Lorsque j’ai vu ce que nous réservait la journée metal du "Léz‘Arts Scéniques", je me suis empressée de me procurer ma place plus d’un mois à l’avance. C’était sûr, je devais être présente à tout prix et justement en parlant de prix, le coût de la place pour cette journée était relativement accessible, surtout quand on voit les groupes annoncés. Ce n’était pas moins de huit groupes et pas des moindres. C’est pourquoi en ce début d’après-midi du 30 Juillet 2010, j’embarque dans ma petite voiture, billet en poche et je me rends tout droit à Sélestat pour cet événement que je ne veux pas louper.

Le site est plutôt pas mal fait, les petits points positifs, c’est qu’il est bien agencé, suffisamment grand pour ne pas qu’on se marche dessus, pour comporter un magasin avec différents marchandisings proposés, pas moins d’une dizaine de restaurants (de quoi manger ce qui nous fait le plus envie), mais aussi un élément essentiel : un stand distribuait des protections d’oreilles gratuitement. Et suffisamment petit pour accéder d’une scène à une autre relativement rapidement et facilement.

Les côtés négatifs ne sont que des détails sans grande importance mais néanmoins embêtants dans certains cas. Le site n’a pas de parking à proposer, on est donc obligé de se garer au centre ville alentour, d’autant plus que le petit parking situé en face de l’entrée du site était en stationnement interdit pour toute la durée du festival. En revanche les places alentour étaient gratuites et il y avait toujours de la place. Autre point un peu gênant, la boisson était interdite dans l’enceinte du site, compréhensible pour des raisons de sécurité (ils l’avaient signalé sur le site Internet), en revanche les bouteilles d’eau étaient autorisées mais seulement sans le bouchon, donc deux possibilités s’offrent à nous, soit on tient sa bouteille d’eau dans la main toute la soirée en évitant de la renverser, soit on la jette et à ce moment là, ça revient à dire que toute boisson est interdite y compris les bouteilles d’eau.

Le site restait agréable et fonctionnel. Et puis de toute façon, on était là bas pour la musique et pas pour un quelconque confort.

Dix-sept heures le festival démarre avec comme premier groupe : INSIDE PROJECT, un groupe Français d’hardcore, tout ce que je n’aime pas, heureusement qu’ils n’ont joué qu’une demi heure et j’étais impatiente comme d’autres de voir jouer le groupe suivant. INSIDE PROJECT avait de la chance de partager la scène du "Léz ‘Arts Scéniques » avec d’autres très bons groupes, ils ont été plus ou moins à la hauteur, bien que cette musique ne soit appréciée uniquement par des fans du genre.

Et puis vient le tour d’ULTRA VOMIT d’entrer en scène, ils ont joué sur la grande scène et du monde était là pour les accueillir. ULTRA VOMIT, un groupe à la con (sans aucune méchanceté bien sûr), des paroles très très recherchées et une ambiance festive, plus vraiment besoin de présenter les petits Nantais qui savent faire parler d’eux. J’avais vraiment hâte de les revoir, j’adore l’ambiance de leur concert, écouter leur connerie et en plus j’aime aussi leur musique bien qu’elle ne soit pas toujours très recherchée. Mais c’est toujours un grand n’importe quoi et c’est pour ça qu’on aime, même s'il est vrai que parfois on peut arriver à saturation, surtout que c’est assez répétitif. Si c’est la première fois qu’on les voit on ne peut qu’apprécier et c’est largement mieux en live que sur album mais si c’est la deuxième ou troisième fois ou X fois qu’on les revoit on remarque un jeu scénique assez répétitif : ils font toujours monter sur scène une personne du public pour lui faire chanter "Une Souris Verte" ce qui leur permet d’enchaîner sur "Pov’connard" et "Les Canards", chanson clef du groupe, est toujours jouée à la fin. La présentation du groupe est presque la même à chaque concert, bref leur set et leur jeu scénique sont toujours les mêmes, mais c’est leur marque de fabrique et bien que ça dérange certaines personnes, pour moi, ça reste la grande éclate quand même. Ils savent chauffer la scène, ils savent ce qui plait et ne se prennent pas au sérieux et c’est pour toute ces raisons qu’on apprécie. Je pense que je ne me lasserai pas de les voir.

On se remet de cette partie de rigolade pour aller applaudir KORITNI, le groupe Australien qui sort un nouvel album chaque année depuis qu’ils existent, c'est-à-dire depuis 2006. Et pourtant quand on les voit, ils donnent vraiment l’impression d’exister depuis plus de 20 ans, sans doute à cause de leur style musicale : un bon hard rock comme on les aime. Je ne connaissais pas ce groupe et pourtant j’ai trouvé ça plutôt entraînant avec un chanteur extravagant qui passe de la chemise à fleurs au débardeur moulant (avec limite les poils du torse qui ressortent), mais un bon chant bien qu’un peu lassant à force, et une bonne musique, c’était plaisant à entendre et ça changeait des deux groupes précédents.

Et voilà GOJIRA qui prend place sur la grande scène. Pas besoin de présenter ce groupe qui est l’un des groupes Français les plus connus en France et à l’étranger. Pas mal de monde était impatient de les voir mais, pas moi. Malgré que j’apprécie le death, je n’accroche pas à leur musique, déjà sur album et malgré le live ça ne change pas. Mais comme je m’abstiendrai de tous points négatifs, je n’aime pas, je n’aime pas, c’est tout. En revanche, d’après les impressions de certaines personnes, GOJIRA ça déchire tout et en live c’est toujours aussi bon et intense. Une bonne prestance et une atmosphère qui correspond à leur musique, ce que j’ai moi-même remarqué. Je crois que tout est dit dans ces quelques lignes.

