La review

KATAKLYSM + BELPHEGOR + DARKEST HOUR + SUICIDAL ANGELS + RESISTANCE
Le Nouveau Casino - Paris
12/01/2010


Review rédigée par Eniel-Obtide


Dilemme ce soir : vais-je assister au concert de Kittie, groupe qui accompagna mes années lycée, ou jouer des coudes pour le concert de BELPHEGOR et KATAKLYSM ? Finalement je pense que ma sidération d’avoir raté BELPHEGOR au Metal Camp en Juillet dernier, alors que le lieu et l’heure étaient parfaits, l’a emporté. Je me mets en route vraiment les mains dans les poches comme on dit, en espérant que ce ne soit pas sold out et que mon bridge passe. La Force est avec moi, j’ai pu rentrer sans souci avec mon appareil et me voici au premier rang.



RESISTANCE commence à jouer alors que la salle est encore en train de se remplir. Leur gros death bourrin gagne certainement à être connu mais n’est pas non plus évident d’accès. C’est seulement aux deux derniers morceaux qu’ils ont vraiment capté mon attention, à vrai dire je suis plus habituée au death mélodique. La prestation des Belges est carrée et sans bavure, l’avant dernier morceau "Lords Of Torment" s’ouvre sur un riff particulièrement sympa. La soirée commence fort, RESISTANCE donne le ton : les oreilles néophytes vont certainement en prendre pour leur grade.

Setlist : "Hail" / "The Supreme Being" / "Requiem" / "Behind Your Eyes" / "Scars Never Die" / "Lords Of Torment" / "Fuck You All".



SUICIDAL ANGELS prend le relais et dès le deuxième ou troisième morceau, un pogo commence, d’abord à 4 mais vite grossi par d’autres nerveux. La musique envoie pas mal certes, mais ne me transcende pas. Entre deux chansons, le chanteur prend le temps de remercier les autres groupes ainsi que le public, peut-être pas assez vite au goût de certains qui braillent un "On s’en bat les couilles" pas bien malin et assez lâche somme toute puisque SUICIDAL ANGELS vient de Grèce. Le show continue et l’humour ambiant reste merdique jusqu’au bout quand les musiciens quittent la scène et que le même idiot hurle "Avec nous Bouboule à la batterie". Au-delà de ces détails, la prestation des thrasheux a été bonne mais décidément j’ai encore du mal avec ce style.



Je tends spontanément plus l’oreille quand DARKEST HOUR se lance. Le style des Américains est répertorié "metalcore", j’avoue ne rien connaitre de ce genre. Pourtant la musique a ce petit côté mélo qui me plait et le tout est bien rôdé. Le son, peut-être pas toujours au top sur le micro, ne rend pas vraiment justice au chant (j’écoute leurs morceaux en ce moment-même). En revanche la partie instrumentale n’a pas souffert, de sorte que j’ai surtout gardé un très bon souvenir des guitares à vrai dire. Côté public, certains étaient manifestement venus pour eux et la fosse s’est secoué les puces avec zèle.



Changement d’ambiance complet, pendant quelques instants l’apparition de BELPHEGOR a imposé le silence. De même, dès les premières notes tout le monde a senti que ces gars n’étaient pas là pour se marrer. Helmut n’est visiblement pas content. Il faut dire que –va savoir pourquoi– on leur a laissé le même matos que les groupes d’ouverture, il y a toujours deux batteries et BELPHEGOR est cantonné sur la plus petite. C’est pas le p’tit groupe du coin quoi et ils jouent quand-même en avant dernier… Bref, Helmut est trop serré sur scène, à chaque fois qu’il veut bouger il doit regarder derrière lui pour ne pas finir dans les cymbales et ça l’énerve. Côté communication par contre je pense qu’il ne faut pas se foutre de la gueule du monde. Certes BELPHEGOR fait dans l’underground, puise dans le satanisme et l’univers BDSM, on ne leur demande pas d’être joyeux (même pas d’être souriants !) mais à trop prendre son rôle sombre au sérieux, on passe au mieux pour un ours mal léché. Entre le show au Legacy Fest en Mai 2009 –que j’ai adoré– et ce soir, il y a un fossé question humeur du frontman. Après, est-ce dû au fait que nous ne soyons pas en pays germanophone ou juste à cause de la contrariété, aucune idée. Insulter le public peut faire partie du jeu, mais ce soir quelque chose dans le ton et l’attitude m’a déplu. Pour terminer, nous n’avons pas vraiment eu droit au nouvel album "Walpurgis Rites – Hexenwahn" et soit le set est passé très vite, soit il était aussi court que les groupes précédents, dommage.

Setlist : "Bleeding Salvation" / "Stigma Diabolicum" / "Belphegor - Hells Ambassador" / "Veneration Diaboli – I Am Sin" / "Lucifer Incestus" / "Justine : Soaked In Blood" / "Bondage Goat Zombie".



Enfin on démonte la première batterie, un roady couronné de bois de rennes en tissus fait le pitre avec son accent québécois tout en testant les retours-son. KATAKLYSM arrive quelques minutes plus tard et à peine sur scène, le frontman vient saluer le public. Dès la première chanson, ça poutre. Le centre de la salle ne s’était même pas repeuplé en prévision et ils ont vu juste puisqu’un circle pit démarre aussitôt. Le groupe m’avait déjà bien plu l’été dernier sur les fests, là en salle je ne regrette pas du tout d’être venue. Le changement dans le rapport au public est lui aussi radical. KATAKLYSM encourage la salle et communique avec une énergie positive : "Paris on vous connait, vous êtes des fous ici, vous déchirez les murs d’habitude" n’a quand-même rien à voir avec "Allez criez bande de salopes". A chacun son style… KATAKLYSM a également donné une leçon de professionnalisme quand un problème de son est tombé comme un cheveu sur la soupe en plein set et a duré quelques minutes. Le frontman s’est mis à dire "Ah non ça ne va pas ça, faut me réparer ça les gars (aux ingés-son, ndlr). Les gens ont payé pour un spectacle", puis a remercié le public pour sa patience. Classe… Nous avons même été gratifiés de deux titres jusque-là inédits en live en Europe.

Setlist : "Like Angels Weeping" / "Manipulator Of Souls" / "Prevail" / "As I Slither" / "It Turns To Rust" / "Il Diavolo In Me" / "Centuries" / "The Ambassador Of Pain" / "The Vultures Are Watching" / "Blood On The Swans" / "Crippled & Broken" / "Bond In Chains" / "Let Them Burn" / "The Resurrected" / "Blood In Heaven" / "In Shadow & Dust" / "The Road To Devastation".

Malheureusement j’ai dû partir plus tôt, quelques minutes seulement avant la fin. Bonne soirée au final, les groupes différaient assez dans leurs styles mais mention spéciale parmi les groupes d’ouverture à DARKEST HOUR. En revanche BELPHEGOR m’a un peu déçue je dois dire, je n’ai pas aimé cette attitude "puisque la tournée passe par là, débarrassons-nous vite de ça et passons à la suite", ce qui n’était pas le cas à Dessau pour le Legacy. Set trop court également. En revanche, revoir KATAKLYSM a été un vrai plaisir. Merci les gars !