La review

HELLFEST
Clisson (44)
18-19-20/06/2010


Review rédigée par Fannie


Revenue de l'Enfer

Un Enfer étonnamment plaisant puisqu'il était peuplé de groupes mythiques et de métalleux au grand cœur, hé oui, je vous parle bien du festival Hellfest, auquel j'ai eu l'honneur d'assister cette année encore dans la petite ville de Clisson, du 18 au 20 Juin 2010. Pour cette cinquième édition, l'organisation a une fois de plus frappé fort, avec des têtes d'affiches telles que ALICE COOPER, SLASH, TWISTED SISTER, KISS ou encore MOTÖRHEAD.

Part I : On The Road

C'est en couple que je me rends à la gare de Besançon aux environs de 20h pour attendre le fameux bus qui nous mènera au festival ! Je précise "en couple" car c'est dans un bus à destination du Hellfest que j'ai rencontré ma moitié, il y a deux ans, le festival constituant en quelque sorte notre pèlerinage amoureux. Qu'on cesse donc d'assimiler cet événement à un concentré de haine, rempli de suppôts de Satan n'ayant que le mot "destruction" à la bouche, puisque des histoires d'amour s'y forment chaque année.
Le voyage s'est donc déroulé dans de bonnes conditions, l'itinéraire prévu par Voyagenbus étant Lausanne-Genève-Besançon-Dijon-Orléans puis Clisson ! La bonne ambiance était présente au début du voyage, toutefois les choses ont commencé à se détériorer lorsque le taux d'alcoolémie de certains passagers a commencé a être trop élevé. Seul bémol du voyage, un manque de respect de la part de certains voyageurs qui ont transformé le bus en poubelle géante (emballages en tout genre, vomi, etc) malgré un rappel à l'ordre des chauffeurs, leur disant de ramasser un minimum leurs déchets. Ce que personne n'a fait. D'où la mauvaise ambiance du retour lorsque les chauffeurs n'ont pas souhaité que l'on monte à bord du bus avec de la nourriture, mais j'évoquerai ceci plus tard. Malgré ces détails, notre accompagnatrice Annie a su gérer du mieux que possible l'ensemble des festivaliers et a même agrémenté notre voyage de quelques notions historiques concernant les régions que l'on traversait et après une dizaine d'heures en sa compagnie, nous sommes enfin arrivés en ce lieu béni qu'est le Hellfest (au sens propre comme au figuré d'ailleurs puisqu'une poignée de catholiques Clissonais a jugé utile de verser de l'eau bénite sur les lieux quelques jours avant le festival, ainsi que d'enterrer des médaillons sacrés afin de lutter contre le Malin).

Part II : Arrivée en Terre Sainte
Pour ne pas déroger à la règle, nous avons attendu plus d'une heure à l'accueil avant de récupérer nos bracelets, ajouté à cela le temps de rejoindre le camping, d'installer la tente et de manger quelque chose : nous avons raté le début de GOROD !



Malheur ! Il était toutefois possible d'entendre notamment "Disavow Your God" depuis le camping, pour le plus grand plaisir de mes oreilles. Après calcul, j'ai pu voir 36 groupes en tout sur les trois jours, il m'apparaît donc difficile de parler de tout ce que j'ai vu sans en écrire 15 pages, je vais donc condenser le tout afin que la lecture vous soit des plus agréables, petits lecteurs adorés.



J'entends quelques morceaux de MASS HYSTERIA, qui n'est pas un groupe que j'apprécie particulièrement, je me dirige donc rapidement vers la Terrorizer (où je passerai au final beaucoup de temps), malgré la présence de Patrick Roy au show de MASS HYSTERIA (le fameux politicien étant un grand fan du groupe).

C'est avec NEGURA BUNGET que je commence sérieusement les hostilités, groupe de black / folk, qui nous délivre un son plutôt original avec des bruits de cloche en intro et des bêlements de brebis, ainsi qu'un chanteur qui tape sur des planches pour faire un rythme, assez sympa mais pas transcendant, avec un son que j'ai trouvé assez mal géré.



