Plus d’un an après son dernier passage en France et près de six mois après la sortie de
"Battles", son dernier album, IN FLAMES nous avait donné rendez-vous à l’Alhambra. Avec le
"In Our Room Tour", c’est une ambiance intimiste qu’IN FLAMES a choisi de recréer, tout
simplement comme une chambre… Leur chambre, leur univers. Ma dernière rencontre avec
le groupe dont je suis fan inconditionnel depuis dix ans remonte au Hellfest 2015, alors c’est
avec une impatience non dissimulée que je me suis rendu dès 15h devant la salle.
Si la file d’attente ne commence à grossir qu’à partir de 17h30, c’est parce que même si le
concert est sold-out, nous sommes mercredi. Une fois rentrés au compte-goutte, on aperçoit
un homme sur scène, seul assis dans un canapé. Avec un ordinateur portable et une petite
console de mixage, buvant des bières tout en nous faisant parfois quelques signes. En effet,
c’est cet homme qui nous propose une petite playlist électro très (trop ?) calme qui servira
de première partie aux titans suédois. Soit. Pendant une heure… Au moins, ça nous laisse
le temps d’apprécier le décor composé d’un canapé avec une table basse, d’un cerisier
japonais (dont une branche tire grandement la tronche), d’une batterie pas trop imposante et
d’un petit frigidaire sur le côté. Un néon en forme de Jesterhead est disposé derrière la
batterie. Une fois que Mike Rock (ce qui est marqué sur les flyers à son effigie qu’il nous
jette) quittera la scène sous les applaudissements (qui se révèlent finalement être plus des
cris d’impatience qu’autre chose) du public, une voix pré-enregistrée nous indique que
l’Alhambra nous “offre gracieusement vingt minutes d’entracte”, pour nous remettre de
l’electro…
Lorsque ce petit interlude s’achève, on voit entrer deux violonistes, un contrebassiste et un
violoncelliste qui prennent place au milieu de cette chambre, et commencent à jouer
pendant qu’un artiste peintre s’installera derrière le canapé pour peindre un portrait de
Jesterhead durant l’intégralité du concert. Les changements de rythmes sont nombreux,
sans que le public ne comprenne réellement ce qu’ils j… Oh mais c’est "Only For The Weak" !
Visiblement, c’est un medley acoustique des titres d’IN FLAMES (trente-cinq nous confirmera
Anders pendant le show) que nous offrent ces quatre musiciens, mais à entendre les “C’est
du In Flames ça ?” et autres “Qu’est-ce qu’ils jouent la ?”, la sauce ne prend pas.
Une fois
leur petite performance terminée, IN FLAMES prend place sur scène et lance directement
Alias, toujours accompagnés par les quatres instruments supplémentaires. Un son puissant,
lourd et mélodique à la fois. La chaleur s’empare immédiatement de la fosse qui n’attendait
que ça pour se déchaîner. Un peu trop d’ailleurs, puisque les spectateurs n’auront
absolument rien à faire des gens qui les entourent dans la fosse, mais c’est visiblement une
habitude sur les concerts parisiens alors on ne va rien dire ! Le groupe enchaîne
immédiatement avec "Before I Fall", tirée du dernier album. Si le titre passe la barrière du live,
la composition fait perdre de la puissance au groupe, qui reviendra sur "Sounds Of A
Playground Fading" avec le titre "All For Me", avant de nous envoyer directement en pleine
face "Moonshield" et "The Jester’s Dance". Deux petites pépites qui n’avaient pas été jouées
depuis des lustres… "On sait que vous la connaissez déjà, mais vous l’aimez, alors on va la
faire !", nous dira Anders avant de lancer "Only For The Weak". Une vague humaine déferle
alors dans la fosse, mais celle-ci se calmera bien vite alors que le groupe débutera sa
session acoustique avec un "On s’en fout, on fait ce qu’on veut parce que c’est notre truc !"
de la part d’Anders.
Comme promis sur leur page Facebook, ils feront monter Laurie, une fan, sur scène pour
l’installer avec une bière sur le canapé en compagnie de Joe Rickard et Håkan Skoger, en
lui proposant un micro pour qu’elle chante avec eux "Like Sand". Malgré la tablette avec les
paroles que le staff lui apporte, elle restera silencieuse, laissant Anders, Bjorn et Niclas
gérer la chanson seuls. C’est également seuls qu’ils gèreront "In My Room", entre deux “We
want beer !” de la part de certains dans le public. Une cover de Nine Inch Nails, "Hurt", puis
Joe reprend sa place à la batterie pour "Through Oblivion" qui fera également revenir le
quartet puis "Dawn Of A New Day" obligera Håkan à reprendre sa basse. Entre temps, Alexis,
le petit-ami de Laurie, les a rejoints pour s’asseoir dans le canapé, et ne plus en bouger.
Juste avant de repartir sur un son plus traditionnel que l’acoustique, Anders fera monter une
dernière personne à qui il dédiera "Come Clarity". IN FLAMES, conscient que le public n’était
clairement pas à fond lors de la partie acoustique, enchaînera les titres. "The Truth", qui
semble renouer avec leur passé violent, "Paralyzed" qui est toujours aussi intense, "Cloud
Connected" dont la basse me fera rêver à nouveau, "The Quiet Place" qui me ramènera dix
ans en arrière, puis "The End" qui fera retomber la pression, et enfin "Wallflower", interprétée à
nouveau avec le quartet symphonique.
Après cette dernière, les musiciens saluent le public, distribuent quelques médiators, photos
faites au polaroïd, puis quittent la scène.
Au-delà du fan déçu qui n’a pas eu les titres qu’il aime, c’est en fan déçu de ne pas voir le
groupe qui lui a fait aimer le metal jouer sous son nom ce soir-là que je quitte la salle. Je
vous entends déjà : “Encore un fan des quatre premiers albums qui n’aime pas le son
moderne !”. Eh bien non, c’est faux : mon album préféré est et restera "Come Clarity", j’aime
et j’ai passé d’excellents moments avec tous les albums. J’ai même appris à apprécier "Siren
Charms", mais je n’ai pas réussi à m’amuser avec "Battles". Je me suis fait tatouer le logo du
groupe.
Si IN FLAMES tourne toujours et joue toujours d’anciens titres, pour moi ce n’est clairement
plus le même groupe. Ils ont perdu leur rage, leur puissance, leur vivacité, leur sens du
spectacle. Au-delà des changements de line-up, le rapport entre les musiciens sur scène
est… bizarre. Froid, à peine communicatif, Anders est devenu hautain même avec les
fans. Mon IN FLAMES est mort, et c’est un autre qui joue encore quelques uns de ses titres
aujourd’hui.
Dire qu’on ne me reverra plus à un de leurs concerts est totalement faux, mais je vérifierai
la setlist avant. Et je prierai je ne sais quelle divinité pour qu’on me rende mon groupe
préféré.
Setlist :
Medley :
1. "Alias",
2. "Before I Fall",
3. "All For Me",
4. "Moonshield",
5. "The Jester's Dance",
6. "Only For The Weak".
Partie acoustique :
7. "Like Sand",
8. "In My Room",
9. "Hurt" (Nine Inch Nails cover),
10. "Through Oblivion",
11. "Dawn Of A New Day".
Partie metal :
12. "Come Clarity",
13. "The Truth",
14. "Paralyzed",
15. "Cloud Connected",
16. "The Quiet Place",
17. "The End",
18. "Wallflower".