La review

LOUDBLAST + ZOE + DA'WA
La Maroquinerie - Paris
12/12/2005


Review rédigée par Pécos


L’association la BIC (Brigade d’Intervention Culturelle), créée il y a 4 ans dans la région Nord-Pas-De-Calais, réalise depuis plusieurs années des opérations événementielles nommées "La Marmite". Ces Marmites proposent chaque année à des artistes de la région Nord-Pas-De-Calais, de se produire lors de manifestations en France et en Europe. En s’appuyant ainsi sur un socle médiatique organisationnel et médiatique, ces artistes bénéficient de rencontres, de promotion, et d’un relais avec les professionnels du spectacle vivant et du disque. Cette année, « La Marmite » innove et crée à Paris son propre festival. L’équipe nordiste investit pendant 3 jours La Maroquinerie pour 3 soirées thématiques, les 12,13 et 14 décembre. C’est la soirée metal, avec DA'WA, ZOE et LOUDBLAST qui nous intéresse ce soir.



C’est vers 20h30 que les hostilités débutent, avec DA'WA. DA'WA, ou comment continuer à faire vivre le rap metal, très en vogue il y a quelques années, malgré le coup de vieux certain qu’il a pris. Au premier abord, il y a de quoi rire, tous les clichés d’un genre éculé sont là : les baggys, les locks, les "jump, jump", le flow téléphoné…on se croirait l’espace d’un instant, revenu à une époque où Hed(pe), Reveille, Papa Roach et compagnie faisaient la loi. Si le style me repousse totalement, que tout sente le réchauffé et l’absence totale d’originalité, DA'WA, à la différence d’un groupe comme Keishah, met du cœur à l’ouvrage et cela se voit. Les deux frontmans font tout pour faire bouger le public, sans trop en faire…ce qui est tout à leur honneur. Les intentions sont là, mais la musique sonne quand même extrêmement plate. Bref, passons.



Arrive ensuite ce qui constituera pour moi, la grosse surprise de la soirée : ZOE. Quatre type à la dégaine de rockers (du pantalon à la coupe de cheveux), qui viennent secouer la salle, au son de leur heavy rock stoner. Du gros rock’n’roll bien lourd, porté par une rythmique en béton, flirtant méchamment avec le bon gros stoner, pratiqué par des groupes comme Dozer ou encore High On Fire. Une puissance indéniable, un groove certain et une présence scénique qui dépote, et le public accroche de suite. Le second guitariste se la joue guitar hero en puissance, et dynamite le set. Une bonne demi heure de rock’n’roll en bonne et due forme, ponctué par un rappel avec Hervé, le batteur de LOUDBLAST en guest star derrière les fûts. Rien de tel pour vous requinquer un homme. Voilà un groupe à surveiller de près.



Après une attente un peu abusive, les rois du thrash metal Français montent enfin sur scène. Tous les chevelus se massent sur la scène et font vibrer leurs cordes vocales. Stéphane Buriez (guitariste chanteur, mais aussi producteur d’une bonne partie de la scène metal Française actuelle) apparaît calme et posé. Il parle calmement, expliquant qu’il ne vient pas souvent à Paris, et qu’il donc sur le public pour tout retourner. Le set démarre alors brutalement. La double pédale part dans une course folle, les chevelures s’agitent en rythme…..nous sommes bien à un conert de death/thrash. Les riffs entaillent les chairs, la batterie cavale, le public exulte. LOUDBLAST mêle vieux titres, et morceaux plus récents. Sur scène, on a à faire à une véritable machine de guerre, qui maîtrise parfaitement son sujet. Le public se rentre dedans cordialement. On remarque deux sortes de fans : le trentenaire nostalgique de la grande époque Bay Area aux states avec Deicide, Morbid Angel, Obituary notamment, et le fan bien plus jeune qui arbore fièrement son tee shirt Slayer, et qui a probablement découvert LOUDBLAST avec "Planet Pandemonium", le dernier album en date du combo Lillois. Les deux se rencontrent alors, pour le plaisir de la musique. Après une bonne heure, le set s’achève comme il a commencé…dans le bruit et la fureur.

On remercie LOUDBLAST d’avoir donné une prestation aussi intense, et surtout la BIC pour sa joyeuse Marmite.