La review

KLONE + ENDEAVOR
Le Biplan - Lille (59)
19/05/17


Review rédigée par Miss Bungle


Pour accueillir l'affiche de ce Vendredi 19 Mai, il fallait un écrin feutré et chaleureux. Ce que le Biplan a offert avec sa belle cave voûtée, éclairée de leds comme de centaines d'étoiles.



En ouverture des très attendus KLONE, le groupe lillois ENDEAVOR qui navigue dans les eaux du metal progressif avec pour influences Leprous, TesseracT ou Pain Of Salvation entre autres. C'est un peu dans le stress que les cinq membres du groupe ont rejoint la petite scène, victimes de problèmes techniques qui ont largement écourté les balances. C'est néanmoins fiers et soucieux de faire découvrir leur univers, qu'ils entament leur set.
ENDEAVOR déroule une panoplie de mélodies aussi mélancoliques et sombres, que tortueuses. Simplicité n'est pas un mot qui fait partie de leur répertoire et c'est avec plaisir que l'on voyage au sein de morceaux travaillés, fignolés et préparés aux petits oignons. La structure musicale est mise en valeur grâce au chanteur Max (ex-Om Mani), qui passe allègrement d'une voix claire délicate, chargée d'émotion et de fragilité, à des cris puissants et rageurs. Dans une région où les groupes de ce style se font assez rares, voire presque inexistants, cela donne de la fraîcheur à la scène lilloise. ENDEAVOR jouait pour la seconde fois seulement en live avec le nouveau line-up. On comprend aisément la pression qui était sur leurs frêles épaules. Et bien que le public soit principalement venu pour la prestation de KLONE en acoustique et donc "calme", les guitares électriques n'ont effrayé personne et l'accueil fait à ENDEAVOR fut chaleureux. Le groupe quitte la scène satisfait d'avoir pu jouer au Biplan, qui plus est avant KLONE qui, nous l'apprendrons de la bouche du chanteur, est sans le savoir à l'origine de la formation du groupe.



Qui dit KLONE en acoustique, dit chaleur humaine et intimité. Pour la chaleur humaine il y avait de quoi ! Déjà bien réchauffée par ENDEAVOR, la cave s'est transformée en un sauna géant. Ah ça ! KLONE n'oubliera pas la température à Lille ce soir, eux qui pensait jouer dans la fraîcheur légendaire de Nord de la France. Pour cette tournée, le groupe se compose du chanteur Yann Ligner, aux guitares Guillaume Bernard et Aldrick Guadagnino auxquels se joint un percussionniste, dont malheureusement je n'ai pas le nom. Armelle Dousset, percussionniste-claviériste-accordéoniste (excusez du peu !), n'était pas présente ce soir là, contrairement à la dernière venue de KLONE sur Lille en première partie de Anneke Van Giersbergen. C'est donc encore une nouvelle version du set unplugged que le public se voit offrir.
Douceur, volupté, intensité... sont autant de mots qui peuvent qualifier la prestation du quatuor. Des notes suaves et délicates s'envolent et emplissent la cave. Le public, suspendu aux lèvres de Yann Ligner, s'enivre de la musique dans un silence religieux. Silence que seules brisent les petites interjections de Yann entre les morceaux. Soulignons que même humainement parlant, le groupe est délicieux. A l'avant, quelques spectateurs se sont même assis sur le sol pour profiter pleinement de ce moment si parfait où la magie de la musique opère, et suspend le temps faisant oublier tous les soucis extérieurs. KLONE revisite son répertoire de la plus jolie façon et fait même un détour dans les années new wave en reprenant "People Are People" de Depeche Mode. Version qui, au passage, sublime la version originale en lui conférant une lecture plus bouleversante.
Le concert se termine sur un dernier rappel et l'ovation d'une public totalement sous le charme des quatre musiciens.