La review

ILL NIÑO + EKTOMORF + XTORTYA
L'Empreinte - Savigny-Le-Temple (77)
18/03/17


Review rédigée par Matthieu


Il y a un peu plus de quinze ans, en 2001, sortait le tout premier album du groupe américain ILL NIÑO : "Revolution/Revolucion". Si le groupe devant venir en Europe pour fêter avec nous cet anniversaire en 2016, la tournée a finalement été repoussée à début 2017 et c’est à L’Empreinte de Savigny-Le-Temple qu’ILL NIÑO a choisi d'atterrir avec les Hongrois d’EKTOMORF et les Australiens d’XTORTYA ! Ressortez les baggys et les casquettes !



Force est de constater que la moyenne d’âge dans la salle s’approche plus des trente ou quarante ans, puisque le néo metal est à l’honneur ce soir ! Ce style, très populaire au début des années 2000, n’a visiblement pas pris une ride, comme peuvent en témoigner les membres d’XTORTYA venus d’Australie. La batterie d’ILL NIÑO prend une place conséquente sur cette petite scène, et les musiciens doivent se débrouiller comme ils peuvent avec leur batterie, qui séparera du coup la scène en deux. Le groupe entre en scène et commence rapidement à nous matraquer à grand coup de riffs lourds et gras, sur un chant tantôt hurlé, tantôt rappé. Même si la salle est loin d’être remplie pour cette première partie, les musiciens sont ravis d’être en France et s’en donnent à coeur joie en sautant, headbanguant et jouant avec leurs instruments autant qu’ils le peuvent. Ian (chant) et Darren (guitare / chant) forment un duo énergique qui finira par conquérir le public. C’est après huit morceaux qui passent à la vitesse de l’éclair que le groupe quittera la scène.

Setlist : "Walk Away", "Can’t Fool Me", "Falling", "Drifting", "Can’t Take This", "Not Mine", "Boom Boom", "Bullet Holes and Broken Bones".



Une installation rapide et une scène toujours divisée en deux par la batterie située en plein milieu, c’est ce qui caractérisera le changement de plateau entre les Australiens et les Hongrois d’EKTOMORF. Leur dernier passage en France fin 2015 avait fait des ravages, il est temps de voir ce que le public en pensera ce soir ! Après un départ où l’ingé lumière semble absent de sa console (malgré 4 appels), le groupe commence à nous déverser ses violentes compositions en pleine face. Les quatre musiciens, menés par Zoltán Farkas (guitare / chant) qui nous demandera de sauter avec lui à chaque morceau sont incontestablement doués et maîtrisent sur le bout des doigts les riffs martiaux qu’ils nous assènent en continu. Sans un seul moment de répit, la setlist de onze titres pioche allègrement dans la discographie bien fournie du groupe pour nous en mettre à la fois plein les yeux et les oreilles. Pendant que Zoltán Farkas nous demandera de l’aide pour "Black Flag", Róbert Jaksa martèle ses fûts comme un beau diable alors que Tamás Schrottner (guitare) headbangue en quasi-continu sous la basse hurlante de Szabolcs Murvai. Après "Outcast" qui aura raison de certaines nuques, les musiciens quittent la scène sous des applaudissements mérités et une fosse presque remplie.

Setlist : "Agressor", "Move On", "Evil By Nature", "Holocaust", "Fuck You All", "Gypsy" / "Show Your Fist", "Black Flag", "United Nation", "I Know Them", "Leech", "Outcast".



Pendant que J.B. ne fait pas son travail ("I fixed your shit, JB ! You pussy !", confiera le technicien), le plateau change radicalement pour accueillir les Américains. Beaucoup plus de place sur scène, le drap qui recouvrait la batterie et le kit de percussions des Américains se lève. Juste avant que les lumières ne s’éteignent, la foule se fait plus compacte et les membres d’ILL NIÑO apparaissent enfin. Dave Chavarri (batterie) et Oscar Santiago (percussions) puis Ahrue Luster, Diego Verduzco (guitares), Lazaro Piña (basse) et enfin le mastodonte Cristián Machado (chant).
Le coup d’envoi est lancé avec "God Save Us", le tout premier titre du premier album auquel le groupe rend ce soir hommage. Le public répond tout de suite présent en entamant un mosh pit sous les ordres de Cristián Machado qui n’hésitera pas à headbanguer en plus d’avoir une voix impeccable. Le son de la salle est excellent, ce qui permet au groupe d’enchaîner tous les titres de l’album "Revolution/Revolución" sans sourciller, tout en prenant le temps d’interagir au maximum avec le public. Poignées de mains, lancer de médiators, genou à terre, petits pas de danse entre deux riffs, ILL NIÑO est un vrai groupe de scène. Cristián Machado prêtera une petite minute le micro à Lazaro Piña dont c’est l’anniversaire ce soir là pour quelques mots, ce qui laissera au chanteur le temps de s’abreuver un peu avec son pichet de vin rouge. Une fois l’album terminé, le groupe quitte la scène puis revient pour un petit duo de batterie et percussions ainsi qu’un rappel de trois titres qui piochera dans les deux albums suivants le premier. Le changement d’ambiance est brusque puisque "Te Amo… I Hate You" est un titre acoustique, mais la violence refait surface dès le début d’"How Can I Live". Une intensité particulièrement palpable s’installe alors sur ce titre (qui est également mon préféré) qui ne retombera pas pour le dernier morceau, "This Is War".
Lorsque le groupe quitte définitivement la scène, c’est une fois encore les applaudissements et les poignées de main qui se distribuent par dizaines pour ce groupe qui nous a fait perdre à tous quelques années le temps d’un show monstrueux. On se retrouve au Hellfest et on remet ça !

Setlist : "God Save Us" "If U Still Hate Me" "Unreal" "Nothing Clear" "What Comes Around" "Liar" "Rumba" "Press Disposed" "I Am Loco" "No Murder" "Rip Out Your Eyes" "Revolution/Revolucion" "With You".
Rappel : "Te Amo... I Hate You", "How Can I Live", "This Is War".