La review

LEZARD'OS METAL FEST
Napalm Death + Onslaught + Asphyx + Benighted + Gorod + Kronos + Otargos
+ NightCreepers + Deficiency + Heart Attack + Demented + Death Decline + Unchained + Blame
Château De Goncourt - Matignicourt (51)
10/05/2014


Review rédigée par Nadèje Taront


La journée s’annonce bien dark et ce n’est pas les trombes d’eau, le vent, le froid et ma migraine qui vont dire le contraire ! Musicalement, la journée matche bien avec la météo, sombre, puissante, les grognards sont de sortie, les décibels aussi.



BLAME, groupe de thrash death metal vosgien emmené par Jean, nous plonge d’emblée dans une ambiance un peu dingue. On aura beau dire que certaines prestations scéniques sont particulières, celle de BLAME avec un Jean se donnant des coups de micro à s’en faire saigner le front était plus que spéciale… J’ai bien compris qu’il avait de l’énergie à revendre et tout mettre en oeuvre pour chauffer la foule en ce début de journée était plus que remarquable, mais sincèrement fait-il ça à tous les concerts ? Non parce qu’imaginez l'état de son front au final… Bref, on en oublierait presque leur musique. Jouant quelques titres de leur album "Résilience", le groupe un posé un thash metal propre, et bon à écouter.



La "divine comédie" de BLAME achevée, c’est au tour d’UNCHAINED de prendre la parole. Pas très adepte de leur morceaux, j’avoue m’être laissée surprendre par la qualité de leur live. La voix du chanteur, Pierre, donne le ton dès le premier morceau "Infernal Death Machine". A la batterie, Olivier Gavelle ne démérite pas en lâchant des bombes sous les accompagnements des gratteux Jonathan Loic et Joëlle.

Setlist : Intro, "Infernal Death Machine", "Death From Above", "No Scapegoat To Blame", "Stare In The Abyss", "Black As Your Soul", "Replicant", "Cosa Nostra", "Russia", "Unchained".



On ne relâche pas la pression, les corps commencant à se réchauffer peu à peu, les Dijonnais de DEATH DECLINE se chargent de prendre le relais. Avec un album en préparation, ce sont des titres de son EP "Boodstained Redemption" que le groupe nous aura joué aujourd’hui. On ressent nettement au fil de leur set les influences thrash / death metal du groupe. Ils ne sont peut-être (encore) pas forts d’une longue carrière, mais l’énergie du groupe les met sur la bonne voie. Avec un clin d’œil à faire à Alexis, qui a imposé sa carrure de frontman à merveille !



Ma première claque de la journée, DEMENTED. Je ne saurai dire ce qui m’a le plus laissée sur le c.. ! Est-ce la voix venue d’outre-tombe de Nessim ? L’omniprésence des zicos, leurs tignasses volant en harmonie avec leurs riffs lourds et puissants ? Les fûts de John à la batterie raisonnant à des kilomètres à la ronde ? Tout en fait, aucun élément n’étant dissociable de l’autre… DEMENTED nous a livré un très bon set, bravo !



Je m’attendais avec le groupe suivant HEART ATTACK, d’en faire une bonne grosse, de crise cardiaque. Plus de peur que de mal, le groupe offre un set de qualité et investit la scène de part et d’autre. Rien de nouveau dans le genre musical me direz-vousmais qui vaut tout de même qu’on s’y attarde tant chaque membre a fait preuve d’adresse et de charisme sur scène. A suivre…



C’est au tour de DEFICIENCY. Un melodic thrash metal bien maîtrisé, les Mosellans de Forbach ont investi leur 40 minutes de set avec efficacité. On y entendra quelques titres de leur opus, "The Prodigal Child", alors très apprécié par la critique.



Les grands absents de cette journée n’étaient autres qu’In Arkadia, remplacé par NIGHTCREEPERS. Un très bon choix pour ma part, mes goûts personnels étant plus tournés vers leur style. Puis pour la première fois de cette journée, c’est le seul groupe qui a arboré des déguisements de vikings (je sais, il m’en faut peu… !) et qui plus est, cohabitaient somptueusement avec leur metal folk. Quoi qu’il en soit, chacun a fait preuve d’une bonne technique et d’une rythmique de qualité, en particulier les alternances chants clairs et chants graves d’Haarath entremêlés de riffs lourds et puissants de sa guitare.



On arrive à la dernière moitié de cette ultime journée. Les grosses têtes commencent à faire leur entrée. OTARGOS et la voix complètement ahurissante d’Urich prennent place sur scène, et nous plonge dans une de ces atmosphères, plus sombre encore que le ciel gris stagnant au-dessus de nos têtes. Les riffs agressifs, un tempo des plus maîtrisés, et une prestation scénique hallucinante, ont fait de ce set un des grands moments de cette journée.



Revenons des enfers pour aller écouter KRONOS. Aux allures de mecs cool, tu te mets vite à comprendre dès les premières notes qu’ils le sont moins avec leur instrus. Une rythmique bien maîtrisée, une prestance vocale de Triv des plus surprenantes, on notera qu’à la batterie Anthony se démarque envoyant un son lourd et rapide.



Avec un set maitrisé, des riffs accrocheurs, un chant puissant, GOROD ne s’est pas imposé dans l’antre du metal français pour rien ! Ils n’ont rien lâché des cinquante minutes de leur set, préparant tout doucement le public au groupe à suivre.



