédois de VICTIMS n’ont en aucun cas tari leur réputation les marquant comme l’un des groupes les plus influents de la scène crust / hardcore du moment. Nous sommes en plein après-midi, le temps n’est pas au beau fixe ; N’est-ce finalement pas une inspiration parfaite pour déclarer la guerre à un public demandeur de sensations fortes sous une tente boueuse à souhait qui ne pouvait pas mieux porter son nom ? Le combo semble l’avoir bien compris et dégage cette rage que l’on absorbe sur l’instant par leurs mouvements frénétiques, déchainés sur le manche que bassiste et guitaristes, dont l’ancien de Nasum vêtu d’un t-shirt Baroness (humm) manient telle une arme en se relayant des verbaux enragés aux cris ardents. L’auditoire est réceptif, ça lève le poing et headbangue à vive allure, de mini circle pits naitront même de la fosse devant un jeu carré hyper stimulant. Une sacrée dose d’adrénaline qu’ils ont su nous injecter sur fond de riffs plutôt assassins que victimistes. (Angie)


ATOMIC BITCHWAX (15h50-16h30 – The Valley)
C’est un stoner US au son chaud qui nous attend maintenant sous une tente au public semblablement empressé de voir performer les trois individus du New Jersey actifs depuis maintenant plus de 15 ans. Une belle histoire que je n’avais jusqu’à présent eu l’occasion de n’apprécier que sur support digital, pas question du coup de rater cette venue Française, la première de l’année s’étant faite dans les locaux Parisiens des  Combustibles  deux jours auparavant. Le groove est palpable dans les phrasés façon seventies accentués par les voix élimées de Chris Kosnic et Finn Ryan dont l’enjouement se lit sur les visages. Ca sent le vintage oui, mais pas d’exil de gros riffs pour autant ; Soutenu par une guitare bluesy aux accents de vieux hard rock et une section basse / batterie qui marque la cadence sans faux pas, le tout délivre la nuance d’un groupe qui sort des sentiers battus avec toute l’authenticité qu’on lui reconnaît, restant fidèle à ses inspirations premières et continuant à se démarquer ainsi d’un milieu stoner rock qui prolifère aujourd’hui à foison. Et quand les solos distordus de wah-wah y vont de leur naturel, les étincelles crépitent autour des rythmes répétitifs et hypnotiques. Même sobres, la magie opère, on le décode dans les yeux des spectateurs qui se retrouvent illico 40 ans en arrière pour un épisode captivant. La Valley a bien su gagner quelques degrés supplémentaires. (Angie)

Setlist : "Stork Theme", "Shit Kicker", "So Come On ", "Forty-Five", "Gettin' Old", "Giant""Hope You Die""Pigs (3 Different Ones)".



HEAVEN SHALL BURN (17h30-18h15 – Main Stage 2)
L’ambiance face aux Main Stages va "légèrement" changer, puisque voici les Allemands d’HEAVEN SHALL BURN qui enverront leur metalcore bien grassouillet sans faire de tricot avec "The Weapon They Fear", excellent morceau pour lancer leur set et foutre un joyeux bordel en quelques secondes au sein du public. Une petite reprise de Edge Of Sanity  avec "Black Tears", histoire de relever l’ambiance dès le second titre, le tout géré avec brio et avec des chœurs sacrément bien utilisés, leur effet en live est vraiment séduisant. Jetant un œil derrière moi entre deux shoots, je vois l’équipe de sécurité ramassant chaque slammers continuellement, sans compter les innombrables mosh parts et circle pits qui en mettent aussi plein la vue. Chaque membre d’HEAVEN SHALL BURN est déchainé pour ce qui sera un réel tsunami auditif en ce début de soirée. "The Disease" sera une belle claque pour ma part, avec "The Omen", de grands moments de puissance, du core plein les esgourdes, un jeu sur scène terrible, HEAVEN SHALL BURN dans toute sa splendeur. (Phenix)

Setlist : "The Weapon They Fear", "Black Tears" (Edge Of Sanity cover), "Behind A Wall Of Silence", "Combat", "The Disease", "Endzeit", "Counterweight", "The Omen", "Forlorn Skies".