Mais un de mes plus gros espoirs de la journée se nomme KMFDM, groupe d'electro / indus Allemand, les précurseurs de Rammstein en quelque sorte. Et là je n'ai point été déçue, et d'après ce que j'ai pu entendre, malgré les sonorités electro, nombre de metaleux ont été conquis par leurs riffs plus efficaces les uns que les autres (grosses claques : "Hau Ruck" et "Free Your Hate").
L'annulation de Nachtmystium constituant le grand drame de ma journée, j'assiste toutefois à quelques concerts de black metal, pour compenser (enfin surtout parce que j'aime bien), notamment SECRETS OF THE MOON, ULVER (excellente découverte), et un final avec MARDUK.



J'ai été très déçue par MARDUK. En 2009, ils avaient su faire vibrer la Rock Hard Tent, et là j'enchaîne les déceptions, Mortuus qui zappe la moitié de "Materialized In Stone", qui délivre un show vite fait mal fait à mon goût.. non, décidément j'aurais dû rester sur ma touche positive de l'an dernier et aller découvrir BIOHAZARD.



Sinon, pour en revenir rapidement à ce qui s'est passé autre que dans le domaine black metal, HYPOCRISY m'a définitivement conquise ("Eraser", quoi !), ainsi que SICK OF IT ALL pour leur énergie impressionnante et les circle pit géants, et puis INFECTIOUS GROOVES pour un final des plus magistraux (faire monter des dizaines de personnes sur scène (voire plus, difficile de juger de là où j'étais) c'était assez plaisant visuellement), même si ce n'est pas une nouveauté car cela avait déjà été fait avec SUICIDAL TENDENCIES l'an passé.
En ce qui concerne MONKEY 3, cela m'a juste permis de me reposer un peu, loin d'avoir été séduite par leur musique.

Avant d'enchaîner sur le deuxième jour, je tiens à féliciter l'ensemble des organisateurs du fest pour la décoration car il faut avouer que c'était réellement agréable de passer ces 3 jours avec des créations intrigantes (notamment au carré VIP, qui était particulièrement soigné, photo ci dessous. Les hamacs qui y étaient présents ont d'ailleurs pu sauver mon pauvre dos durant ces 3 jours de fest, même s'il était dur d'y trouver une place libre, en effet, ils ont eu un vif succès auprès des journalistes et groupes présents).



Le Samedi 19 Juin commence pour moi en orgie avec TAMTRUM, groupe d'electro Français (à chaque édition du festival, un ou deux groupes d'electro / industriel sont présents, pour mon plus grand bonheur.) Quand on se proclame "The most eclectic and specialized extrem festival in the world" il faut le être capable d'appliquer cela sur le terrain, et c'est chose faite une fois de plus pour le Hellfest, qui n'a dorénavant, à mes yeux, plus rien à prouver ! Pour en revenir à TAMTRUM, qui constitue un de mes meilleurs concerts après TWISTED SISTER, leur concert aura eu le mérite d'attirer l'attention sur eux, ils ont joué la carte de la provoc' et cela leur a totalement réussi. Pour résumer rapidement : liquide noir peu ragoûtant versé sur leur corps, Sylvicious feignant d'avoir un vagin en coinçant son pénis entre ses jambes, femmes topless se roulant des pelles sur scène et crachant du feu tout en se versant du lait (je crois ?) sur les seins, dans une attitude sexuellement explicite avant d'en balancer dans le public.



Je me repose quelques instants pour me remettre de ce show formidable, mais c'est à TANKARD de jouer, pourtant grande fan de ce groupe de "beer metal", j'écouterai leur prestation depuis le coin presse, profitant des chaises disponibles, un tube à essai de Jagermeister à la main. Décidément ces Allemands n'ont pas fini de nous surprendre, ils nous jouent "El Condor Pasa" (le célèbre air Péruvien) à la guitare en guise d'intro d'une de leurs chansons.



