La review

HELLFEST
Clisson (44)
19/06/2015


Review rédigée par Man Of Shadows, Réginald, Herizo et Solange


10 ans de Hellfest !!! 10 ans de longévité pour ce qui est devenu LE festival de musiques alternatives français. Personne n'aurait cru cela possible au début en 2006, mais c'est désormais une réalité. Le Hellfest peut compter sur ses nombreux adeptes pour faire perdurer le festival pendant 10 nouvelles années et plus encore. Cela semble bien engagé en tout cas, vu cette très bonne édition 2015, qui en appellera forcément d'autres. La preuve avec notre report. Que la fête commence ! (Man Of Shadows)



BREAKDUST - Main Stage 2 (10h30 - 11h00)
Le premier groupe à attaquer la Main Stage de ce premier jour de Hellfest sont les Français de BREAKDUST, qui après un passage au Metal Corner en 2014, se retrouvent cette fois en ouverture du fest. Leur thrash / death metal a donc plu à l'orga et je suis plutôt étonné de voir que pas mal de monde est déjà entassé devant la scène. Le public a répondu présent à l'appel du premier groupe et ces derniers ne déçoivent pas à travers une bonne communication avec le public qui, par ailleurs, sera déjà bien chaud pour ce premier set ; le circle pit ne mettra pas de temps à arriver au grand bonheur du groupe qui a réussi à mettre le bordel dès l'ouverture du fest. On suivra ces Frenchies de près dans les années à venir. (Réginald)

NECROWRETCH - Altar (10h30-11h)
Quoi de mieux pour démarrer notre Hellfest avec du bon death / black putride dès 10h30 du matin ? NECROWRETCH ouvre les hostilités côté metal extrême sur l'Altar. Le groupe déverse sa haine sur un public encore clairsemé mais réagissant bien à ces morceaux barbares et sans compromis. Le son est bon, même si un peu dégueulasse, ce qui convient parfaitement à NECROWRETCH. On apprécie énormément le jeu de batterie d'Ilmar, précis et agressif, et la voix écorchée de Vlad qui met beaucoup de rage dans son interprétation. Le bassiste Amphycion est en revanche complètement immobile et effacé et semble peu à l'aise sur une aussi grande scène. Des morceaux comme "Putrid Death Sorcery" et "Even Death May Die" sont d'une puissance dingue et défoncent nos cages à miel comme il se doit. Ca c'est du réveil ! (Man Of Shadows)



STICKY BOYS - Main Stage (11h05 - 11h35)
Premier groupe de la Main Stage 1, les STICKY BOYS ont aussi la dure tâche de chauffer le public dès les premières heures de festival. Et je dois dire que les Parisiens assurent grave. Le public qui est relativement présent et continue d'arriver régulièrement, peut voir un show de qualité, mais on a l'habitude avec les "Garçons Collants" ; avec eux c'est toujours un claque scénique et un bon gros hard rock burné. Pour avoir eu l'occasion de les voir en petite salle sur Paris, je tiens à dire qu'ils assurent autant dans les deux configurations. L'échange avec le public est toujours chaleureux et on remarque qu'ils sont bien contents de jouer sur cette Main Stage 1. Les titres s'enchaînent à une vitesse folle et le show de 30 minutes est à mon goût trop court, on en veut encore, mais c'est la dure vie des festivals et des groupes d'ouverture. L'énergie aura été très présente sur scène et dans le public et après ce groupe, le festival ne peut que bien se passer. Le public sera présent et motivé ! (Réginald)