Le prochain groupe se nomme LOUDBLAST, encore un groupe Français, ce qui n’est pas pour nous déplaire, et comme GOJIRA pas la peine de les présenter, d’autant plus que c’est déjà un groupe connu depuis pas mal d’années. Je ne les avais jamais vus, et ne m'étais pas trop intéressée à leur musique, ce fut donc une découverte pour moi. Et je n’ai pas été déçue. J’aime bien leur présence sur scène, j’aime bien ce qu’ils font, bien que je ne sois pas restée au devant de la scène toute la durée du concert. Mais ça ne m’a pas déplu et donc pourquoi pas les revoir. Par contre les pauvres ils ont eu la difficile mission de jouer juste avant MOTÖRHEAD, ce qui signifie qu’une bonne demi heure avant la fin de leur concert presque tout le monde se battait pour avoir la meilleure place devant la scène qui accueillait MOTÖRHEAD à vingt-deux heures.

Vingt-deux heures sonnent, certains les attendent depuis déjà de nombreuses minutes, personnellement je les attendais depuis le début. Alors MOTÖRHEAD, c’est qui et quoi ? C’est un bon vieux groupe de hard rock Londonien des années 70, 80 et pourtant même en 2010, le trio fait toujours son effet. Il y a foule, c’était à prévoir, la plupart était venue juste pour eux à en juger par la désertion de nombreuses personnes juste après le concert. Je ne les avais jamais vus, mais ce n’est plus une claque que je me suis prise mais une très grosse paluche, une heure un quart c’était vraiment trop court, je ne voulais pas quitter le groupe même si j’étais impatiente d’entendre jouer les suivants. Ce qui est dommage c’est le son, beaucoup trop fort et on entendait très peu chanter Lemmy Kilmister, (mais comme c’était la première fois que je les voyais, peut-être que le chant est toujours comme ça). J’étais en extase devant le solo de batterie et de guitare. J’irai les revoir, c’est presque sûr, parce que MOTÖRHEAD, bah c’est du MOTÖRHEAD et ça restera du MOTÖRHEAD.

Ah enfin le groupe que j’attends depuis le début, le groupe que j’ai vu plusieurs fois mais j’en redemande tout le temps, c’est l’un des groupes que je préfère et j’ai de la chance qu’en live ce soit vraiment génial : ELUVEITIE. Bien que ce soir là ne fut pas le meilleur concert voire même le moins bon. Le son était vraiment merdique on n’entendait pas le chanteur ce qui est dommage surtout qu’on en avait vraiment eu plein les oreilles avec MOTÖRHEAD. Je dois dire que j’étais déçue, je m’attendais vraiment à mieux, outre les problèmes de son, ils n’ont joué qu’une heure, ce qui est trop court pour jouer toutes leurs meilleures chansons, seulement un seul titre de leur nouvel album et pourtant il est plutôt mal comme opus. Beaucoup moins de présence sur scène, mais c’est sans doute à cause du manque de place, ils jouaient sur la petite scène et ils sont plutôt nombreux. Mais à côté de ça, ils sont toujours aussi contents d’être là, et de jouer, le chanteur adressait la parole beaucoup plus au public par rapport aux autres concerts que j’ai fait d’eux. Mais j’ai aimé ce concert parce que j’aime ce groupe, j’aime leur musique et j’aime les voir sur scène mais ce n’est vraiment pas le meilleur que j’ai vu et essentiellement à cause du son, c’est dommage.

PARADISE LOST, on connait tous plus ou moins PARADISE LOST, comme moi je ne connais pas tout du groupe et pourtant je connaissais toutes les chansons qu’ils ont joué, et ça fait vraiment plaisir, parce qu’ils ont joué les plus connues, peut-être pas les plus belles, quoique si les plus belles : "As I Die", "Unreachable", "Erased" et la magnifique chanson de leur nouvel album "Faith Divides Us, Death Unites Us". Un super concert, ça vaut vraiment le coup d’œil et le coup d’oreille par la même occasion, depuis le temps que je voulais les voir aussi, le son n’a pas trop posé de problème (alors que les bouchons étaient indispensable pour MOTÖRHEAD, je n’en ai pas eu besoin pour PARADISE LOST) et le concert était plus calme, la moitié des personnes s’étaient volatilisées après MOTÖRHEAD. Une ambiance que je pourrais un peu qualifier de romantique, en même temps PARADISE LOST est tout de même un des plus grands groupes gothiques. C’était vraiment super de terminer le concert et par conséquent cette première journée de festival par : "Faith Divides Us, Death Unites Us". Et c’est avec des étoiles plein les yeux que je quitte le site en voulant revoir à tout prix les trois derniers groupes.

Un festival plutôt sympathique, avec de bons groupes, que j’ai apprécié. Je n’ai pas trouvé le temps long, pas d’attente entre les groupes, ce qui est bien et pas bien, parce que lorsqu’on ne veut rien rater, on n’a pas le temps de faire autre chose. Mais vraiment une grosse déception pour le son qui était vraiment pitoyable pour certains groupes. Et voilà, c’est ici que je conclue mon live report plutôt conséquent. Je n’ai pas été déçue de mon festival et j’ai vu des groupes que je voulais voir ou revoir, il y en avait pour tous les goûts, ce qui diversifiait bien le concert. Et ainsi s’achève cette journée.