La review

LEYM'FEST
Blazing War Machine + Öblivïon + Holophonics + Wedingoth + Alien Encounters
Ancien Casernement - Leyment (01)
02/09/2017


Review rédigée par Zemurion


Alors que l'été se termine et que les froides nuitées sont de retour, l'équipe de Leym'Fest nous invite dans l'Ain pour une grosse soirée open air qui devrait clôturer les vacances d'été en beauté. Pour cette cinquième édition, la scène régionale a encore été mise à l'honneur avec les locaux d'ALIEN ENCOUNTERS, les Lyonnais de WEDINGOTH et les Grenoblois de HOLOPHONICS. Le haut de l'affiche sera tenu par deux groupes montants de notre scène nationale, j'ai nommé ÖBLIVÏON (fondé par d'anciens membres de Nightmare) et BLAZING WAR MACHINE (fondé par d'anciens membres de Dagoba). Une affiche certes assez modeste mais de qualité, qui n'aura pas échappé aux amateurs de bonnes musiques et de soirées conviviales !



C'est avec un peu de retard que le premier groupe fait son entrée en scène. En effet, les violentes averses de l'après-midi ont malheureusement bien perturbé l'installation du festival. Tant mieux pour les retardataires qui pourront ainsi apprécier pleinement le show des premiers groupes. On démarre avec les vétérans d'ALIEN ENCOUNTERS qui nous présentent leur nouvel album intitulé "A Brief Story Of The Multiverse". Nous avons droit à une cinquantaine de minutes de musique prog mélodique inspirée par Dream Theater. Ceci dit, les lignes de batterie sont ici beaucoup plus simples et épurées que chez leur modèle, laissant beaucoup de place à la voix puissante de Fabrice Garcia qui mène la barque au milieu des envolées virtuoses du guitariste Ayman Mokdad et du claviériste Florent Chatelier. A la basse, Alex Collard n'est pas en reste avec des lignes assez intéressantes. Dans l'ensemble le son et très bon, même si on regrette que le clavier soit un peu trop en retrait. Scéniquement, le groupe communique bien son plaisir de jouer mais manque tout de même clairement de prestance pour nous en mettre plein les yeux. Au final, c'est une sympathique découverte qui met, d'entrée de jeu, la barre bien haut au niveau de la maîtrise musicale.



On continue avec mes amis de WEDINGOTH qui nous proposent ce soir un concert exclusivement dédié à leur dernier album "Alone In The Crowd" qui sera joué dans sa quasi-intégralité. Dans l'ensemble, le groupe propose une musique très travaillée et variée avec pas mal d'arrangements orchestraux. Les morceaux sont souvent longs et traversés par différentes énergies allant du metal moderne bien lourd au rock progressif plus léger. Malheureusement, le groupe pâtit ce soir d'un son un peu brouillon avec beaucoup de parasites dans les aigus. On entend même de fréquents larsens et quelques micro-coupures dans le micro de la chanteuse. On regrette d'autant plus ces petits soucis sonores que le groupe joue ce soir, pour la première fois en concert, le titre final de l'album, "Alone In The Crowd Part II" ; un petit chef d’œuvre de metal progressif de treize minutes qui passe à merveille l'épreuve du live. D'autres superbes titres comme "When The World Collapses" ou "Evolat" marquent aussi le public par la puissance et l'émotion qu'ils dégagent. D'ailleurs, les quatre Lyonnais nous montrent un belle énergie scénique et en imposent clairement plus que la formation précédente. Dommage qu'il y ait eu ces problèmes de son pour nous empêcher d'apprécier pleinement cette belle prestation.



La soirée se poursuit dans un autre style avec l'entrée en scène de HOLOPHONICS qui nous propose un rock metal très direct et bien couillu. On note, avant tout, le son vraiment excellent dont jouit le groupe. La basse est énorme et les guitares puissantes sans qu'on ne perde une seule miette de la superbe voix rock de Stef qui peut s'aventurer, quand le besoin s'en fait sentir, dans des registres plus extrêmes. Les cinq garçons occupent parfaitement l'espace scénique et font preuve d'une grosse énergie. Musicalement, les riffs sont plutôt simples mais exécutés sans bavure. La musique du groupe manque peut-être un peu d'originalité sur l'ensemble, mais quelques morceaux sortent tout de même du lot en nous faisant parfois penser aux titres les moins atmosphériques de Tool. Au niveau de l'éclairage, on relève la petite touche personnelle amené par le groupe avec les barres lumineuses placées en fond de scène pour un rendu sobre mais très classe. Clairement, si la soirée avait déjà commencé fort, on avance ici encore d'un pas dans la maîtrise et le professionnalisme. Les têtes d'affiche n'ont qu'à bien se tenir !



