On a tous un(e) pote toujours en retard et qui provoque des échecs d’organisation, n’est-ce pas ? La mienne étant de la partie ce soir là, JACK FACE est déjà sur scène lorsque j’arrive à l’Usine. Une tempête de décibels m’accueille donc brutalement (Vive les boules Quies !). Bien que la salle soit bien remplie, le public est plutôt calme. Il faut dire que ce soir l’affiche est assez hétéroclite, les deux groupes ne tapant pas dans le même style. Cependant (et contrairement à ce que j’ai pu voir lors d’autres concerts avec des genres différents à l’affiche), le public est réceptif et le sera tout au long de la prestation.

Sur scène donc, JACK FACE nous propose un thrash qui suinte le groove, saupoudré de rock’n’roll. Quelques headbangers se défoulent sur la très groovy "Stink". Le jeu est en puissance et JACK FACE peut se targuer d’avoir une réelle capacité atmosphérique. Une distribution d’EPs gratuits ponctue leur prestation. On arrive au dernier morceau, et le groupe accueille sur scène le Révérend Hector Boom (The Reverend Hector Boom, Rock expérimental psyché) pour un final à grands coups de sermons survoltés. Une très bonne prestation de JACK FACE qui aurait mérité un peu plus de mouvement côté public !!

Environ un quart d’heure de pause et ça bouge du côté de la scène. C’est sur une intro sombre que les LOFOFORA débarquent devant un public multi générationnel. Les première mesures d’"Au Secours" résonnent et ça pogote déjà, certains scandent les paroles. Côté scène, la présence scénique de Reuno fait toujours autant des merveilles et le groupe prend visiblement toujours autant de plaisir à jouer. LOFO poursuit avec un autre titre de l’album "Dur Comme Fer", "Les Gens". Reuno chauffe le public déjà bien survolté, et voici "Mémoire De Singes", dont l’intro est directement suivie d’un pogo général et de quelques slams. C’est donc devant un public conquis d’avance que le groupe enchaîne sûr la classique "Le Fond Et La Forme" issue de l’album éponyme. Force est de constater que la ferveur est intacte chez LOFO ! "Macho Blues" et  "Dur Comme Fer" clôturent en beauté cette première partie du concert. Car comme l’explique Reuno , le groupe va jouer en priorité des morceaux de leur nouvel album "Monstre Ordinaire" qui sera d’ailleurs, à un morceaux près, joué dans sa totalité.

Et cela se fera dans l’ordre de l’album : ça commence donc avec "Utopiste", suivie de "Les Évadés". LOFOFORA a visiblement toujours des choses à dire, et l’interprétation est à la hauteur du propos. "On a tous notre élixir d’indifférence…" c’est ainsi que Reuno introduit "Elixir" qui sera agrémenté d’un joli circle pit, suivie de "La Merde En Tube" et de "Le Visiteur" et son intro sombre. Voici ensuite "Cannibales", enchaînée avec "Frustrasong". Reuno fait une pause pour expliquer au public ce choix de privilégier leurs nouveaux morceaux : "On vous fera plus de vieux morceaux la prochaine fois ! Mais là on présente le nouvel album. On pourrait vous resservir toujours la même soupe comme certains, mais on préfère continuer à proposer du neuf, c’est du respect !" explique-t-il, avant d’annoncer "La Beauté Et la Bête", qui clôture donc l’avant rappel. Parce que, bien sûr qu’il y a un rappel ! Reuno en profite pour remercier le public, et le groupe offre aux fans un retour aux sources avec "L’Oeuf", dont les paroles sont reprises en chœur, suivie de "Le Pire". Certains réclament "Buvez Du Cul" mais LOFO refait un détour par l’album "Le Fond Et la Forme" avec "Auto-Pilote". Reuno remercie encore une fois le public d’être toujours là après toutes ces années avant d’ajouter en riant : "Si un jour, on fait de la merde, il faudra nous le dire, s’il vous plaît !". Puis LOFO comble une bonne fois pour toutes la salle en terminant sur le morceau tant demandé : "Buvez Du Cul" clôture donc ce concert des LOFOFORA, qui ont, s’il était nécessaire de le faire, encore démontré que leur statut de pilier de la scène metal Française est toujours d’actualité.