La review

LOS DISIDENTES DEL SUCIO MOTEL
Jimmy's Pub - Strasbourg (67)
20/10/2010


Review rédigée par ePo


Hier soir, j’enfile ma plus belle robe de Lady, je mets mes résilles, mes gants en dentelle, j’emporte avec moi mon ombrelle, et je me rends au Saloon pour satisfaire mes écoutilles. Pas de piano bar ce soir, mais une rumeur court selon laquelle les cinq hommes les plus recherchés de l’ouest, j’ai nommé les frères Maverick (Bobby, Francky, Billy, Johnny) ainsi que leur comparse Sonny Mac Cormic, faisaient une halte dans leur cavale par le Jimmy’s Pub, haut lieu Strasbourgeois de la contrebande. Avec, à leurs trousses, toujours le Shérif, bien évidemment.

Perchée sur mes talons, je me descends dans la cave du saloon, endroit cosy, à la lumière tamisée, là où se passe tout ce qui ne peut pas se passer à la lumière du soleil. Fuite oblige, pas de grands moyens techniques, ce soir, on sera soft, on passera à l’acoustique. Parce que oui, pour leur premier concert, en 2010, au Jimmy’s Pub, à Strasbourg, les dissidents du motel sale ont voulu s’atteler à l’exercice de l’acoustique. D’ailleurs, au placard leurs chemises de bûcherons et les santiags, ils seront ce soir vêtus de chemise blanche et de pantalons de costard. Les maquisards enfourchent leur guitare, leur synthé, leurs fûts. La lumière se tamise encore plus, et c’est parti pour onze chansons de rock, du rock qui vous remue les guiboles et les hanches, du rock qui vous fait bouger jusqu’au bout de la nuit, une bouteille de jack à la main, un cigarillo dans l’autre. Et c’est à ce moment que je me rends compte qu’être une pin up est un rôle à toute épreuve, malgré mes talons-aiguilles, je ne peux empêcher mon corps de se mettre en mouvement à la musique de ces charmants fuyards.



Et que dire de ces fuyards. Une présence sur scène implacable, une communication parfaite avec le public, leurs amis contrebandiers, tout est au rendez-vous pour passer une bonne soirée. La nuit est tombée, "Under The Sun Of Mexico" ouvre le bal. Le saloon remue. Les têtes opinent du chef. Le shérif est certes là ce qui ne rassure pas l’assemblée aux premiers abords, mais la musique finit par envoûter les mœurs et nous, amis du whisky, bonsoir. Sirotant ma bière, je me laisse toujours bercer par cette douce musique. Aucun pain (ou alors, ils sont bien cachés), aucun larsen, aucun couac. Les chansons s’enchaînent, les fuyards font des blagues entre les chansons et nous abreuvent avec joie de leur stoner rock. Ils sont ravis d’être ici, et nous aussi. Le public se prend de plus en plus au jeu, et la clameur se révèle quand nos compères reprennent "Go With The Flow", des Queens Of The Stone Age. Et ceux qui ne connaissaient pas forcément les paroles des chansons précédentes des dissidents, entonnent avec eux le refrain. L’ambiance est posée. Et le public ne se lassera plus de cette musique, remuera, et ira jusqu’à faire les chœurs lors de la seconde reprise "Walk Like An Egyptian" des Bangles.



Alors, que dire d’autre sur ce concert, parce qu’au final, j’ai pas beaucoup parlé musique, à proprement parlé. Des chansons qui restent dans le même registre, mais qui sont toutes bien différentes, qui ont toutes leur personnalité propre. Aucune erreur de parcours, aucune facilité. Des mélodies travaillées, des rythmiques qui permettent à nos têtes de les suivre facilement. Autre particularité des dissidents, le chant est assuré par plusieurs des membres : Bobby (qui reste le plus présent vocalement tout de même), Francky et Sonny. Et c’est impressionnant comme leurs voix collent toutes à la musique qu’ils dispensent. On n’a pas affaire à des amateurs, mais vraiment à un show de qualité, qui ne laisse pas de place au hasard. Ce qui est d’ailleurs ironique, quand l’on sait qu’à l’origine, LOS DISIDENTES était un groupe pour le fun, les membres ayant tous de leur côté leur propre groupe. Finalement, le concept a su réunir les fans. Et c’est tout à leur honneur.

En ce samedi 20 Février 2010, j’ai donc passé une très bonne soirée, entre le rock et la bière. Pour la première fois en acoustique, les dissidents n’ont fait aucune erreur. Et cela donne envie d’aller les voir, et les revoir, aussi bien en électrique. Alors un conseil, si vous apprenez que les frères Maverick passent dans votre contrée, n’appelez pas la police, mais précipitez-vous pour les aider et les soutenir dans leur fuite musicale.

Setlist : "Under The Sun Of Mexico", "Sir Dany Jack", "Chapter Two", "Not folk", "Go With The Flow" (Queen Of Stone Age cover), "Z", "All Alone", "Somewhere Else To Drive", "From 66 To 51", "Walk Like An Egyptian" (The Bangles cover), "Brotherhood".