Count Raven étant annulé, je passe le temps devant la mainstage à regarder de loin la prestation d'Y&T, sans grande conviction.
S'ensuit ANVIL, qui semblaient très émus d'avoir un accueil aussi chaleureux, en effet le groupe qui n'a jamais connu grand succès commence à rattraper le temps perdu, les festivaliers ont dû entendre parler d'eux et voir le film qui leur a été consacré, ce qui leur a valu un engouement important, le chanteur a affiché un sourire jusqu'aux oreilles durant toute la durée du show.



Mais la journée commence réellement avec le concert d'AIRBOURNE, qui a été une véritable tuerie, une gigantesque fête musicale et scénique, des personnes ressortant de la fosse couverts de sang, un déchaînement, comme d'habitude.
Je me place ensuite au premier rang de la RockHard Tent pour attendre DARK FUNERAL mais je m'attendais à plus de mise en scène de leur part. Le show était très correct, "My Funeral" a clôturé la setlist et ça envoyait vraiment, mais j'avais imaginé quelque chose d'un peu moins mou, tant au niveau du public que du groupe. Et dire que Slash jouait en même temps.
ANNIHILATOR en pleine tronche et puis l'attente de TWISTED SISTER !



Ahhh TWISTED SISTER... je les nomme groupe officiel du Hellfest 2010, les représentants du rock 'n' roll, des putains de légendes. Entre hommages émouvants au défunt Ronnie James Dio et invitations à reprendre les refrains de "I Wanna Rock" et "You're Not Gonna Take It", Dee Snider a su rassembler la foule en une voix commune, un seul homme représentant d'une musique fédératrice et d'une puissance inégalable. Un Grand moment.



IMMORTAL prend la relève pour un changement radical d'ambiance, mais il est difficile de se plonger au cœur des forêts norvégiennes quand on vient de vivre un pur moment de rock 'n' roll, de convivialité et de vie comme je venais d'en vivre. Le public est unanime, ce show de TWISTED SISTER restera gravé dans nos mémoires.
FIELDS OF THE NEPHILIM est une curiosité que je me devais de découvrir, quitte à sacrifier ALICE COOPER. Les gothiques en manteau longs et chapeaux haut de forme ont su me convaincre et immerger la RockHard dans une ambiance des plus sombres et psychédéliques.



L'alcool et la fatigue se faisant ressentir, il est temps de se rendre au camping, toutefois les écrans géants de CARCASS attirent notre attention, une vidéo représentant une autopsie complète était diffusée durant leur concert, c'était assez répugnant mais cela collait parfaitement à la musique et la boucherie a su capter notre attention. Sur ces douces images nous allons rejoindre les bras de Morphée.

Le troisième et dernier jour s'annonce beaucoup plus calme, du moins l'après midi. C'est couchés dans l'herbe devant la Terrorizer Tent que mes amis et moi apprécions les multiples groupes de stoner présents.
SOLACE ouvre les hostilités mais il m'est difficile de faire un compte rendu car je me suis assoupie durant quelques groupes.



Au départ motivée pour voir ELUVEITIE et ENSIFERUM, je réalise que la prestance du groupe ELUVEITIE n'est plus du tout la même depuis le départ des jumeaux et les nouvelles compositions m'ennuient plus qu'autre chose.



Une bonne heure d'attente aux premières loges pour KATATONIA, et une grosse déception au final, avec une prestation interrompue au bout de 35 minutes, un concert on ne peut plus monotone et ennuyeux. Il est temps de relever le niveau !



SUFFOCATION se montre plus convaincant et j'apprécie énormément le show, malgré les odeurs d'urine environnantes dues à ma place pas vraiment stratégique (assise dans l'herbe à côté des buissons, autrement dit les toilettes du festival).
Puis c'est MONDO GENERATOR qui me pousse à bouger, afin d'admirer le charismatique Nick Oliveri. Malgré une connaissance quasi-totale de leurs chansons, je les identifie très difficilement à cause d'un son plutôt mal géré.
Nous achetons une saucisse enveloppée dans une crêpe ultra fine - pour un total de 3€ - en guise de repas du soir, faisons notre petit tour au coin VIP et découvrons qu'il y a un attroupement à côté des toilettes. Des dizaines d'affiches géantes du Hellfest étaient mises à notre disposition, nous faisons donc notre marché en essayant d'attraper les moins abîmées et en ramenons quelques unes pour les copains, pas très pratique à transporter mais une belle décoration dans l'appartement !



