La review

KALMAH + VREID + SLEGEST
Le Backstage By The Mill - Paris
10/12/2018


Review rédigée par Matthieu


Ah, le Backstage… J’y ai vécu des concerts intenses, et j’y retourne encore et toujours. Ce soir je pressens l’intensité pour la toute première tournée de KALMAH, groupe que je suis depuis des années, en France. Pour l’occasion, les Finlandais sont accompagnés de SLEGEST, mais surtout de VREID, avec qui ils partagent la tête de l’affiche. Et le public est présent dans le fond du bar, pour les deux noms principaux. L’ouverture se passe dans le calme, et le premier rang est bien vite occupé.



Les lumières s’éteignent, et les musiciens de SLEGEST entrent en scène pour leur set. C’est donc sur ce sample dérangeant que Stig Ese (guitare / chant) commence à headbanguer, alors qu’Håvard Ese (basse) et Sven Roger (guitare) sont plutôt calmes. Mais rapidement, les Norvégiens s’excitent sur scène, motivés par leurs riffs qui mélangent black, doom et quelques relents de punk, mais surtout par les frappes d’Anders Christian (batterie). Ne connaissant pas du tout le groupe, je suis surpris par ce mélange détonnant, et je retrouve une part de sonorités malsaines alors que le groupe au complet s’agite alors devant nous. Du côté du public, la communion n’est pas totale. Si certains remuent la tête, le chanteur le remarque. "Are we in tune, Paris ?" hurle-t-il à l’attention de la fosse. Et le côté doom disparaîtra peu à peu, le groupe nous abreuvant de titres assez puissants, alors que le public parisien arrive vraiment, mais ne bouge toujours pas. "Thank you for tonight ! It was amazing !" hurle Stig , "Last one !". Et c’est sur ce morceau que les sonorités doom du groupe reviendront en force, avec un titre atmosphérique à souhait. Les musiciens sont applaudis lors de leur sortie de scène.



Très rapidement changée, la scène appartient désormais à VREID, dont les fans sont présents en masse. Des chandeliers sont allumés et le sample atmosphérique débute alors. Sobrement mais sous les acclamations, le groupe entre en scène. Et c’est un titre du dernier album que les Norvégiens nous envoient en pleine face, avec à la fois ce côté glacial et ce chant torturé, que Sture Dingsøyr (chant / guitare) maîtrise à la perfection. Parfois accompagné de quelques choeurs, la rythmique froide est agrémentée d’harmoniques incisives et mélodiques à souhaits est sublime. "Alright Paris, are we in tune ?" demande le chanteur. Bien que les titres soient très atmosphériques, Hváll (basse) et Strom (guitare) s’activent tout autant que le chanteur, pendant que Steingrim (batterie) rythme le tout d’une main de maître. Les titres s’enchaînent, avec le morceau le plus triste pioché dans la discographie de Windir, et la foule s’agite de plus en plus. "Alright Paris, are you with us ?" harangue le frontman. Le son, pourtant excellent, s’améliore de titre en titre, et la fosse, dont les premiers rangs connaissent les paroles, sont de plus en plus satisfaits de cet enchaînement. "Alright, London was a fucking great city", commence Sture , "Let’s do this better ! This one is called "Raped By Light", and… merci…". Le groupe entame alors un des titres les plus puissants du soir, avant de finir sur "Pitch Black", un de leurs classiques. Evidemment, le groupe est remercié comme il se doit par ses fans.

Setlist : "Heimatt", "Black Rites In The Black Nights", "Disciplined", "Lifehunger", "Journey To The End" (Windir cover), "Væpna Lengsel", "Sólverv", "Flowers & Blood", "One Hundred Years", "Raped By Light", "Pitch Black".



Place aux maîtres de la soirée, ceux qui ont mis beaucoup trop de temps à venir jusqu’en France. KALMAH, le groupe qui entre avec un sourire énorme aux lèvres et un sample bien connu des fans. Et ni une, ni deux, c’est sur "The Pikemaster" que le groupe entame son set.
Un excellent début pour un néophyte, un must pour les fans. Et tout y est. Tout ! Que ce soit le chant guttural de Pekka Kokka (chant / guitare), la basse vrombissante de Timo Lehtinen, les frappes percutantes de Janne Kusmin (batterie) ou les ambiances de Veli-Matti Kananen (claviers), tout est fait pour plaire aux fans ! Remplaçant live du guitariste d’origine, Harri Hytönen (guitare) remplit à la perfection son rôle de nous emporte sur cette rythmique pachydermique. "This is our first time in Paris you know..." lâche le chanteur. Et si "The Evil Kin" vient du dernier album, c’est un voyage dans le temps que nous offre KALMAH avec "Moon Of My Nights". Pour ma part, c’est un flot de larmes emplies de souvenirs, pour l’ensemble de la fosse, c’est l’occasion d’écouter un ancien titre du groupe, et pour tous c’est un headbang obligatoire. Si chacun des membres n’hésite pas à poser avec un pied sur son retour, avec un engagement profond dans leur musique, le groupe n’hésite pas à rire et plaisanter entre chaque titre. "We will give you a finnish story" lance le chanteur, avant d’enchaîner de manière impeccable sur le morceau suivant. "We heard about gilets jaunes, do you guys love Macron ?" continue le frontman, alors que la fosse n’hésite pas à en découdre sur leurs morceaux les plus violents et représentatifs de leur impressionnante discographie. Les musiciens jouent pour leur public, et ça se voit, comme lorsque Pekka lâche "We have a true fan here", alors que je scande "Heroes To Us", un immanquable de la formation. "It is time for a waltz Paris, please be soft…" annonce mon morceau préféré "The Black Waltz". Et inutile de dire que personne n’a suivi les conseils du chanteur, se lâchant comme jamais. C’est d’ailleurs avec une douleur à la nuque que je vous écris ces mots, mais je ne regrette rien : chaque harmonique est parfaite, chaque note est divine, et la rythmique est folle.
"The last one Paris", lâche finalement Pekka alors que la sueur coule sur le front de tous. "Thank you for being here with us ! This is… "Hades"…". Et ce dernier morceau avait à la fois un goût old school, la saveur de la mort, mais également ce goût de découverte que j’ai ressenti lorsque j’ai découvert le groupe. Et ça, c’est inimitable, tout comme ce final en apothéose sur lequel le groupe quitte la scène non sans avoir serré des mains.

Setlist : "Mehto" (sur bande), "Pikemaster", "The Evil Kin", "Moon Of My Nights", "Seventh Swamphony", "12 Gauge", "Take Me Away", "For The Revolution", "Heroes To Us", "The Black Waltz", "Hades".

C’est fini. J’ai eu rendez-vous avec mon adolescence, et KALMAH a fait de ce rendez-vous une excellence. VREID et SLEGEST ont fait plus que remplir leur part du contrat, mais mon coeur va évidemment aux Finlandais. Les membres de tous les groupes se baladent dans la salle, signant des autographes et organisant des sessions photos, mais le tout avec le sourire. Un retour rapide ? Je l’espère plus que tout. Un pied monumental ? C’est fait. Merci à Garmonbozia d’avoir fait venir l’un des groupes de mon enfance, et de leur avoir donné cette chance de piétiner la scène parisienne !