VORKREIST - Temple (11h05-11h35)
Les Parisiens de VORKREIST prennent le relais sur la Temple. Les blackeux sont en forme et le prouvent en balançant leur metal noir et brutal sur le public qui accueille super bien le groupe. La prestation est techniquement sans faille et se révèle très dynamique, avec des morceaux haineux et brutaux, aux blasts effrénés et d'autres titres plus contrastés. Ce dynamisme se retrouve dans le jeu de scène des musiciens impliqués et possédés et dans le recours à une deuxième voix, celle de AK qui, faisant bien plus que des backing vocaux, insuffle encore plus de haine et de noirceur à ce show bluffant. Le chanteur Saint Vincent est un très bon frontman. Il dédiera un morceau (dont le nom nous échappe) à la mémoire de Marianne, bassiste originelle décédée il y a deux ans. Une très belle démarche au sein d'un show impeccable. Hailz ! (Man Of Shadows)



THE MIDNIGHT GHOST TRAIN - Valley (11h40 - 12h10)
Après deux concerts sur les Main Stage, direction la Valley pour un groupe de stoner qui, sur le papier, envoie du rêve. Cette année, pas mal de groupe de stoner sont présents au Hellfest et notamment sur la scène Valley. Les Texans de THE MIDNIGHT GHOST TRAIN arrivent rapidement sur scène et je trouve que le son est très bon. J'avais un petit apriori sur les tentes après mon expérience de l'année 2014, mais il faut le dire, cette année l'organisation du Hellfest a assuré pour les tentes édition 2015. Le groupe a un son vraiment au top et arrive ensuite l'énergie tant attendue. On me l'avais dit et je l'avais lu, ce groupe dégage un quelque chose qui ne nous laissera pas indifférent. La guitare est légèrement psyché et le mélange est détonant. En parlant de détonant, le guitariste et le bassiste apportent au groupe une énergie scénique vraiment géniale. Ils sont là pour mettre le bordel et y arrivent relativement bien, de vrais showmen. Les morceaux s'enchaînent très rapidement sans que l'on s'en rende compte et le concert passe très vite. Le guitariste sera intenable et attaque la 6 cordes d'une façon à nous en mettre plein les oreilles. Pour conclure sur ce groupe, je dirais qu'il y a eu le public présent et ceux qui ont loupé ce live. (Réginald)

NO RETURN - Main Stage 2 (11h40-12h10)
On enchaîne avec les vétérans français de NO RETURN qui se produisent sur la seconde Main Stage. On est déçus de voir ce groupe majeur français jouer à un tel créneau horaire (c'est l'un des gros défauts de la programmation du fest, qui pourrait profiter de sa notoriété pour promouvoir plus de groupes nationaux et leur offrir de meilleurs conditions de passage) mais cela ne démotive pas pour autant la bande à Al1 qui va tout donner à l'heure de l'apéro. Défendant son dernier rejeton "Fearless Walk To Rise", le groupe en jouera notamment les très bons "Stronger Than Ever" et "Submission Fails" ainsi que ses classiques "Inquisitive Hegemony" et "Vision Of Decadence" entre autres. Mick est en forme et abat un très bon boulot au chant, enchaînant très bien les growls et les passages clairs (à part celui de "Submission" où il est moins à l'aise mais est aidé avec brio par les chœurs du guitariste. De son côté, Al1 décoche de très bons soli de guitares et donne une belle touche mélodique au thrash / death burné des Frenchies. Une belle prestation qui sera un peu entachée par une mise en son correcte mais qui aurait pu être grandement améliorée. (Man Of Shadows)



VULCAIN - Main Stage 1 (12h15 - 12h45)
Retour sur la Main Stage pour aller voir VULCAIN, et on va voir si les Motörhead français ont toujours la patate après plus de 30 ans de carrière. Pas mal de monde devant la scène avec une prédominance de vieux rockers qui retrouvent toute leur jeunesse et je suis sûr que si "Papy Metal" avait été des nôtres cette année, il aurait apprécié ce groupe. Je dois dire que je suis agréablement surpris, car sans être fan de ce groupe, le groove est bien présent et les VULCAIN assurent vraiment sur scène. On sent le professionnalisme et après une telle carrière, il n'y a pas d'erreur dans le set ni dans le show. Ce dernier est bien en place et la communication avec le public est très présente. C'est toujours plus facile quand un groupe français est devant son public et encore plus quand il est attendu ; le groupe fera même un hommage à Coluche. Les 30 minutes sont terminées et le groupe quitte la scène sous un tonnerre d'applaudissements. Ce début de journée commence très bien sur les Main Stage et nous avons hâte d'entendre la suite. (Réginald)