Après avoir fait plusieurs concerts basés sur des reprises de Nightmare, ÖBLIVÏON devrait enfin nous jouer de nouveaux morceaux composés pour leur album à venir. En effet, le concert de ce soir doit être filmé pour le DVD live qui accompagnera ce premier CD. Alors que la scène se couvre de fumée, une superbe introduction orchestrale retentit depuis les hauts-parleurs. Le public se masse devant les barrières et commence à donner de la voix tandis que les musiciens font leur entrée. Enfin, le son des guitares, de la batterie et de la basse se fait entendre et... quel fouillis ! Non seulement le son général est brouillon mais, pire encore, les musiciens ne sont pas du tout ensemble si bien qu'on a beaucoup de mal à apprécier ce premier morceau. Heureusement, les choses s'améliorent dès le second titre même si on relève toujours pas mal de fausses notes et d'approximations sur les nouvelles compositions. Le groupe retombera tout de même sur ses pattes en interprétant quelques reprises de Nightmare qui seront bien mieux maîtrisées. Malgré ces cafouillages, le quintette ne se démonte pas et nous montre une belle énergie avec un Joe Amore en grande forme. On regrette d'ailleurs de ne pas pouvoir profiter un peu mieux de sa voix extraordinaire qui est parfois légèrement noyée dans l'ensemble. On relève aussi la performance du bassiste virtuose Markus Fortunato qui nous gratifie même d'un petit solo de basse entre deux morceaux. On regrette, par contre, l'attitude du guitariste Steff Rabilloud qui, outre les fausses notes, semble tirer la tronche pendant tout le concert. Pour ce qui est des nouvelles compositions présentées ce soir, on reste clairement dans le même esprit que les derniers Nightmare avec un heavy mélodique et énergique. Certains morceaux sortent tout de même du lot et font particulièrement mouche auprès du public qui lance les premiers pogos de la soirée. On sent néanmoins que ces nouveaux titres ne sont pas encore totalement rodés et qu'ils doivent encore être peaufinés pour passer parfaitement l'épreuve de la scène. Dans ce contexte, il semblait peut-être un peu prématuré de filmer ce show pour un DVD. Il y a fort à parier qu'une bonne partie des morceaux devront être retravaillés en studio pour sauver les apparences. Dommage car cette formation a clairement un beau potentiel à développer !



Voici la troisième fois en un an que je vais avoir l'occasion de voir les Marseillais de BLAZING WAR MACHINE en concert. Depuis qu'il a quitté Dagoba, le charismatique batteur Franky Constanza semble avoir plus de temps et d'énergie à consacrer à ce deuxième projet qui multiplie les concerts à travers l'hexagone comme à l'étranger. Il faut dire que, comme son nom le laisse présager, ce groupe est une véritable machine de scène. Ainsi, malgré l'heure tardive et la fraîcheur de la soirée, j'attends avec impatience l'arrivée de ce dernier groupe. Comme d'habitude, les musiciens font leur entrée au son d'une introduction qui mélange habilement orchestrations grandiloquentes et musique electro. On retrouve l'esthétique goth / indus chère au groupe avec des musiciens grimés de noir et des lasers verts qui sillonnent la scène. Pendant une heure entière et malgré les rangs qui commencent à s'éclaircir en cette fin de soirée, les BLAZING WAR MACHINE donnent le meilleur d'eux-mêmes avec leur puissante musique orchestrale à la frontière entre Dimmu Borgir, Cradle Of Filth et, parfois, Rammstein. Le son est plutôt bon et les compositions sont toujours aussi efficaces. Chaque musicien se donne à fond, à l'image de la belle Irina toujours plus imposante aussi bien par la puissance de son chant extrême que par son attitude envoûtante de vampiresse. On apprécie aussi les growls massifs du guitariste Izakar qui vient seconder le chant principal sur plusieurs morceaux. A plusieurs reprises, le batteur prendra le micro pour chauffer le public en réclamant des walls of death et autres circle pits. Malgré le froid et la fatigue du moment, une poignée d'irréductibles s'exécuteront sous le regard, parfois surpris, des amateurs de musique moins extrêmes. Au final, les BLAZING WAR MACHINE continuent de progresser dans le bon sens et me donnent, à nouveau, une claque encore plus énorme que les fois précédentes. On attend maintenant peut-être un peu de renouveau au niveau de la composition pour que le groupe puisse se démarquer davantage de ses modèles.

Cette cinquième édition du Leym'Fest aura été une très belle réussite avec cinq groupes de qualité et un cadre très convivial. Un grands merci aux organisateurs, aux groupes, aux techniciens et à tous les bénévoles qui ont œuvré à la réussite de cette soirée. On se revoit l'année prochaine pour la sixième !

Photos tirées de :
www.facebook.com/franckfaipotphotographe et www.facebook.com/yanicklartiguephotography