LYNYRD SKYNYRD (20h30-22h00 – Main Stage 1)
Le groupe mythique de rock sudiste vieux de près de 50 ans, probablement l’un des plus attendus sur les planches de cette édition, apparaissent en ce début de soirée sous des applaudissements honorables. Lourd des nombreuses histoires qu’il a encouru, le passé que porte le groupe reste dans les mémoires ne faisant que renforcer la magie provoquée par chaque première note des morceaux défilant. Le titre "Workin’ For MCA" écrit début 70 en réaction à leur ancienne maison de disques par son regretté chanteur Ronnie Van Zant ouvre le spectacle comme pour habitude avant sa disparition. Quinze titres s’enchaîneront parmi lesquels les très attendus "Simple Man", "Sweet Home Alabama" et "Free Bird" en guise de conclusion, amplement repris en chœur par un public hyper réactif de 7 à 77 ans, captivé par les sonorités rock country sur lesquels il fait bon de s’agiter aux couleurs de drapeaux confédérés qui s’élèvent de la foule et n’ont ma foi en cet instant, pas de raison d’être controversés. Le jeu des musiciens reste évidemment impeccable d’un professionnalisme qui n’a pas pris une ride, accompagnés de leurs deux demoiselles choristes à la voix rauque chaleureuse. Le jeu des trois guitaristes enflamme l’atmosphère, on appréciera le solo long de plus de quatre minutes sur "Free Bird". Les neuf Floridiens nous feront sillonner entre agitation et frissons pendant près d’une heure et demi de show jusqu’à ce que l’obscurité dépose son voile sur le site comme pour explicitement clôturer la séance d’un groupe intergénérationnel qu’il a fait bon de découvrir ou redécouvrir sur scène. (Angie)

LYNYRD SKYNYRD, considéré comme les fondateurs du rock sudiste (le groupe existe depuis 1964 quand même). Ils commenceront sur "Workin’ For MCA", un début de set en grand pompe pour 1h30 de show d’un professionnalisme à couper le souffle. Quelques morceaux phare tels que "Skynyrd Nation", "That Smell", "Simple Man", voilà une setlist à l'efficience certaine et concoctée avec grand soin par les LYNYRD SKYNYRD, les papys du rock sudiste prennent de l’âge et des rides, mais leur musique reste toujours aussi grande à mes yeux. Je ne regrette pas la longue attente dans le pit photo, pour me retrouver avec de tels monstres de la scène devant les yeux. Je ne couvrirai pas, hélas, l’intégralité de leur set car je dois aller shooter CANNIBAL CORPSE, mais en tout cas LYNYRD SKYNYRD sur scène, c’est un groupe que je ne raterais pas si l’occasion se présente à nouveau. (Phenix)

Setlist : "Workin’ For MCA", "I Ain’t The One", "Skynyrd Nation", "What’s Your Name", "Down South Jukin’", "That Smell", "Saturday Night Special", "Simple Man", "Gimme Back my Bullets", "Whiskey Rock-A-Roller", "The Needle And The Spoon", "Gimme Three Steps", "Call Me The Breeze" (J.J. Cale cover), "Sweet Home Alabama", "Free Bird".



CANNIBAL CORPSE (21h25-22h25 – The Altar)
CANNIBAL CORPSE pour lesquels je resterai peu, le temps de shooter et d’écouter quatre à cinq titres pour au final rester tout de même sur ma faim. Leur musique est toujours aussi puissante et ravageuse. Il faut dire que commencer leur set sur "Demented Agression" c’est partir sur les chapeaux de roue. Sans compter les énormissimes "Scarcophagic Frenzy" et "Evisceration Plague", oui mais les ayant vus il y a deux ans de cela, je reste trop sur un air de déjà vu qui au fil des morceaux me lasse bien trop pour pousser le bouchon plus loin. CANNIBAL CORPSE est un sacré groupe, je ne dirai pas le contraire, mais bien plus intéressant dans un esprit de découverte ou de "première fois" sur scène, une fois qu’on les a vus une ou deux fois, on peut très vite s’en lasser, du moins ça aura été mon cas. (Phenix)

Setlist : "Demented Aggression", "Sarcophagic Frenzy", "Scourge Of Iron", "Disfigured", "Evisceration Plague", "The Time To Kill Is Now", "I Cum Blood", "Priest Of Sodom", "Unleashing The Bloodthirsty", "Make Them Suffer", "Hammer Smashed Face", "Stripped, Raped And Strangled".



