"La jauge est pleine", c'est une nouvelle réjouissante qui se pointe à nos oreilles à la veille de la soirée de LOFOFORA !

C'est dans une salle aux trois quarts pleine que UNSWABBED ouvre la soirée. Des titres qui punchent et une salle qui se met en mouvement doucement, et la chaleur monte directement d'un cran. Les Lillois, plus si novices que cela et venus défendre leur dernier EP "Tales From The Nightmares Vol.1", ouvrent le bal avec tout de même un son propre, rock et efficace. Les compositions sont bourrées d'énergie et sont bien agencées, elles permettent au groupe de monter doucement en puissance. Sceptique au début, j'ai été convaincu au fil du show par un set qui tient la route, qui est assez plaisant à l'écoute et qui est énergique. Après de longs remerciements et un selfie avec le public, le groupe quitte la scène ayant mené à bien sa mission : rendre moite une salle sèche.

C'est dans cette ambiance survoltée et au doux son d'une foule criant "Lofo, Lofo, Lofo" que les musiciens investissent la scène et que Reuno prend place. Bientôt 30 ans de carrière et l'énergie des débuts les anime toujours autant. LOFOFORA alterne les titres récents et les titres mythiques ("Le Fond Et La Forme"…), la foule accroche et les reprend en choeur. Reuno, fidèle à lui-même, échange et participe pleinement à la fete. On assiste à un slam dès le second morceau, le ton est donné. La prestation est sans faute, puissante, rock et punk, les titres en français sont repris par une foule compacte et suante. Peu à peu, au fil des morceaux, la scène se fait envahir par les slammers, un puis deux, et ça défile régulièrement. Depuis plus d'une vingtaine d'années, LOFOFORA est là avec ses textes engagés et son envie de partager sa musique qu'on ne présente plus. Un rapide tour d'horizon de la population présente nous montre que ce n'est plus une, mais deux générations que l'on trouve désormais dans le public : ceux qui, il y a 20 ans, pour le lancement de LOFOFORA, étaient déjà là et qu'on retrouve fidèles au poste, devant pour certains à reprendre en choeur, ou plus en retrait avec le sourire, et puis la génération d'après, leurs enfants finalement, qui eux s'en donnent à coeur joie sur les slams et autres pogos virils. Comme quoi, certains groupes sont intemporels, le message le semble également, puisque plusieurs tranches d'âge s'y retrouvent, avec tout de même pour ma part une préférence pour les titres plus anciens. Concernant le groupe, c'est avec l'énergie des débuts qu'il investit et occupe la scène. Le poids des années n'a pas de prise semble-t-il sur LOFOFORA, Reuno en veut toujours plus avec notamment cette remarque : "On est déjà venu une paire de fois et on fait a fait suinter les murs, aujourd'hui il faut plus", effectivement il y en a eu plus, l'air n'était respirable, mon appareil photo, lors d'un changement d'objectif peu adéquat dans cette moiteur, s'est rempli de buée, et la sueur coulait sur les murs de la salle au rythme des morceaux qui défilaient avec un son au poil.

Grosse soirée au final, à l'ancienne, à base de partage et d'échange, les barrières entre les musiciens et le public sont absentes. Il est de peu de lieux où on retrouve cette ambiance, merci les Môles.