La review

KATAKLYSM + KRISIUN + FLESHGOD APOCALYPSE
Le Divan Du Monde - Paris
20/01/2014


Review rédigée par Boris


Arrivé avec un peu de retard au Divan du Monde ce Lundi 20 Janvier, je suis quand même surpris de l'émulation de la foule autour de FLESHGOD APOCALYPSE qui, je pense, n'en est qu'à son second titre. En toute honneteté, je n'avais écouté que partiellement leur albums qui ne m'avaient pas vraiment transcendé. Les dandy italiens sont toutefois remonté à bloc et misent intelligemment sur l'énergie scénique plutôt qu'une retranscription appliquée de leur musique plus que baroque (à ce niveau-là, c'est même carrément du rococo). Sorti tout droit d'un roman d'Anne Rice, la bande à Tommaso Riccardis (chant / guitare) bénéficie d'un très bon son, mettant en relief l'ensemble des instruments qui auraient bien pu se noyer entre eux dans le chaudron d'une masse sonore aussi prolifique et bien brutale, je l'accorde. Théatral, épique, le sextet impose sans complexe son univers grâce notemment au soutien vocal de la chanteuse soprano Veronica Bordacchini et des débordements lyriques, improbables parfois (mais fidèles) de Paolo Rossi ("The Deceit") également à la basse. La section rythmique est d'ailleurs impitoyable ("The Egoism" que j'ai trouvé bien tripant). Le show se termine au bout de 40 mn sur le titre très lourd :  "The Forsaking", où le chanteur Tommaso livre une excellente prestation en tenor du growl ! Un très bon moment au final qui m'a rappelé la culture italienne dans sa littérature, la peinture du Caravage (tiens !), le Carnaval de Venise et... les pâtes (le groupe présente d'ailleurs sa propre marque sur le merchandising).

Setlist : "Temptation", "The Hypocrisy", "Minotaur (The Wrath Of Poseidon)", "The Deceit", "The Violation", "The Egoism", "Elegy", "The Forsaking".

Lorsque les Brésiliens de KRISIUN débarquent sur scène au bout d'un quart d'heure, on s'attend à une toute autre histoire. Fini la folie des grandeurs... "Do you want old school death metal ?" clame Alex Camargo (chant / basse). Le public ne demande que ça, même s'il se montre plus "sage", à l'exeption d'un ou deux types déchainés qu'Alex ne manqua pas de remarquer. C'est au bout du troisième titre : "The Will To Potency" que l'ensemble du public commence nettement à réagir. Le show monte d'un cran, le mix des instruments se règle au fur et à mesure. Le trio se transforme alors en machine de guerre implacable en nous servant un death metal bien cru, primaire, brutal aux relents thrashisants. "Vicious Wrath", issu de leur excellent album "AssassiNation", enchaîne sur "Vengeance's Revelation", du tout aussi indispensable "Apocalyptic Revelation". Le frère d'Alex, Max à la batterie confirme sa réputation de cogneur des enfers (profitant de se faire plaisir lors d'un solo un poil anecdotique), tandis que Moyses livre une tout aussi bonne prestation à la guitare. Très pro, passionné, KRISIUN n'oublie pas d'où ils viennent et nous le font savoir en nous gratifiant de la reprise de Venom "Black Metal", très punk dans l'esprit. La prestation des Brésiliens s'achève sur "Ravager" ultra efficace, qui remet bien en place le système solaire !!

Setlist : "Ominous", "Combustion Inferno", "The Will To Potency", "Vicious Wrath", "Vengeance's Revelation", "Descending Abomination", "Blood Of Lions", Solo de batterie, "Black Metal" (Venom cover), "Ravager".

La tête d'affiche ne se fait pas plus attendre que ça. Le temps de sortir la batterie tenue par Francesco Paoli de FLESHGOD et par Max de KRISIUN, le temps de reconfigurer la scène également (quelques bouteilles d'eau et canettes de bières disposées de manière stratégique et très minutieuse par un roadie sur la scène). KATAKLYSM fait son entrée sous un tonerre d'aplaudissements par une foule en délire !!! Maurizio Iacono (chant), bouteille de vin à la main, salue le public qui ne tardera pas à se lâcher comme je n'avais pas vu ça, à titre perso, depuis pas mal d'années !! Pour en revenir aux derniers albums des Canadiens, j'étais pas vraiment conquis... du coup, je n'attendais pas grand chose de cette prestation, bien que l'on m'ait prévenu : KATAKLYSM en concert c'est de la boucherie ! Ok... Le premier titre est donc "Let Them Burn" issu de leur très bon "In The Arms Of Devastation", il n'en fallu pas plus pour que le public se déchaîne, ça sent le mosh pit, le stage diving, et ça ne loupe pas !! C'est bien en concert que KATAKLYSM se révèle une bête puissante !! Le batteur Oli Beaudoin très concentré et détendu est d'une précision chirurgicale, impressionnant dans les blasts, l'unique guitariste et fondateur Jean François Dagenais est tout aussi à son aise tout comme le très bon bassiste Stephane Barbe. L'ambiance est extrèmement chaleureuse, le public et les musiciens sont d'ailleurs carrément fusionnels au bout de 3, 4 morceaux. Moi qui suis à l'étage, je regardais tout autant le groupe, que le public en train de faire un show tout aussi intense. "Like Animals" tiré du dernier album prend alors clairement toute sa dimension sur la scène. La face mélodique revendiquée par KATAKLYSM passe donc très bien (même les plans hardcore...), je pense à "Elevate" notamment, qui, en live, prend une dimension plus epique. Mais cette face n'est surtout digeste que lorsqu'elle est cadrée de plans brutaux, aux origines de la musiques du quartet, d'où la faiblesse du dernier album. Y'a du monde sur scène à vouloir se jeter dans la fosse, de tout âge, tout sexe, toutes couleurs confondues sous le regard bienveillant et complice de Mauricio un peu éméché mais très en forme : "Vous êtes des malades !!" répète-il. Sur les 18 titres, je n'ai vu aucun relâchement, et s'il y en a qui sortent du lot, alors ce furent certainement "Iron Will", "Kill The Elite" et "In Shadows And Dust", repris sur les lèvres de certains jeunes chanteurs en herbe très concernés.

Setlist : "Let Them Burn", "Push The Venom", "Like Angels Weeping (The Dark)", "Like Animals", "As I Slither Play", "At The Edge Of The World", "Taking The World by Storm", "Blood On The Swans", "Fire Play", "Blood In Heaven", "Kill The Elite", "Prevail", "Iron Will", "Elevate", "In Shadows And Dust", "Crippled & Broken", "The Road To Devastation".

Le lendemain n'a pas du être facile pour certains mais en tout cas, je suis certain qu'ils allaient porter l'energie de ce concert pour quelques jours encore. Un très grand moment survitaminé de pur plaisir !!!