La review

HORISONT + DEAD LORD
Le Backstage By The Mill - Paris
09/05/18


Review rédigée par Candice


On le sait, le revival est à la mode ces dernières années, et quel que soit le style de musique, personne n’y échappe ! Cependant, c’est une tendance à manier avec précaution, et certains s’y cassent les dents, tandis que d’autres récoltent un véritable succès et conquièrent les fans les plus exigeants. C’est le cas pour HORISONT, qui surfe sur la vague avec leur dernier et excellent album "About Time". Ils sont accompagnés ce soir par des collègues de chez Century Media, DEAD LORD, pour un concert dans la chaleureuse et underground Backstage By The Mill, en plein cœur de Pigalle.



Hélas ça ne bouscule pas au portillon lors de l’ouverture des portes, il n’y a pour ainsi dire pas un chat. DEAD LORD entament leur set devant un public réduit, mais cela ne semble pas les perturber outre-mesure, comme le titre de leur morceau "Don’t Give A Damn" l’indique ! On est frappés par la ressemblance avec Thin Lizzy, tant dans le timbre vocal – et dans l’apparence physique – du chanteur que dans l’instrumental. Il n’en reste pas moins un très bon titre au refrain classique et catchy qui nous ramène quarante ans en arrière. Il en va de même pour "Reruns", et le public et moi-même sommes déjà conquis. DEAD LORD, par quelque force mystérieuse, parvient à nous communiquer une énergie et une hargne sans pareil. Les membres donnent tout ce qu’ils ont et vivent le moment à 100%, dans une authenticité comme on en voit pas si souvent. Les titres se succèdent à la vitesse de l’éclair, pas le temps de souffler ! Certains vont cependant nous apporter calme et sérénité, c’est le cas avec "Onkalo" qui alterne entre le classic rock et la balade reposante, "When History Repeats Itself" au tempo posé mais non moins percutant, ou encore "Ruins" dont l’ambiance plus solennelle mène la performance dans une direction encore jamais explorée ce soir. Ce type de morceau sera à titre exceptionnel, globalement nous nous éloignons très peu de l’essence du groupe, quelque part entre le diamant brut et le cocktail explosif. L’extase continue avec l’enchaînement "Strained Fools" et "Kill Them All" qui nous plonge en plein cœur de la fièvre des années 70. L’enchaînement le plus efficace est sans aucun doute celui du rappel, composé de la reprise "Stormtroopin’" de Ted Nugent, suivie de "Hammer To The Heart" qui cassent la baraque. Le groupe se lâche totalement et devient comme possédé par sa propre musique, nous entraînant avec lui dans sa folie grisante. DEAD LORD est taillé pour la scène, et que les fans de classic hard rock devraient voir au moins une fois !



Aucun doute, DEAD LORD a bien chauffé la salle ! Celle-ci est désormais bien remplie, nous attendons tous avec excitation les champions de la soirée, j’ai nommé HORISONT ! Le plan de scène est certes très serré pour faire tenir les cinq membres du groupe (le chanteur ayant à sa droite un double synthé), mais cela donne un aspect très intimiste et cosy. HORISONT démarre en trombe avec "Visa Vägen", morceau avec beaucoup de peps qui nous déchaîne dès le début ! "Electrical", qui le suit, remportera un succès unanime, il faut dire que l’album "About Time" dont il est tiré était une des meilleures sorties du genre l’an dernier. Le temps passe et la formation suédoise reste fidèle à elle-même, ça fait chaud au cœur. Sur scène, le groupe est brut de décoffrage, visiblement partisan du 'Come as you are' style ! Tout comme avec DEAD LORD, l’immersion dans les années rock-hippies est totale. Cependant, musicalement, HORISONT pousse le vice encore plus loin, la présence conséquente du clavier et de mélodies aériennes ont un impact considérable sur nous, public émerveillé. Horisont nous emmènera tantôt dans les étoiles avec la cosmique "Odyssey", honorée par un jeu de lumières très profond et recherché pour une salle de cette capacité, tantôt dans les tréfonds de l’onirisme psychédélique avec "Crusaders Of Death" et "The Hive", à mi-chemin entre Deep Purple et Led Zeppelin. L’exploration des univers continue et déclenche une vague – une déferlante même ! – de joie quand résonne "Letare", titre chanté en suédois par le bassiste Magnus Delborg, qui semble tout comme ses camarades planer aussi haut que les morceaux. Ils ne sont pas bien bavards avec leur public, et ainsi tout s’enchaîne rapidement et efficacement. HORISONT ne délaisse pas pour autant les parties instrumentales, qui sont prodigieuses et que l’on aimerait écouter des heures durant. On retient notamment la puissance de "Light My Way" à la rythmique décoiffante originale, la bouleversante "About Time" et la reprise très réussie de "Rock Bottom" de UFO, qui viendra clore le set pour laisser place au rappel. Nous terminons la soirée avec "Break The Limit" et "Nightrider", qui lui aussi n’est pas sans rappeler le jeu de Sieur Schenker, ex-membre phare de UFO – quel heureux hasard !

HORISONT a littéralement mis le feu ce soir, et s’affirme toujours un peu plus comme étant le nouveau groupe incontournable. Merci à eux pour ce concert riche en jouissances musicales d’un autre temps, qu’on aurait pu croire définitivement disparues. Grave erreur !