La review

IN FLAMES
L'Alhambra - Paris
29/03/17


Review rédigée par Matthieu


Plus d’un an après son dernier passage en France et près de six mois après la sortie de "Battles", son dernier album, IN FLAMES nous avait donné rendez-vous à l’Alhambra. Avec le "In Our Room Tour", c’est une ambiance intimiste qu’IN FLAMES a choisi de recréer, tout simplement comme une chambre… Leur chambre, leur univers. Ma dernière rencontre avec le groupe dont je suis fan inconditionnel depuis dix ans remonte au Hellfest 2015, alors c’est avec une impatience non dissimulée que je me suis rendu dès 15h devant la salle.



Si la file d’attente ne commence à grossir qu’à partir de 17h30, c’est parce que même si le concert est sold-out, nous sommes mercredi. Une fois rentrés au compte-goutte, on aperçoit un homme sur scène, seul assis dans un canapé. Avec un ordinateur portable et une petite console de mixage, buvant des bières tout en nous faisant parfois quelques signes. En effet, c’est cet homme qui nous propose une petite playlist électro très (trop ?) calme qui servira de première partie aux titans suédois. Soit. Pendant une heure… Au moins, ça nous laisse le temps d’apprécier le décor composé d’un canapé avec une table basse, d’un cerisier japonais (dont une branche tire grandement la tronche), d’une batterie pas trop imposante et d’un petit frigidaire sur le côté. Un néon en forme de Jesterhead est disposé derrière la batterie. Une fois que Mike Rock (ce qui est marqué sur les flyers à son effigie qu’il nous jette) quittera la scène sous les applaudissements (qui se révèlent finalement être plus des cris d’impatience qu’autre chose) du public, une voix pré-enregistrée nous indique que l’Alhambra nous “offre gracieusement vingt minutes d’entracte”, pour nous remettre de l’electro…



Lorsque ce petit interlude s’achève, on voit entrer deux violonistes, un contrebassiste et un violoncelliste qui prennent place au milieu de cette chambre, et commencent à jouer pendant qu’un artiste peintre s’installera derrière le canapé pour peindre un portrait de Jesterhead durant l’intégralité du concert. Les changements de rythmes sont nombreux, sans que le public ne comprenne réellement ce qu’ils j… Oh mais c’est "Only For The Weak" ! Visiblement, c’est un medley acoustique des titres d’IN FLAMES (trente-cinq nous confirmera Anders pendant le show) que nous offrent ces quatre musiciens, mais à entendre les “C’est du In Flames ça ?” et autres “Qu’est-ce qu’ils jouent la ?”, la sauce ne prend pas.



Une fois leur petite performance terminée, IN FLAMES prend place sur scène et lance directement Alias, toujours accompagnés par les quatres instruments supplémentaires. Un son puissant, lourd et mélodique à la fois. La chaleur s’empare immédiatement de la fosse qui n’attendait que ça pour se déchaîner. Un peu trop d’ailleurs, puisque les spectateurs n’auront absolument rien à faire des gens qui les entourent dans la fosse, mais c’est visiblement une habitude sur les concerts parisiens alors on ne va rien dire ! Le groupe enchaîne immédiatement avec "Before I Fall", tirée du dernier album. Si le titre passe la barrière du live, la composition fait perdre de la puissance au groupe, qui reviendra sur "Sounds Of A Playground Fading" avec le titre "All For Me", avant de nous envoyer directement en pleine face "Moonshield" et "The Jester’s Dance". Deux petites pépites qui n’avaient pas été jouées depuis des lustres… "On sait que vous la connaissez déjà, mais vous l’aimez, alors on va la faire !", nous dira Anders avant de lancer "Only For The Weak". Une vague humaine déferle alors dans la fosse, mais celle-ci se calmera bien vite alors que le groupe débutera sa session acoustique avec un "On s’en fout, on fait ce qu’on veut parce que c’est notre truc !" de la part d’Anders.



Comme promis sur leur page Facebook, ils feront monter Laurie, une fan, sur scène pour l’installer avec une bière sur le canapé en compagnie de Joe Rickard et Håkan Skoger, en lui proposant un micro pour qu’elle chante avec eux "Like Sand". Malgré la tablette avec les paroles que le staff lui apporte, elle restera silencieuse, laissant Anders, Bjorn et Niclas gérer la chanson seuls. C’est également seuls qu’ils gèreront "In My Room", entre deux “We want beer !” de la part de certains dans le public. Une cover de Nine Inch Nails, "Hurt", puis Joe reprend sa place à la batterie pour "Through Oblivion" qui fera également revenir le quartet puis "Dawn Of A New Day" obligera Håkan à reprendre sa basse. Entre temps, Alexis, le petit-ami de Laurie, les a rejoints pour s’asseoir dans le canapé, et ne plus en bouger. Juste avant de repartir sur un son plus traditionnel que l’acoustique, Anders fera monter une dernière personne à qui il dédiera "Come Clarity". IN FLAMES, conscient que le public n’était clairement pas à fond lors de la partie acoustique, enchaînera les titres. "The Truth", qui semble renouer avec leur passé violent, "Paralyzed" qui est toujours aussi intense, "Cloud Connected" dont la basse me fera rêver à nouveau, "The Quiet Place" qui me ramènera dix ans en arrière, puis "The End" qui fera retomber la pression, et enfin "Wallflower", interprétée à nouveau avec le quartet symphonique. Après cette dernière, les musiciens saluent le public, distribuent quelques médiators, photos faites au polaroïd, puis quittent la scène.
Au-delà du fan déçu qui n’a pas eu les titres qu’il aime, c’est en fan déçu de ne pas voir le groupe qui lui a fait aimer le metal jouer sous son nom ce soir-là que je quitte la salle. Je vous entends déjà : “Encore un fan des quatre premiers albums qui n’aime pas le son moderne !”. Eh bien non, c’est faux : mon album préféré est et restera "Come Clarity", j’aime et j’ai passé d’excellents moments avec tous les albums. J’ai même appris à apprécier "Siren Charms", mais je n’ai pas réussi à m’amuser avec "Battles". Je me suis fait tatouer le logo du groupe. Si IN FLAMES tourne toujours et joue toujours d’anciens titres, pour moi ce n’est clairement plus le même groupe. Ils ont perdu leur rage, leur puissance, leur vivacité, leur sens du spectacle. Au-delà des changements de line-up, le rapport entre les musiciens sur scène est… bizarre. Froid, à peine communicatif, Anders est devenu hautain même avec les fans. Mon IN FLAMES est mort, et c’est un autre qui joue encore quelques uns de ses titres aujourd’hui. Dire qu’on ne me reverra plus à un de leurs concerts est totalement faux, mais je vérifierai la setlist avant. Et je prierai je ne sais quelle divinité pour qu’on me rende mon groupe préféré.

Setlist :
Medley : 1. "Alias", 2. "Before I Fall", 3. "All For Me", 4. "Moonshield", 5. "The Jester's Dance", 6. "Only For The Weak".
Partie acoustique : 7. "Like Sand", 8. "In My Room", 9. "Hurt" (Nine Inch Nails cover), 10. "Through Oblivion", 11. "Dawn Of A New Day".
Partie metal : 12. "Come Clarity", 13. "The Truth", 14. "Paralyzed", 15. "Cloud Connected", 16. "The Quiet Place", 17. "The End", 18. "Wallflower".