ARGILE - Temple (12h15-12-45)
Retour sous la Temple où ARGILE, side-project des membres de Misanthrope y donne le deuxième concert de son existence. Mais cela ne se voit pas, car le groupe est très bien en place. Le doom / death progressif d'ARGILE passe superbement l'épreuve de la scène est nous prenons notre première claque du festival. Sombre, mélodique mais renfermant aussi quelques passages bien heavy, la musique nous emporte. Le groupe est renforcé en condition live par l'excellente bassiste Olivia Scemama, sœur d'Anthony, et nous n'avions plus de nouvelles depuis longtemps. Son retour au metal nous fait plaisir d'autant la demoiselle est réellement talentueuse, au jeu à quatre doigts ébouriffant. On savait que Jean-Jacques Moréac était un pro de la basse mais le sieur se débrouille vachement bien à la gratte également. Nous prenons donc une triple claque. Phil donne une prestation théâtrale et puissante, entre vocalises désespérées et growls caverneux et se donne lui aussi à fond. Seul son horrible accent français est à déplorer (désolé). Néanmoins, ce set fut excellent et constitue une très bonne découverte en ce qui nous concerne. (Man Of Shadows)



SAMSARA BLUES EXPERIMENT - Valley (12h50 - 13h30)
Prenez un groupe allemand, dites leur de mélanger rock, bues, ragga, folk et thrash metal, mélangez pendant 40 minutes et vous obtenez un stoner psychédélique d'une grande qualité. A voir la description de ce groupe, j'avais envie de me faire ma propre opinion et je me retrouve au sein de la Valley face à une ambiance fumée et aux couleurs chaudes. Après une longue intro, je me trouve effectivement devant un groupe mêlant stoner et blues avec une identité sonore très particulière mais pour le moins très intéressante. Les musiciens sont très bon et le show de qualité. La musique est planante et relativement similaire au stoner avec une voix bien bourrine, à la limite du growl par moments. On accroche ou non, mais il y aura pas mal de monde sous la tente en ce début d'après-midi. J'ai bien fait d'aller voir ce groupe car je dois dire que la surprise est très agréable et malgré une communication quasi inexistante, le groupe apporte une chaleur qui, elle pour le coup, touche bien le public. Bonne découverte pour ce groupe de stoner qui ne se retrouve pas n'importe où. (Réginald)

ENTHRONED - Altar (13h35-14h15)
Après une petite pause, nous retrouvons les Belges d'ENTHRONED sur l'Altar. Et c'est à une nouvelle très bonne prestation de l'un des plus anciens et connus groupes de black metal belges que nous assistons. Le chanteur Nornagest captive le public et nous emmène dans une cérémonie blasphématoire à la gloire du malin. La brutalité extrême des compos et l'atmosphère ultra-satanique dégagée est prenante mais le public sera curieusement amorphe durant les titres. Une mention spéciale au batteur ZarZax, impressionnant, un véritable métronome humain. (Man Of Shadows)



TWITCHING TONGUES - Warzone (13h35-14h15)
De suite après le show très sympa de SYLOSIS, je me suis dirigé vers la Warzone pour assister à TWITCHING TONGUES ! Le soleil était radieux, un bon paquet de monde était présent afin d’assister à leur presta et les gars sur scène avaient l’air d’être super impatients aussi, et bam ! Dès les premières secondes, la fosse est devenue folle, le public est venu pour en découdre et c’est fort sympathique, le groupe sur scène était aussi bien en forme notamment le frontman Colin Young qui n’hésitait pas à foutre des gros kicks dans le vent pour extérioriser sa hargne. TWITCHING TONGUES nous a offert en plus un aperçu de son nouvel album avec "Disharmony" avec ce morceau éponyme. En bref, c’était un show bien dynamique et bien lourd pendant lequel le public a ramassé ses dents perdues et est reparti heureux, que demander de plus pour un show dans la Warzone ? (Herizo)

