La review

KLONE + MALKAVIAN
Le Ferrailleur - Nantes (44)
19/04/2015


Review rédigée par Braindead


Il y a certaines affiches qu’on ne doit absolument pas rater, surtout si l’on est fan de rock / metal évolutif et chiadé, ce qui est mon cas, autant dire que la venue de KLONE était attendue, tant les Poitevins sont connus et reconnus depuis maintenant deux décennies pour leurs compos travaillées jusqu’au-boutistes et donnant lieu à des shows où les envolées psychés se la disputent à un climax classieux et prenant. Bienvenue dans la galaxie KLONE.



Et comme si la venue du groupe ne suffisait pas à mon bonheur, la première partie fut assurée par MALKAVIAN, jeune formation nantaise qui, à l’instar des Dead Cowboy’s Sluts, représente le renouveau du thrash à la française. Un des groupes phares du petit label qui explose, Finisterian Dead End, joue donc à domicile et ça se voit, le combo prend possession de la scène d’un pas décidé. Une intro lente et massive où les riffs fusent et premier coup de matraque avec "The Dust". On peut dire que les Nantais envoient du lourd, ça poutre à la Machine Head dans la plus pure tradition du thrash avec alternance mid-tempo et accélérations foudroyantes type déboîtage de nuque. Dans le pit encore un peu timide, les aficionados se font entendre à grand renfort de tee shirts aux couleurs du groupe. Romaric impressionne par sa puissante vocale, secondé par Nicolas aux backing vocals et à la gratte. Alex défonce sans pitié ses fûts tandis que Florian entretient la massivité derrière sa basse. Yan ajoute un groove vraiment moderne à des compos particulièrement efficace, il n’en faut pas plus pour expliquer le succès de MALKAVIAN si ce n’est un jeu de scène certes encore très timide malgré la maîtrise du pit par le frontman et un professionnalisme certains. A travers des titres comme "The Worshipping Mass", "Ultimatum" ou "The Rotten Conspiracy", le combo aura su démontrer sa maîtrise d’un genre qui peine souvent à se renouveler mais offre d’excellentes surprises comme ce fut le cas ce soir. A noter la présence sur scène de Luiss, chanteur d’Hacride, sur un titre qui déclenchera les premiers pogos. Un groupe à fréquenter impérativement, une révélation sans aucun doute.



Rideau tiré, le temps pour KLONE de faire les soundchecks d’usage et l’intro lancinante résonne avant d’aboutir sur "Immersion", pas le titre le plus connu du groupe, mais idéal pour poser les bases de leur univers. "The Dreamer’s Hideaway" donne le ton, suivi par un "Give Up The Rest" attendu de tous et créant les premiers mouvements dans le pit. "Gone Up In Flames" maintiendra l’ambiance avant le magnifique et viscéral "Siren’s Song". Le combo enchaîne sur "Fog", "Rain Bird" et "The Drifter", trois titres évolutifs, différents mais tout aussi transcendants. Planant tel un Pink Floyd, électrique comme un Radiohead orienté screamo, le combo est impressionnant de maîtrise sur scène, Yann multiplie les couleurs de voix, Guillaume envoie du très lourd, ne cache pas son plaisir d’être sur scène et multiplie les aller-retours bien secondé par Aldrick. Jean Etienne ajoute une lourdeur ou plutôt une profondeur palpable, créant ainsi cet effet d’abime sonore. Le plus impressionnant est d’observer Morgan derrière ses fûts, en véritable orfèvre de son art, il multiplie les changements de cadence au sein d’un même morceau avec une justesse déconcertante. Une recherche sonore permanente associée à la complémentarité des membres constitue l’essence même de KLONE et contribue à la massivité, à cette puissance tout en contrôle que l’on retrouve notamment sur les titres suivants, "Immaculate Desire" et "Rocket Smoke". Le set se termine par le très envoûtant "Nebulous", extrait du dernier album "Here Comes The Sun" et qui préfigure l’avenir du combo. Mais un concert de KLONE ne serait pas complet sans l’indispensable cover "Army Of Me" et ses sonorités très indus (également perceptibles sur "Rocket Smoke").

Un set exemplaire pour un groupe qui ne l’est pas moins. A l’instar d’Hypno5e, autre formation à l’univers riche et évolutif, les Poitevins revendiquent une communauté de fans présents et intègres, en témoigne le succès du financement participatif dédié à leur nouvel album. Un succès mérité et qui s’étend au-delà de nos frontières. Il est cependant dommage que des lights frontales totalement absentes et finalement très peu inspirées ne mettent pas du tout les groupes en valeur. Un très grand merci à Klonosphere, Patricia et Guillaume pour cette soirée.