La review

IMPUREZA + IDENSITY + DEFEAT THE EARTH + DEVOID
La Scène Michelet - Nantes (44)
11/04/2015


Review rédigée par Braindead


S’il y avait une date à ne surtout pas rater, c’était bien l’event brutal death organisé par Black Flag Prod à la Scène Michelet, la salle rock par excellence. Une fois n’est pas coutume pour cette asso puriste connue pour ses progs aux qualités évidentes, en témoignent l’influence (environ 90% de la salle) et l’ambiance très sympathique émanant du pit.



DEVOID, jeune formation nantaise, ouvre les hostilités avec une brutalité qui balaiera le pit dès les premières secondes du set. Entre brutal technique hypothermique et slam explosif, Maxime, le frontman, impressionne autant par sa régularité que par sa volonté de puissance scénique. A vérifier mais il semblerait que ce fut la première scène officielle du groupe, ce qui explique peut-être une interactivité légèrement timide sur le début mais témoigne d’un potentiel évident qui ne demande qu’à exploser.



Déboule ensuite DEFEAT THE EARTH, considéré depuis deux ans comme une des révélations du paysage métallique français. Emmené par Gaëtan, sosie officiel de Brent Hinds (le gratteux de Mastodon) et particulièrement spectaculaire sur scène (un set passé à haranguer un public qui le lui rend bien), les Orléanais-Nivernais envoient du lourd, avec des riffs omniprésents de Damien (L’Oréal Kid sur cette date), la basse lourde et groovy à souhait (Louise, en transe sur scène) et bien sûr l’impressionnant Alexander trônant derrière sa double grosse caisse, martyrisant ses fûts. Rien d’étonnant à ce que le combo ait déjà partagé la scène avec Benighted, Loudblast ou encore Hypno5e. A noter que DEFEAT THE EARTH défend actuellement son premier album sur les routes de France, à ne surtout pas rater en live.



Autre ambiance avec les Parisiens d’IDENSITY, une scène minutieusement préparée, le combo revendiquant tout de même six membres, je me rappelle les avoir vus en support de Dylath-Leen au Klub, sur une scène beaucoup trop petite pour eux, le groupe m’avait cependant marqué par son univers abouti et sa velléité à créer des titres longs, évolutifs et particulièrement bien construits. Les redécouvrir à Nantes était une obligation pour ceux qui apprécient le metal chiadé. La désormais indispensable intro médiévo-martiale de "Chronicles" retentit, le public est peu nombreux car étant majoritairement venu pour le premier groupe et DEFEAT THE EARTH, mais les Parisiens impressionnent par leur maîtrise de la scène. J’ai l’impression de redécouvrir une formation qui arrive à maturité, le show est carré, le son excellent pour une petite salle, les arrangements particulièrement riches apportent cette massivité. Chris, plus puissant que jamais, module sa voix, alterne les techniques de chant tandis que Mayline et son violon (elle interviendra également en backing vocal) apporte cette atmosphère chimérique à des compos qui nécessitent plusieurs lectures afin de parfaitement les cerner. Antoine et Lionel envoient des riffs de fou, secondés par la lourdeur apportée par Logan et sa basse. Jean-Philippe n’est pas en reste derrière ses fûts, se donnant intensivement tout au long du set au point d’avoir choper des crampes à la moitié du show. Respect. Faisant la part belle à son dernier excellent album, IDENSITY confirme son entrée dans la cour des grands en à peine sept années. Nul doute qu’on retrouvera le sextet dans des festivals majeurs d’ici peu.



Il est déjà 23h15 et la chaleur est telle que de la condensation apparaît sur les murs, un vrai chaudron à l’ambiance muy caliente, idéale pour accueillir la tête d’affiche IMPUREZA et son hispanic brutal death teinté de famenco. Fondé il y a onze ans, mais ayant fait face à des changements de line-up, le quatuor revendique des scènes prestigieuses comme le Hellfest ou encore le Motocultor, ce qui n’est pas étonnant vu la qualité de leurs prestations. Une intro orchestrée par Lionel à la flamenca fait dresser les poils, Esteban, frontman, découvert avec Como Muertos et véritable bête de scène, balance ses growls avec une rare intensité. Bestial voire animal, le groupe est autant taillé pour la scène qu’excellent sur galette.; Florian à la basse et Guillermo derrière ses fûts ne sont pas étrangers à cette massivité. Le pit se retourne littéralement et il devient difficile de voir où l’on se trouve tant Esteban vient au contact des aficionados. Les toreros sont lâchés, c’est une mise à mort programmée, une défonce de culo, on en ressort lessivé, de puta madre ! IMPUREZA est sans équivalent la valeur montante du metal extrême hexagonal. A noter cependant que l’univers sombre du groupe engendre des lights également très sombres, il est assez compliqué des réaliser des photos potables.

Des dates comme cela à Nantes devraient être obligatoires, il sera difficile pour Black Flag Prod de faire mieux mais nul doute qu’impossible n’est pas nantais.