SHAPE OF DESPAIR - Altar (14h20-15h)
Après cet assaut massif, nos allons calmer notre esprit avec SHAPE OF DESPAIR. La troupe funeral doom metal atmosphérique finlandaise délivre une prestation monolithique que peu de personnes parviendront à en voir la fin. Quatre seront joués en 40 minutes. Le premier, le plus lourd et minimaliste, donne le ton. La suite se montre plus intéressante et diverse avec des morceaux plus heavy et dynamiques mais toujours dans ce contraste ombre / lumière avec des riffs noirs comme l'ébène et une voix d'outre-tombe, avec des claviers atmosphériques et une voix féminine d'une grande beauté. La chanteuse aux vocalises de sirène désespérée se fait discrète mais insuffle une grande émotion aux compositions. Comme il est difficile de trouver un intérêt visuel au concert, nous fermons les yeux et nous laissons emporter doucement dans des eaux glaciales et abyssales où la lumière du soleil se fait de plus en plus rare. Un concert particulier mais très appréciable. (Man Of Shadows)



SKYFORGER - Temple (15h05 - 15h45)
C'est toujours intéressant d'un point de vue visuel d'aller voir un groupe de folk / pagan metal et SKYFORGER ne déroge pas à la règle avec un visuel bien à eux. Les musiciens arrivent sur scène chacun leur tour pour finir par le chanteur et le groupe est chaudement accueilli par le public clissonnais. Le concert est vraiment sympa et je dois dire que pour le moment je suis gâté par les concerts que je vois. Les headbangs, slams et pogos sont assez rapides à arriver et le groupe enchaîne les hymnes à la gloire des légendes lettonnes ! De plus, le groupe qui a sorti son nouvel album en Avril 2015 apporte une grande partie de nouveaux titres pour ce show et l'accueil du public est très bon ; il faut dire qu'entre Avril et Juin, ce dernier a eu le temps d'écouter le nouvel album plusieurs fois. Les 40 minutes de concert sont sans temps mort et le public n'a pas le temps de se reposer entre les morceaux. Il faut dire que c'est toujours un peu court pour ce genre de show. (Réginald)

ARMORED SAINT - Main Stage 1 (15h05-15h45)
Retour aux Main Stages et changement de décor radical avec les Américains d'ARMORED SAINT. 33 ans d'existence pour la bande à Joey Vera et seulement le 3ème ou 4ème (on sait plus trop, la mémoire, l'alcool, tout ça...) concert du groupe en France dixit John Bush, c'est malheureux pour un tel groupe mais aujourd'hui, justice est rendue. Peu de monde assiste au show et c'est regrettable car le heavy metal groovy du groupe est taillé pour la scène et est réellement jouissif. Le show, emmené par John qui saute comme un cabri et grimpe sur la sono, sera explosif. John a toujours cette putain de voix de malade, donnant une patate d'enfer à la musique du gang et de larges sourires (pour ne pas dire qu'on bande carrément) sur notre tronche. Ce mec a une puissance énorme et une énergie incroyable. Assurément l'un des meilleurs chanteurs du Hellfest cette année. Son nouvel album "Win Hands Down" est tout juste sorti, les Saints en Armure en jouent deux extraits ("Win Hands Down", énorme, et "Mess") avec d'autres classiques issus des 80's. Un super moment. (Man Of Shadows)