Lemmy pointe le bout de son nez, ou de sa pustule, sur la mainstage et MOTÖRHEAD nous délivre un spectacle sans surprise, en jouant son dernier album "Motorizer" ainsi que ses plus grands classiques.
Déjà vus, tout comme SLAYER, lors de précédentes éditions du Hellfest.
Ce sont toujours les mêmes chansons qui sont jouées et je reprends donc des forces pour le groupe le plus attendu de mon côté : GARCIA PLAYS KYUSS. John Garcia invite sur scène Nick Oliveri à jouer de la basse, ainsi que Brant Bjork, nous joue des classiques de "...And The Circus Leaves Town" ainsi que des chansons de "Sloburn". La quintessence du stoner et du desert rock. On signale à John Garcia, qui était dans sa lancée pour démarrer une nouvelle chanson, qu'il est temps d'arrêter le show, alors qu'ils sont les derniers à jouer sur cette scène. La raison ? Kiss souhaite avoir le monopole du festival durant la dernière demie-heure, et franchement, entre KISS et KYUSS, deux lettres de différence ne suffisent pas à les rapprocher dans mon estime. C'est donc blasée que je vais regarder le grand spectacle à l'Américaine.



Y'a pas à dire, on en prend plein les yeux, "I Was Made For Loving You Baby" et patati et patata et en veux-tu en voilà du feu d'artifice, du playback et le chanteur qui traverse le festival en tyrolienne, c'en est un poil trop pour moi, qui préfère privilégier les petits groupes aux horizons variés plutôt que de dépenser des fortunes pour inviter des groupes comme KISS.

Part III : Rendez-vous en 2011 ?

C'est l'heure du bilan. Après un retour très calme, malgré les protestations du début lorsque les chauffeurs nous ont interdit de monter dans le bus avec de la nourriture (raison : ils ont mis plus de deux heures à nettoyer les déchets de certains passagers... affligeant). Je n'aurai pas sympathisé avec mes compagnons de route, je ne m'en porte pas plus mal, le trajet passera à toute vitesse, pour mon plus grand plaisir.
Concernant le festival, j'ai noté quelques points à soulever, cette année il y a eu une grande innovation au niveau des toilettes, beaucoup plus nombreuses et nettoyées plus régulièrement, donc bravo à l'organisation. La présence de toilettes ultra propres exclusivement réservées aux filles est également une grande avancée pour le festival, mis à part le fait qu'il fallait compter pas moins d'une demie heure avant d'y accéder, tant leur propreté a su convaincre ces demoiselles. A ce tarif, on aime autant se soulager dans les vignes, quitte à ne plus respirer pendant 30 secondes, au moins on ne rate pas une partie des concerts.
Contrairement à l'année précédente, aucune animation n'était présente, mis à part un écran diffusant la coupe du monde de football, au Metal Corner. Etait-ce vraiment utile ? Même si celui-ci a du satisfaire certains festivaliers, je doute qu'ils soient une majorité. Bref, concernant l'Extreme Market, wahou !!! Il a été radicalement agrandi et on ne se marche plus les uns sur les autres, le choix est grand, les stands très nombreux. Malgré cela il m'a été impossible de me procurer un tee shirt du groupe KMFDM, même au stand merchandising des "groupes de la journée", cherchez l'erreur... Même si beaucoup de stands se répétaient et qu'on y trouvait toujours un peu la même chose, il est important de féliciter ce nouvel aménagement de l'extreme market ainsi que la pluralité des articles présents.

Au final, ce festival qui a annoncé complet se sera déroulé, une fois encore, dans d'excellentes conditions, tant météorologiques qu'organisationnelles, et on peut assurément estimer un franc succès pour l'année prochaine, Coroner y est déjà annoncé, et les préventes se sont arrachées !