La review

ILL NIÑO + EKTOMORF
La Maroquinerie - Paris
29/03/2013


Review rédigée par Byclown


Déjà la fin de semaine et encore ce de m**** à Paris, coincé entre la grisaille et un froid à faire tomber des dreads. Justement, en parlant de dreads, quoi de mieux que d’aller chercher le soleil où il se présente et faire double coup en nous replongeant au début des années 2000 et son néo metal. Chose facilement réalisable car ce soir nos amis de ILL NIÑO se produisent à la Maroquinerie en compagnie des Hongrois d’EKTOMORF. Le combo se faisant rare en terre française et ne l’ayant jamais vu sur scène, je me fais une joie de me remuer un peu et d’affronter les transports pour me prendre un blast latino venu du New Jersey. Mauvaise surprise en arrivant, un premier groupe, non annoncé sur le site même de la salle, a fini de jouer ! Désolé donc de ne pas pouvoir retranscrire cette demi-heure de jeu d’autant plus que je ne connais toujours pas le nom du groupe en question..



Début en fanfare avec les joyeux Hongrois d’EKTOMORF, visiblement en forme. Le bassiste, en guise clin d’œil à notre beau pays, arbore fièrement un maillot de l’équipe de France de foot et arbore un grand sourire, les yeux cachés sous son bandana à la Suicidal Tendencies. Groupe clairement taillé pour la scène malgré une présence assez limitée (à part quelques headbangs, le jeu de scène est relativement triste, entre un chanteur guitariste obligé de camper devant son micro et un guitariste soliste raide comme un piquet), ce quatuor distillera pendant plus de 45 minutes sa musique que je qualifierai de "sous-Soulfly" (n’étant déjà pas fan de la formation de Cavalera, je n’ai pu que me faire c*** durant ce set). Je dois tout de même reconnaitre avec une certaine satisfaction que la foule ce soir, même si elle n’est pas venue en nombre ( à peu près 300 personnes pour une salle prévue pour 500), est en tout cas venue pour s’amuser, jumper, headbanguer et pogoter. Qu’il est drôle de voir dans cette masse grouillantes de chevelus des nouveaux fans de 15-20 ans et les fans de la première heure du combo de tête, teenagers dans les années 2000 donc âgés à présent d’une bonne trentaine d’années, tous unis dans le même but, à savoir faire la fête. Le set passe correctement malgré le coté rectiligne de la musique, avec des lumières malheureusement atroces mais un son correct.



20 minutes de pause et on attaque sous les cris avec l’arrivée du batteur de ILL NIÑO, Dave Chavarri, membre fondateur du groupe, suivi de près par les deux guitaristes (Diego étant malade comme un chien depuis le matin), le percu, Lazaro le bassiste et enfin Cristian, le charismatique chanteur, pour fermer la marche. Première constatation : d’après mes quelques souvenirs des clips du groupe, je constate que la plupart des gaillards ont pris quelques dizaines de kilos. J’espère que le poids et le poids des ans ne feront pas couler ce navire .Que nenni ! Dès la première chanson, les headbangs pleins de dreads vont bon train et la foule s’embrasse comme un tas de brindilles. Chose vraiment agréable, le son est bon, mais évidemment, comme de coutume dans cette salle, les éclairages sont soient insuffisants, soit criards. Les trois premières chansons voient se déclencher la colère du chanteur qui, vraisemblablement, souffre de trop de retour de sa propre voix et qui peste contre les ingés son pour que ceux-ci fassent leur boulot. Malgré cette petite anicroche, le show est une vraie leçon de professionnalisme, où les musiciens tournent entre eux pour mettre l’ambiance, afin de ne pas laisser toujours le même mec se fatiguer (ce qui permet à Christian de se reposer et de reprendre son souffle lorsqu’il en a besoin). Voilà le résultat de 15 ans de vie commune entre la plupart de ces lascars : des automatismes qui font d’un simple concert un véritable show. Niveau setlist, rien de bien surprenant, tous les hits y passent, ceux de la période Roadrunner évidemment, et également ceux des deux albums suivants qui ont été très mal promotionnés en Europe (dû à la faillite du label de l’époque qui n’a d’ailleurs jamais édité les clips qui ont accompagnés ces deux albums) . "La Epidemia", dernier album du combo, a évidemment sa place dans la setlist, même si pour le coup, dans un moment de vide intellectuel je me dis "et si Frankie (le chanteur de Emmure, qui fait un feat sur ce nouvel album) était là, débarquait pour chanter !!". Pour voir notre ami à casquette, il faudra attendre quelques semaines car ce soir c’est la soirée des Tacos, Burritos et autres Latinos.

Une bonne soirée passée qui montre qu’ILL NIÑO n’est clairement pas mort, et ça, ça fait plaisir !

Photos tirées de : www.byclown.com