GODSMACK - Main Stage 2 (15h50 - 16h30)
La machine à tube américaine arrive sur la Main Stage 2, et c'est toujours agréable de shooter un groupe que l'on apprécie fortement. J'arrive donc devant la scène et attends un gros show de GODSMACK et de leur nu-metal alternatif. Ca part plutôt fort et les morceaux utilisés pour la setlist sont plutôt efficaces. Les GODSMACK sont fidèles à eux-mêmes, mais on regrettera tout de même que le show ne soit pas de nuit car les lumières sont quasi inexistantes et GODSMACK c'est quand même un gros show. La communication du groupe est bonne et l'on remarque qu'ils prennent plaisir à venir jouer au Hellfest. Le concert est sans accroc et le public est tassé devant la scène. On en veut encore et je dois dire que 40 minutes c'est vraiment court pour un groupe de cette aura. En tout cas, les zicos sont vraiment bons et prennent leur pied à jouer devant le public présent devant la scène. La fin du concert approche et le public part se masser devant l'autre Main Stage en attendant BILLY IDOL. (Réginald)

VALLENFYRE - Altar (15h50-16h30)
On retourne sous les tentes comme le bon vieux troglodyte que nous sommes pour assister à du bon gros death des cavernes avec les Anglais de VALLENFYRE. Le "super-groupe" crée par Greg McKintosh de Paradise Lost, ici au chant, délivre son death old school aux influences doom prononcées sans fioriture. Le son est hyper gras et on du mal à distinguer certains riffs mais on s'en fout un peu car c'est comme cela que ça se joue. Greg est en forme, il growle (quel coffre) et headbangue comme un damné, arpentant la scène comme un bête sauvage, tranchant nettement avec ses prestations dans Paradise Lost. Un gros fail en revanche pour le chanteur car il sera le seul à lire des antisèches placées devant lui (dans un gros cahier qu'il ne se privera pas de consulter à maintes reprises sans aucune honte). On sait que c'est la période du bac, mais tout de même. C'est d'autant plus décevant car c'est Greg lui-même qui a écrit ses textes. Musicalement en revanche, ça bute du début à la fin, on s'en prend plein les esgourdes et nos épaules sont mises à rude épreuve. On s'en prend plein la gueule et on cherche pas à comprendre. (Man Of Shadows)

MELECHESH - Temple (16h35-17h25)
MELECHESH sera l'une des déceptions du festival en ce qui nous concerne. Le groupe de black metal oriental aura le plus mauvais son de ces trois jours. De longues minutes s'écoulent afin de régler ce qui ne pourra l'être. En effet, Ashmedi connaîtra de récurrents problèmes de son avec sa guitare. Il est difficile de prendre son pied sur les morceaux du groupe qui regorgent de détails et nécessitent donc une mise en son parfaite. Autre chose plombant énormément l'ambiance, le fait de réaccorder constamment les guitares entre chaque morceau. Lorsque le regroupe s'évertue difficilement à créer un dynamique, elle se voit réduite à néant par ces interludes longs et désagréables. On appréciera tout de même entendre des chansons comme "Multiple Truth", "Rebirth Of The Nemesis" ou bien "Grand Gathas Of Baal Sin". A revoir en salle dans de bien meilleures conditions. (Man Of Shadows)



DYING FETUS - Altar (17h30-18h20)
J’ai l’impression que le groupe a été l’un des plus attendus de la journée avec une Altar remplie à craquer et bien sûr comme à chaque concert de death metal, dès les premières secondes du set, le groupe et le public ne vont pas passer par quatre chemins et vont de suite déclencher des vagues de folie avec des titres qui blastent à fond les pédales ! On enchaîne des gros titres provenant des précédents opus pour passer à des morceaux phare de "Reign Supreme" et aussi assister à un nouveau titre de leur album à venir qui sent plutôt le slam texan. Seul problème de la presta, un son très brouillon au niveau de la guitare mais ce qui compte, c’est que le trio de Maryland a foutu le feu aux poudres à l’Altar et a rendu cette journée encore plus agréable ! (Herizo)

