La review

HOCICO + SHAÂRGHOT
Le Petit Bain - Paris
21/07/17


Review rédigée par Matthieu


C’est le soleil de Juillet qui a souri aux Mexicains d’HOCICO pour nous offrir une bonne dose de leur musique mêlant depuis plus de vingt ans industrial et EBM. Pour rester dans le thème, les Parisiens bien connus de SHAÂRGHOT ont la lourde tâche d’ouvrir pour ces géants. Arrivé en avance, je croise à la sortie du Petit Bain, Erk Aicrag et Rocso Agroyam, les deux membres d’HOCICO. Après une rapide discussion, l’attente commence, et me permet de comprendre que les fans sont venus d’un peu partout (dont l’Allemagne) pour voir cette tête d’affiche.



Les portes s’ouvrent, et je découvre alors un décor apocalyptique. La scène est truffée de morceaux de ferraille rappelant un style steampunk affirmé avec des écrans, alors que les musiciens débarquent avec (malheureusement) près d’une demi-heure de retard sur l’horaire annoncé par la salle. Qu’importe ! Un batteur avec un masque à gaz, un guitariste aux allures de Tron, une bassiste entièrement couverte de peinture noire, ainsi qu’un chanteur peint également en noir suivi d’un homme vêtu comme un épouvantail... Bon d’accord ! Le groupe nous envoie directement une première salve de riffs violents et lourds aux influences multiples mais reconnaissables. Communicant beaucoup avec le public, le chanteur n’hésitera pas à marquer ses “shadows” avec sa peinture alors que l’épouvantail s’amuse simplement sur scène : il n’hésitera pas à se lancer dans la fosse, à frapper un baril à la Slipknot ou à se faire soumettre par le chanteur. Le groupe continue d’envoyer une rythmique puissante et utilisera divers gadgets (masques, gants laser…) pour rendre le show encore plus visuel qu’il ne l’est déjà, provoquant dans la foule une hystérie collective : walls of death, mosh pit, slams... Une fois leur excellent set achevé, les musiciens se rendent directement au stand de merch' pour parler un peu avec leurs fans, tandis que la scène se voit débarrassée de tout artifice.

Setlist : "U Man", "Mad Party", "No Solution", "Shaârghot", "Kill Your God", "The Way", "Ukttomh", "Traders", "Sandstorm", "Break Your Body", "Azerty".



Un simple clavier au fond de la salle, un écran et un pied de micro (magnifique au passage). C’est avec ce simple attirail que les Mexicains vont nous retourner un Petit Bain qui les attend de pied ferme. Erk et Rocso arrivent sur scène après un sample, et leur tenue de scène est tout simplement magnifique. Les deux compères donnent alors le coup d’envoi, et je dois dire que je suis réellement surpris. Déjà, le son est parfait, chose plutôt rare lorsque l’électronique est omniprésente. Si Rocso restera en retrait tout le long du set, Erk est un frontman doué d’une énergie hors du commun. Il n’hésitera pas à sauter, à tendre le micro au public, à jouer avec des chaînes et à s’agenouiller en face de nous pour finir un titre. A la fin de certains, il prend quelques secondes, immobile, pour récupérer son souffle avant de nous haranguer à nouveau. Lorsque les Mexicains quittent une première fois la scène, ils sont vivement rappelés par une fosse unanime : il nous en faut encore. Comme une dernière gorgée dans le fond de la bouteille, ils reviennent et nous assènent une dernière volée de titres avant de serrer quelques mains et de partir. Quelques minutes après, une fois la fosse un peu vidée, Erk sortira par le côté pour venir rencontrer quelques fans qui attendaient, mais Rocso restera plus timide et ne sortira pas. Il est à peine minuit lorsque, après une petite discussion avec d’autres fans à propos de l’excellent show qu’il m’a été donné de voir, je prends le chemin du métro. Pourquoi vous me regardez tous avec ces yeux étonnés ? Ah oui, la trace de peinture noire sur le front, j’avais oublié ça…

Les deux groupes n’ont pas eu besoin de beaucoup de temps pour tenir tout le public en haleine, et c’est avec impatience que j’attends déjà le prochain passage, ensemble ou non, des deux formations ! Alors que je m’attendais à une ambiance un peu plus orientée dancefloor, la majorité du public étaient visiblement des fans de metal, et le headbang était de règle. Pas totalement dépaysé donc !