La review

KARNIVOOL + DOYLE AIRENCE
La Boule Noire - Paris
23/10/2013


Review rédigée par Byclown


Grosse soirée ce soir pour le retour des Australiens de KARNIVOOL et leur rock / metal prog bien inspiré. Sans surprise, et comme l’année dernière, la Boule Noire, célèbre salle des quartiers populaires de la capitale, est sold out, ce qui augure une bien belle ambiance ! Pour ouvrir le bal, les Parisiens de DOYLE AIRENCE qui viennent défendent la sortie de leur nouvel album "Monolith" salué par la critique. Ayant fait l’interview des mecs de Perth le midi même, j’émettais quelques réserves quant à leur forme physique pour le concert du soir (les braves ayant vraisemblablement abusé de certaines substances alcoolisées) mais en pénétrant bien en avance en backstage j’ai pu constater que ceux-ci, malgré la journée fleuve d’interviews, avaient repris du poil de la bête. L’occasion m’a été également donnée d’assister aux dernières minutes de balance de DOYLE AIRENCE afin d’apercevoir que l’un des guitariste, "Taka", était remplacé ce soir par Julien Hekking du groupe AqME. Intéressant donc de voir comment ce groupe qui sera une grande première pour moi et dont j’avais tant apprécié le dernier effort se débrouillera avec un remplaçant devant une salle comble.



Commençons donc avec les DOYLE AIRENCE, crédités de 30 minutes de set, devant un parterre déjà fort rempli, qui investissent la scène en mode " autiste" comme ils se décrivent eux-mêmes. Le mini set, ponctué d’intro, outro et autres breaks instrumentaux, mettra l’accent sur le dernier album "Monolith", fort en émotion. Et de l’émotion il va y en avoir sur scène, et un peu dans la foule aussi (il faut reconnaître que le style des Parisiens est aux antipodes de celui des Australiens, surtout au niveau de la voix) et ce de manière crescendo car DOYLE AIRENCE c’est avant tout un univers qu’il faut dompter afin de mieux se laisser porter. Outre certains ajustements à faire et un chant clair pas très bon sur le dernier morceau, le set aura été d’une redoutable intensité, avec des musiciens, vivant et faisant vivre leur musique, un batteur à la grande présence scénique et à la frappe puissante, un chanteur / frontman faisant correctement son job et en prime un son assez bon. Job rempli pour les titulaires comme pour le remplaçant qui auront, j’en suis sûr, piqué au vif la curiosité des spectateurs pas insensible à leur univers post-hardcore Deftonien.

Setlist  : "03.11.11", "Painting With Lights", "Friendly Fire", "John Airence", "Left Unsaid", "Collisions", "Submerge".



Arrivée sous les cris de rigueur pour le quintette prog' de Perth qui va nous servir un set fortement raccourci par les exigences de notre beau pays en termes de couvre-feu et axé sur la sortie de leur dernier album "Asymmetry". Ce ne seront en effet pas moins de 7 titres de cet album sur 14 chansons qui seront jouées ce soir pour un peu plus 1h30 de set. Le combo de Ian Kenny a du mal à se mettre dans l’ambiance sur le premier morceau et c’est réellement à partir de "A.M War" que les choses vont commencer à bouger sur scène.
Dans la salle pas de doute, le dernier album est connu de tous et dès les premières notes de "Nachash", le public se laisse transporter dans ce voyage de 5 minutes suivi de près par "A.M War" qui vient tranquilement ralentir la cadence histoire de nous laisser respirer. La régularité des musiciens et du chant sont spectaculaires, à la hauteur de groupes de références comme Dream Theater (et pourtant ce groupe s’est trompé plus d’une fois en live mais c’est une autre histoire). Gros retour en arrière avec "Themeta" et surtout avec la doublette "Goliath", "Simple Boy" issue de "Sound Awake" terminée avec classe par "Eidolon" (issu du dernier opus)  avant de retomber dans le passé une fois de plus avec "All I Know". Pffff, la gifle commence à se faire magistrale tant le temps passe vite dans la fosse !! Le public en son ensemble se balance au rythme des passages, voguant littéralement dans une sorte de voyage. Seuls les éclats de joie entre les morceaux viennent ponctuer le show de ces musiciens qui savent rester discrets pour servir au mieux la musique. La suite parle d’elle-même avec une triplette d’"Asymmetry" comprenant "Sky Machine", "We Are" (clip sur la toile) et enfin le surpuissant "Refusal". Encore une claque magistrale... Rarement j’ai pu voir un public aussi à fond, à l’écoute des musiciens, savourant chaque note, chaque changement de rythme. Le public, composé de gens entre 20 et 60 ans, inter générationnel, bouge la tête en rythme, applaudi massivement. Une réconciliation des décennies autour de la musique progressive ? Il n’y a qu’un pas et c’est tant mieux ! Retour aux choses seriousness avec "Set Fire" issue de "Themata" suivi de près par "Aeons" et ses 7 minutes hypnotiques et "Alpha Omega" (8 minutes tout de même !), là encore du dernier album, qui laisseront tout le monde sur le c… Etant pour ma part excessivement éclectique (autant fan de Beastie Boys que de Frames ou encore Opeth), je suis toujours impressionné par la maestria déployée par ce genre de groupe, qui rend la musique hypnotique, au bord du voyage spirituel, une musique qui fait oublier le temps et l’espace tant elle nous captive, servie par un son impeccable et un éclairage travaillé…
La petitesse de cette salle pourtant mythique (qui aura vu Linkin Park à ses tout débuts), aux lights limitées, ajoute, à mon sens, un côté ultra intimiste, voire VIP, qui confere une atmosphère d’autant plus chaleureuse et humaine. Fin quasi logique sur "New Day" et au revoir tout le monde, à l’année prochaine pour reprendre une belle gifle…

Setlist : "Nachash", "A.M War", "Themeta", "Goliath", "Simple Boy", "Eidolon", "All I Know", "Sky Machine", "We Are", "Refusal", "Set Fire To The Hive", "Aeons", "Alpha Omega", "New Day".

Photos tirées de : www.byclown.com