HIGH ON FIRE - Valley (17h30-18h20)
HIGH ON FIRE en live, c'est comme se faire écrabouiller par une demi-douzaine de bulldozers en rut. Le jeu typique de Des Kensel axé sur les toms, les riffs mastodontes de Matt Pike et sa voix trempée dans de l'acide style Lemmy, la basse titanesque de Jeff Matz ; lorsque ces quatre éléments se mélangent, ça donne un tremblement de terre énorme cataclysmique. Le son n'est pas optimal (la voix et la gratte sont un peu sous-mixées) mais des morceaux comme "Rumors Of War" ou "Snakes For The Divine" défouraillent sec. On se prend un TGV en pleine gueule (le set fera la part belle aux morceaux rapides) et Satan que c'est bon. (Man Of Shadows)

MOTÖRHEAD - Main Stage 1 (18h35-19h35)
Nous étions impatients de voir comment Lemmy se porte et de savoir s'il allait tenir le coup. La réponse est oui. Lemmy Kilimister aura donné un bon concert et sa voix aura été bien solide lors de ce concert sous un soleil de plomb. En meilleur forme vocale qu'il y a deux ans (lorsque ses problèmes de santé étaient vraiment alarmants), le célèbre bassiste aura ravi ses nombreux fans. Les classiques seront interprétés avec grande justesse par le patriarche Lemmy et ses fidèles lieutenants. Mikkey Dee tapera un solo de batterie de fou tandis que Phil Campbell s'offrira une incartade bluesy sympathique. Malgré sa déchéance physique (maigreur squelettique, tremblements inquiétants), Lemmy en a encore un peu sous le coude et cela fait plaisir. Le facteur son ne sera présent qu'a moitié car très fluctuant avec le vent, pourtant modéré, ce qui empêchera d'apprécier pleinement le spectacle. Un concert en plus pour le trio anglais mais un bon concert qui nous fait dire que la fin n'est pas encore tout à fait là. (Man Of Shadows)

BLOODBATH - Altar (19h30-20h25)
A cause du léger chevauchement des concerts de MOTÖRHEAD et BLOODBATH, nous arrivons un peu en retard pour le set de ce dernier et arrivons pour "So You Die". Nous étions curieux de voir ce que vaut le groupe sur scène avec son nouveau vocaliste, Nick Holmes de Paradise Lost, et aussi un peu craintif. Malheureusement, nos craintes se justifieront ce soir, car si les morceaux de l'album "Grand Morbid Funeral" passent bien en version studio, en live c'est poussif à en mourir. Old Nick n'est pas à sa place sur la scène : sa voix ne colle pas à la musique du groupe et les anciens morceaux originellement chantés par Mickael Akerfeldt et Peter Tägtgren perdent leur aura démoniaque. Nick Holmes n'a vraiment plus l'habitude de mener un groupe de death et cela se voit, il reste planté là comme une statue, ne sachant quoi faire ou comment motiver la foule. Son registre et son attitude scénique correspondent bien mieux à PL où il aurait dû rester. Ajouter à cela un son désastreux dans le pit et vous obtenez une grosse, grosse déception. Revenu en arrière vers la console au moment du rappel "Eaten", et nous constatons que le son est comme par magie devenu bon. Et merde... Avec MELECHESH, il s'agira du seul concert où le son n'aura pas été à la hauteur sous l'Altar / Temple. Pas grave, on essaiera une prochaine fois. (Man Of Shadows)



ENVY - Valley (19h30-20h25)
Après avoir essayé de me frayer un passage à travers la horde de fans de LAMB OF GOD, me voilà à la Valley pour assister à une de mes plus grosses surprises du Hellfest : ENVY. Je n’attendais absolument rien de la presta car je voulais juste me reposer pour assister aux autres concerts de la journée et là, ouaah ! Les Japonais ont beau chanter que dans leur langue natale, il y a une réelle émotion et une véritable envie de partage et de bonheur qui leur musique transmet. La gestuelle du chanteur était très singulière mais on ressentait qu’il était vraiment heureux de jouer avec ses compères au Hellfest. Le son était super clair et était très doux mais aussi incisif sur certains passages, et les lumières aidaient beaucoup à créer une ambiance plutôt céleste je dirais entre les rayons de lumières qui sortaient de la batterie et la douce lumière bleue qui apparaissait progressivement sur les visages des musiciens puis du public, sur les passages ambiants. Une des prestas qui m’a foutu carrément sur le cul. (Herizo)