Et quel groupe ! Tout juste rentré d’une tournée avec les grands frères de Loudblast (même que j’étais à l’une de leur dates), BENIGHTED partage encore une fois l’affiche avec eux à une journée d’intervalle. Les ayant déjà vus sur scène au mois de Mars, je savais plus ou moins à quoi m’attendre de leur prestation… Penses-tu ! C’est une autre grosse mandale (comme on dit chez nous) qu’ils m’ont mis en plein face. Par quoi, ou qui je commence ? Julien, le chanteur, tiens…Toujours pied nus sur scène, j’avais d’ailleurs parié avec un pote que non il ne serait pas en chaussettes, ça caille certes mais si on est warrior un jour on est warrior toujours ! C’est le cas de le dire, sa voix est juste hallucinante, je ne saurais dire où il va chercher ce timbre de voix et cette énergie, mais il se sera imposé comme l’un des frontmen le plus puissants de ce fest. On passe aux grattes. Olivier, explique-moi comment tu arrives à sauter partout, et à jouer encore juste ? Rien qu’à essayer de te prendre en photo j’étais sur le point de faire une demande de congés payés de 3 semaines ! Je lève mon chapeau à Adrien et ses solos hallucinants, certes bien plus calme, mais avec une technique des plus magistrales. Ce set ne serait pas complet sans le bassiste Alexis et Kevin Foley à la batterie. Un Kevin qui a l’air gentillet vu comme ça, mais qui t’envoie des bombes une fois les baguettes en mains. Pendant presque 1h ils auront joué des titres du très bon "Carnivore Sublime". Vous l’aurez compris, BENIGHTED était mon coup de cœur de ce fest tant pas leur présence scénique mais aussi pour l’accessibilité qu’ils ont envers leur public. Je me suis laissée dire qu’ils seront sur la scène du Altar au Hellfest, ça tombe bien moi aussi !

Setlist : "X2y", "Noise", "Let The Blood Spill", "Collapse", "Experience Your Flesh", "Carnivore Sublime", "Prey", "Collection Of Dead Portraits", "Fritzl", "Jekyll", Slaughter Suicide", Slut", "Asylum Cave".



Une fois que tu as vu jouer le groupe que tu attendais, il est difficile de se remettre dans le bain. Toutefois, ASPHYX n’est pas en reste. Un bon set parfaitement joué proposant un death metal propre et un tempo maîtrisé.

Un coup de mou se fait ressentir, un bref instant en fait car les Anglais d’ONSLAUGHT n’ont pas décidé de me laisser de petit répit qu’ils sortent déjà leurs riffs puissants et m’emportent dans un trash metal des plus maîtrisés. L’expérience musicale de ces Anglais de Bristol s’en fait ressentir, et le public n’en est pas mécontent.

Setlist : Intro, "A New World Order", "Peace", "Chaos Is King", "The Sound Of Violence", "Let There Be Death", "Angels Of Death", "Destroyer Of Worlds", "Born For War", "66 Fucking 6", "Fight With The Beast", "Metal Forces", "Onslaught (Power From Hell)", "Thermonuclear Devastation".



Je parlais de pile électrique avec Olivier de BENIGHTED… Lorsque j’ai vu Barney de NAPALM DEATH entrer sur scène, j’ai présenté mes excuses à mon appareil, mes objectifs, pour les malheurs que j’allais leur faire subir… Je me demande si Barney ne se nourrit pas de l’énergie de ses musiciens tant leur différence de comportement est radicale. Un Barney possédé t’enchaînant parfaitement des titres comme "Life?", "Deceiver", "The Kill", alors que Shane, Mitch et Danny, plus discrets, t’envoient un son des plus maîtrisés.

La fin de ce fest est là… enfin ? Ouais parce que la pluie c’est chiant ? Oh déjà ? Pense ce que tu voudras, si tous les festivals se déroulaient dans des conditions parfaites, dans un champs de marguerites surplombées d’un arc en ciel, ça se saurait… Puis imagine un festival metal dans ce genre de conditions...avec un Barney de NAPALM DEATH sautillant dans un t-shirt Flower Power, ça le ferait moins en crédibilité n‘est-ce pas ? Nous n’avons peut-être pas été gâtés par le temps mais l’affiche, elle, et pour une première édition était quand même hallucinante !

Je ne peux pas achever l’écriture de cet article sans faire mention de Yan l’organisateur et de son discours reflétant son soulagement et sa déception à la fois. L’impression de s’être planté, mélangée à une satisfaction d’avoir organisé un bel évènement. Pour ma part je dois dire que ce fut une première édition réussie, tant par la beauté du site, de la sympathie des bénévoles et de Yan lui-même… Et d’après ce que j’ai pu entendre du public mais aussi des artistes sur scène, je ne suis pas seule à soutenir cette belle initiative.

Une belle affiche, mais un peu public peu nombreux. Alors vous avez fait quoi les mecs pour ne pas être venus ? Il n’y aura pas d’édition 2015 mais on sait que le Lezard’Os sera de retour en 2016, ne faites pas l’erreur de le louper une fois encore… Ne vous plaignez pas de ne pas assez entendre parler d’évènements metal, encore faut-il s’y rendre lorsqu’il y en a !