SATYRICON (22h30-23h30 – The Temple)
SATYRICON, premier point qui m’a gêné, les lumières, on jongle entre la noirceur et la surexposition, en dehors de ça les voir sur scène est quand même assez plaisant, même si je n’avais pas suivi assidûment leur actualité depuis un long moment. Dommage pour ces lumières quand même, car la scène a de la gueule, on ressent nombre de grands fans dans le public scandant les paroles par cœur sur "Black Crow On A Tombstone" par exemple. Réellement ce que j’écoute et voit me plaît, mais sans réelle grande conviction, je ne me retrouve pas à avoir un sourire que je ne contrôle pas ni à être pendu bouche bée devant les SATYRICON même si "Hvite Krists Dod" est le morceau qui m’a le plus conquis. Je sortirais de l’Altar ni vraiment déçu, ni vraiment conquis. (Phenix)

Setlist : "Now, Diabolical", "Black Crow On A Tombstone", "Forhekset", "The Wolfpack", "Hvite Krists Dod", "Repined Bastard Nation", "To The Mountains", "Mother North", "K.I.N.G.", "Fuel Of Hatred".



MEGADETH (23h10-00h40 – Main Stage 1)
Voilà le groupe que j’attendais avec un certaine impatience, MEGADETH où comment tripper à voir Dave Mustaine sur scène. La claque est de mise malgré ce problème récurrent de son de double dominant qui commence un peu à saouler, surtout sous les riffs de guitares. Dave Mustaine n’a en rien perdu sa prestance sur scène, ni son talent à la guitare, quel plaisir de le voir manier sa double neck avec autant d’aisance ! Par contre au niveau de la voix, ce n’est plus du tout ce que c’était. Sur "Hangar 18" et "In My Darkest Hour" le chant est assez catastrophique, pourtant musicalement c’est dantesque ! Malgré ce son débordant, la batterie est nickel, c’est carré, c’est propre, du grand art. Le jeu basse / guitares sur "Dawn Patrol" et "Poison Was The Cure", me coupe littéralement le souffle, hélas la pauvre voix de Dave vient casser l’ensemble par moments... Me concentrant bien plus sur l’aspect musical que vocal, j’en suis totalement conquis, 1h30 de plaisir indescriptible, notamment sur "Sweating Bullets" sans oublier "A Tout Le Monde" que j’affectionne particulièrement, comme le public amassé devant les deux Main Stages apparemment ! Difficile pour MEGADETH de ne pas faire ces morceaux en live, sans compter l’effervescence du public. Je verrai "Public Enemy n°1" sous un autre œil désormais, et aurai toujours les images de ce qu’elle donne en live, tout simplement magnifique ! Si je mets de côté, même difficilement la voix de Dave Mustaine, MEGADETH aura été une belle grosse baffe en pleine tronche. Ils nous ont offert une setlist mémorable, un visuel remarquable, le tout dans une ambiance qui restera gravée dans nos mémoires pour un long moment. (Phenix)

Setlist : "Never Dead", "Head Crusher", "Hangar 18", "Trust", "In My Darkest Hour", "Foreclosuse Of A Dream", "She-wolf", "Dawn Patrol", "Poison Was The Cure", "Sweating Bullets", "A Tout Le Monde", "Angry Again", "Guns, Drugs & Money", "Whose Life (Is It Anyways?)", "Public Enemy n°1", "Symphony Of Destruction", "Peace Sells", "Holy Wars...The Punishment Due / Mechanix".