ALICE COOPER - Main Stage 1 (20h45-22h)
ALICE COOPER sur scène, c'est toujours un évènement. Et aujourd'hui encore, ça ne ratera pas. Le roi du shock rock donnera un show dantesque, gavé de tubes, et à la mise en scène classique mais toujours aussi fun. Magistral, horrifique, énergique, le show de Vincent Furnier et ses sbires met le feu à la Main Stage avec un son parfait. Alice est un grande forme physique et vocale et met la branlée à tous les jeunots. La nouvelle guitariste Nita Strauss, en plus d'être un très jolie bout de femme, en met plein la vue avec son jeu moderne et décapant et son attitude survoltée. Les autres musiciens ne sont pas en reste assurant des chœurs maîtrisés et des parties de grattes somptueuses. Les morceaux de légende s'enchaînent et nous avons ainsi droit des pépites de hard rock classieux. Le public reprend en chœur les refrains de "Hey Stupid", "Feed My Frankenstein", "Shool's Out", "Dirty Diamonds", "Billion Dollar Babies" et autres "Poison" ou "No More Mr Nice Guy". Un florilège de hits, un show théâtral réussi (compte tenu aussi de la "petite" scène de la Main Stage), des musiciens au taquet et un Alice impérial, franchement voilà l'un des sommets de cette édition 2015. (Man Of Shadows)

CHILDREN OF BODOM - Altar (21h35-22h35)
Sur cette première journée du Hellfest, CHILDREN OF BODOM est l’un des groupes que j’attends avec impatience. Alors oui, je les ai déjà vus plusieurs fois mais je crois que je ne m’en lasserai pas ! Les Finlandais débarquent en grande efficacité avec "Are You Dead Yet ?" et garderont cette énergie tout du long. COB excellent dans le death et black mélodique qu’il fournissent depuis des années, avec leur chant, compos et mélodies reconnaissables à des kilomètres. Pas de grande surprise donc dans leur show mais personnellement, je sais ce que je veux en venant les voir et ils ne déçoivent jamais cette attente ! Dans les meilleurs moments, je garderai la bonne surprise d’avoir entendu "Halo Of Blood" que je ne crois pas avoir déjà vu en concert. Plusieurs morceaux de "Hatebreeder" qui ne sont pas pour me déplaire car c’est un des premiers albums de metal que j’ai écoutés et qui reste un de leurs meilleurs à mon goût. Et finalement le refrain culte de "Hate Crew Deathroll" scandé une fois de plus par le public. Globalement donc un concert bien efficace, une heure de Children exactement comme on les aime et une bonne setlist ! (Solange)

JUDAS PRIEST - Main Stage 1 (23h10-00h40)
The Priest is back in Clisson ! Après un passage au Hellfest en 2011 lors de la "tournée d'adieu" Epitaph, les revoici sur une nouvelle... tournée promotionnelle pour leur album "Redeemer Of Souls". Et les Prêtres de Judas sont en grande forme, à commencer par Rob Halford qui mérite la médaille du de la meilleure prestation vocale du fest, ni plus ni moins. A 63 ans, Rob chante comme s'il en avait 30. Il s'en sort à merveille sur les morceaux les plus difficiles du set, part dans les aigus comme jamais (excellentes prestations sur "Hell Bent For Leather", "Devil's Child", "Beyond...", "Painkiller") et est même capable de growler ! Nos oreilles n'en reviennent pas. Comme le bon vin, Rob semble se bonifier avec le temps. La paire de gratteux Tipton / Faulkner est impériale, l'un dans un registre sobre et mélodique, l'autre dans la vélocité et la technique (son interlude solo en met plein les esgourdes). Depuis qu'il est dans le groupe, il a donné au Priest une seconde jeunesse. Trois chansons du dernier album seront jouées, "Dragonaut", "Halls Of Valhalla", le meilleur titre du disque (voire le seul très bon titre de l'album) qui déchire sur scène et sur lequel Rob fait des prouesses (pics aigus, growls, chant habité), et "Redeemer Of Souls", mou et dispensable. Le reste de la setlist fait la part belle aux classiques indispensables. Très visuel et spectaculaire avec son écran géant, ses effets lumineux, les tenus de Rob et le fameux coup de la moto durant "Hell Bent...", JUDAS PRIEST marque comme quatre années auparavant avec un show mémorable, parfait et au son magistral. LE concert de cette édition certainement. (Man Of Shadows)