OBITUARY (23h35-00h35 – The Altar)
Autant vous dire vous dire que j'attendais ce show d'OBITUARY avec une excitation palpable, n'ayant plus vu le groupe depuis des lustres et c'est contre la barrière que je participerai à cette ultime leçon de death metal. Le groupe est passé désormais en quatuor et vu le monde sous la Altar, il est grandement attendu. Attaquant avec "The End Complete", les slams s'enchaînant alors sous un flux discontinu, les Floridiens montrent un entrain qui rend la fosse d'entrée en ébullition, se faisant ainsi pardonner d'entrée de jeu leur pauvre prestation de 2008 ici même. La setlist pioche plutôt dans les débuts du groupe (quoiqu'aucun titre de "Slowly We Rot"), John Tardy de sa crinière impressionnante nous envoyant ses vocaux si caractéristiques. "Threatening Skies" me convainc que l'on assiste à une très bonne prestation du combo, le son étant plutôt bon (ce qui n'a pas été une généralité dans cette grande double tente), s'enchaîne alors un "Chopped In Half" démoniaque (et tronqué de son solo vu le line-up aligné), "Back To One" dopé à la testostérone qui fera pogoter le public jusqu'en dehors de la tente et "Dying" à l'exécution magistrale. Malheureusement pour moi, je dois écourter ma présence à ce concert plein d'entrain, voulant bien me placer pour la prestation de KING DIAMOND sur une des Main Stages.  (Lole)

Setlist : "The End Complete", "Threatening Skies", "Chopped In Half", "Back To One", "Dying""Turned Inside Out".



KING DIAMOND (00h45-02h00 – Main Stage 2)
Donc exit la fin du show d'OBITUARY pour arriver à temps pour la prestation du King, certainement la plus attendu de toute cette cuvée 2012 par une bonne partie du public présent. La scène est masquée par un grand tissu noir et la pluie vient de s'inviter, quoi de mieux dans cette nuit noire pour mettre en exergue l'ambiance démoniaque du prince des ténèbres.
Deux petites minutes d'attente et l'intro de "The Candle" démarre, la scène dévoilant alors toute sa magie sur un décor somptueux (mais déjà utilisé sur la tournée de 2006 ), un pentacle rouge vif s'extirpant de cette cathédral, le grand Kim Bendix Petersen trônant en haut de l'escalier. Le morceau démarre alors sur ce magnifique appel qui ressemble aux chants des sirènes et la magie opère d'entrée, le King nous amenant directement dans son monde maléfique. Positionné derrière des grilles en fer forgé gothique, Grandma fait son apparition dans son fauteuil roulant sur "Welcome Home" avec une interprétation toujours aussi parfaite et une exécution sans faille des musiciens, Andy Laroque démontrant tout son talent avec son compère Mike Wead.
Petit solo de batterie (décidément, ça me gonfle toujours autant, rien de tel pour faire retomber l’ambiance je trouve ) et on repart avec " Voodoo ", titre que je n'aime pas à la base et qui trouve une seconde fraîcheur en live à mes oreilles, le tout agrémenté par une mise en scène originale et sa danseuse à la chorégraphie contemporaine. Le groupe nous jette à la face le fabuleux "At The Graves" qui me fera me casser les cervicales, pour enchaîner sur 2 titres tirés de sa discographie plus récente ("Up From The Grave" de The Graveyard dont le King fera activement participer le public sur son intro et "Dreams" de The Spider's Lullabye sur lequel deux moines en profiteront pour enlever les grilles installées en avant scène). Place ensuite à "Sleepless Nights" qui mettra les premiers rangs en ébullition, à un petit solo de guitare et à la valse démoniaque "Shapes Of Black", le King étant bien soutenu par Livia Zita (choriste et Madame Diamond au passage) sur les parties vocales alternées du morceau. S'enchaîne une part de rêve avec l’interprétation de "Come To The Sabbath" repris en chœur par l'assistance et "Eye Of The Witch" qui finira de nous mettre à genoux.
Le groupe s'en va et revient pour un premier rappel sur "The Family Ghost", KING DIAMOND s' amusant franchement avec Andy Laroque sur le solo de ce dernier, enchaînant ensuite avec le mythique "Halloween". Le combo repart, on pense que c'est fini, eh bien non, un dernier titre pour finir ce concert magique nous est délivré en cadeau avec "Black Horsemen" et sa magnifique introduction acoustique. Je repars les yeux pleins d'étoiles pour un show qui aura tenu toute ses promesses.  (Lole)