Setlist : "Dragonaut", "Metal Gods", "Devil's Child", "Victim Of Changes", "Halls Of Valhalla", "Turbo Lover", "Redeemer Of Souls", "Beyond The Realms Of Death", "Jawbreaker", "Breaking The Law", "Hell Bent For Leather", "Electric Eye", "You've Got Another Thing Comin'", "Painkiller", "Living After Midnight".



WOVENHAND - Valley (23h45-00h45)
WOVENHAND est le projet solo de David Eugene Edwards (plus connu pour avoir co-fondé 16 Horsepower), un genre d’ovni qui a été mon plus grand étonnement sur l’affiche de cette année, et un pas de plus vers la diversité déjà bien présente au Hellfest. Leur style n’est pas évident à décrire mais c’est un mélange de rock, folk et country, le tout porté par une atmosphère sombre. Et si pas mal de morceaux sont assez pépère à écouter à la maison, le live est vraiment impressionnant et hypnotisant. Edwards restera une silhouette pendant la majorité du concert, guitare à la main et chapeau à plume. Une seule impression : la grande classe ! Le concert est très prenant, autant visuellement qu’auditivement. Son allure un peu mystérieuse est amplifiée par la lumière : choix d’ambiances assez sombres et beaucoup de fumée. La voix avec distorsion et réverb, les guitares planantes ou plus agressives par moments. Globalement c’est quand même très riche musicalement et le concert est totalement captivant. Une plongée dans cette atmosphère m’a vidé le cerveau et je suis encore un peu retournée quand je sors de la Valley ce soir-là ! (Solange)



DEAD KENNEDYS - Warzone (00h50 - 01h50)
Afin de finir cette journée de vendredi, deux choix de marque s'offrent à moi. Foncer voir SLIPKNOT, ou aller voir les papys du punk, les DEAD KENNEDYS. Ayant déjà vu SLIPKNOT en Janvier, je préfère m'orienter vers la chanson contestataire américaine. Et je ne suis pas le seul à avoir fait le déplacement vers la Warzone, car l'espace est bien rempli malgré la présence du gang de Des Moines sur la Main Stage. Et j'ai bien fait de venir voir ce groupe ; ils ont encore l'énergie des premiers jours et sont au top ! Les slams sont très présents et le groupe enchaîne ses tubes et le public répond présent. Le chanteur osera même critiquer notre football national en expliquant que le "soccer" n'est pas du vrai football, que seuls les Américains savent faire. Les Hellfesteurs ne sont pas rancuniers et montrent aux Américains qu'en tant que public, on a de la voix et que l'on en veut toujours plus. Les DEAD KENNEDYS ne se font pas désirer et envoient pendant toute la durée du show avec un chanteur qui a fait le plein d'énergie, qui bougera sur l'ensemble de la scène à vitesse folle, d'ailleurs ce sera le seul à se donner à fond, les autres musiciens sont plus calmes mais assurent musicalement. Cette première journée sera vraiment une journée de bons concerts et de bonnes découvertes. Il est maintenant le temps d'aller se reposer pour être présent demain pour la longue journée du samedi et probablement la plus épuisante. (Réginald)