Le groupe que j’attendais le plus aujourd’hui, KING DIAMOND, je me demandais pourquoi la scène avait été "fermée" d’un grand rideau noir lors de son installation, quand celui-ci tomba, j’ai compris pourquoi. Une scène comme j’en ai rarement vues, montée d’une grille en façade de belles sculptures en fond de scène surélevée et ce afin de pouvoir apprécier la vue de Kim Bendix alias KING DIAMOND malgré la grille en bord de scène. Je me retourne un court instant et quelle vision ! Un public à perte de vue d’un bout à l’autre du site, face à KING DIAMOND, un des gros noms du Hellfest cette année. Il était difficile d’imaginer ça autrement. Au départ sur "Candle", je suis direct aux anges, même si shooter au travers de barreaux sur "Voodoo" est particulièrement difficile, cela n’entamera aucunement le plaisir de le voir sur scène, jouant des décors avec cette danseuse envoûtée sur le son sans compter une voix qui n’a pas perdu une seule miette de sa grandeur d’antan. Je déguste chaque morceau avec un appétit insatiable, j’aurai eu droit à "Sleepless Night" suivi d’un solo guitare colossal, il n’y a pas à dire je vis chaque moment dans toute son intensité car voir KING DIAMOND sur scène est un évènement qui ne sera peut-être pas près de se représenter avant un très long moment. On aura l’immense plaisir d’avoir une reprise de Mercyful Fate, qui est quand même le groupe qui a lancé KING DIAMOND et ici ce sera sur un "Come To The Sabbath", toujours aussi jouissif et encore bien plus en live. Les titres s’enchaînent à une vitesse qui semble astronomique car clairement je ne vois pas le temps passer malgré la fatigue de la journée à courir de scène en scène. Toute cette fatigue se trouve effacée par la prestation de KING DIAMOND, qui m’aura mis une branlée phénoménale en ce premier jour de Hellfest. (Phenix)

Setlist : "The Candle", "Welcome Home", Solo de batterie, "Voodoo", "At The Graves", "Up From The Grave", "Dreams", "Sleepless Nights", Solo de guitare, "Shapes Of Black", "Come To The Sabbath" (Mercyful Fate cover), "Eye Of The Witch", "The Family Ghost", "Halloween", "Black Horsemen".


AMON AMARTH (00h45-02h00 – The Temple)
Que dire du show de ce groupe déjà fort connu et reconnu pour ses prestations live à couper le souffle (on comprend bien le plaisir des braves à jouer live lorsque l’on voit leur DVD avec plus de 3 heures de show !). AMON AMARTH se présente en concert de clôture du jour sous la tente Temple, à grand renfort de jets de flammes, cornes, headbanging et sourires francs. Spectacle rodé devant un public fan et conquis d’avance, que dire de plus sinon qu’on aurait pas craché sur une heure de spectacle en plus et eux non plus tant la setlist, calibrée pour l’occasion, aura donné des frissons aux plus sceptiques (en gros, un best of des quatre derniers albums). (Byclown)

Setlist : "War Of The Gods", "Runes To My Memory", "Destroyer Of The Universe", "Death In Fire", "For Victory Or Death", "Cry Of The Black Birds", "The Fate Of Norns", "The Pursuit Of Vikings", "Under the Northern Star", "Live For The Kill", "Victorious March", "Twilight Of The Thunder God", "Guardians Of Asgaard".


TRAGEDY (01h00-02h00 – The Warzone)
Réputés de la scène hardcore d’un nouveau genre (crust / punk / hardcore les termes sont variés pour les décrire), les deux frangins et leurs compagnons du Tenessee viennent ce soir clôturer la Warzone dans une ambiance orageuse. Certains comme moi seront quelque peu épuisés de la journée marathon qui s’achève et apprécieront le concert d’une oreille attentive balançant la tête de manière disciplinée au rythme des tempos anarchiques. Les plus vaillants termineront acidement sur une note aux poings levés s’agitant contre les barrières. Todd Burdette expulse la rage qui remplit ses poumons dans des inflexions saisissantes, appuyé par des riffs poignants variant de l’efficace pur et dur aux accents plus groovy. Un hardcore moderne qui mixe influences élémentaires et interludes mélodiques, c’est peu commun et ça carbure. (Angie)