La review

MACHINE HEAD + HATEBREED + BLEEDING THROUGH
Forest National - Bruxelles (Belgique)
05/02/2010


Review rédigée par Ichigo


Pour beaucoup de gens, MACHINE HEAD symbolise une grande histoire d’amour, dont l’origine remonte soit il y a quinze ans avec leur premier album "Burn My Eyes" qui deviendra cultissime on ne le sait que trop, soit plus tard par grâce à leurs nombreux albums qui ont traversé les ans et les modes pour aboutir à deux chefs-d’œuvre musicaux : "Through The Ashes Of Empire" et ce que Metal Hammer considérera comme le meilleur album de la décennie, "The Blackening". Comme il est prouvé qu’au moins la moitié de la réputation du combo est due à ses prestations live, les tournées promotrices du dit dernier opus se sont enchaînées à un rythme plus qu’effréné, en première entre autres de titans tels que Megadeth et surtout Metallica, qu’on ne présente plus. Après presque trois ans de tournées intensives remplies de beaucoup de hauts et de quelques bas, le groupe pense tout doucement à se reposer afin de préparer un nouvel album… Sans toutefois priver les fans d’une pure tournée en tête d’affiche comme on les aime tant. En l’occurrence, on aime encore plus lorsqu’on sait que les premières parties ne sont autres que BLEEDING THROUGH et HATEBREED. Ce Black Procession Tour passera donc à la célèbre salle qu’est Forest National à Bruxelles ce Vendredi 5 Février. Quoi de mieux pour débuter l’année en puissance ?

Devant les portes de la salle s’allonge une file de longueur plutôt raisonnable en comparaison aux kilomètres auxquels on pourrait s’attendre. A l’ouverture, mettre les pieds à l’intérieur ne prend que quelques minutes. Le temps de repérer les endroits stratégiques tels que le merchandising et le bar (enfin, un pluriel serait plus adapté vu la pléthore de stands proposant boissons et nourriture en tous genres) et nous voilà dans la salle. Nous découvrons qu’une partie des gradins sera occultée, réduisant la capacité de la salle à 5000 personnes maximum, ce qui est déjà pas mal. Les gens arrivent tout doucement tandis que les "Diehards" de MACHINE HEAD se ruent aux premiers rangs pour être sûr d’agripper leur barrière jusqu’à la fin de la soirée. A 19h30, il est temps de commencer. Initialement, l’ouverture était octroyée aux Californiens d’All Shall Perish, qui à notre grand dam ont annulé leur participation à la tournée pour raisons personnelles. Ce sont donc les Californiens (oui car mis à part HATEBREED qui vient du Connecticut, tous les autres proviennent du "Golden State") suivants sur la liste, à savoir BLEEDING THROUGH qui seront chargés de lancer la machine.



La formation fait son entrée sous des acclamations plus que satisfaisantes et commence avec "Finnis Fatalis Spei" tout en annonçant la couleur du show : rapide et précis. En effet, ces deux qualificatifs qui font leur point fort sur CD sont aussi leur atout live principal : tout est bien carré, bien rôdé, bien en place, parfaitement ficelé, rien ne dépasse… C’est très bien tout ça, mais un peu plus de spontanéité n’aurait pas été du luxe car personnellement je n’accroche ni sur CD ni en concert. Certes, on ne peut nier la qualité des compositions et encore moins le talent des membres, mais ça ne suffit pas car en plus de proposer des titres qui se ressemblent tous par leurs structures "couplets rapides + refrains + breakdowns" et des mélopées de claviers qui tombent parfois comme un cheveu dans la soupe, le groupe n’a pas une attitude scénique mémorable (bien qu’irréprochable, je le concède). Nous aurons droit à une setlist de sept titres comprenant des morceaux bien connus des fans : "Orange County Blonde And Blue", "Love Lost In A Hail Of Gun Fire" ou encore "Kill To Believe". Le public semble passer un bon moment sans toutefois bouger autant que Brandan ne cesse de le demander. Cette demi heure de set fut donc très bonne techniquement parlant, mais plutôt ennuyeuse avec des lumières agaçantes et des trop nombreuses répétitions.



N’importe quel fan d’HATEBREED vous dira qu’avec ce groupe, tout se passe dans la fosse et non pas sur CD. Ces affirmations ne sont que trop vraies car il est bien connu que le groupe détruit sur son passage. Ce jour là ne fera aucunement exception à la règle : après une entrée triomphale, les Américains débutent le set en puissance avec "I Will Be Heard". Le son est plutôt correct (ce qui sera malheureusement loin d’être le cas avec MACHINE HEAD) et les lights moins intempestifs que chez BLEEDING THROUGH. Il n’en faudra pas plus au public pour sauter dans tous les sens et créer des pits dignes de la renommée du groupe (même si heureusement quelques rangs derrière, ce sera encore gérable). Cette motivation, elle est provoquée par les membres eux-mêmes, forts d’une énergie et d’une volonté redoutables : profitant un maximum de l’espace que la scène leur offre, ils seront manifestement très contents de l’accueil que le public leur réserve. Au programme nous avons une setlist best of d’environ 50 minutes constituée de purs titres taillés pour le live, et bien évidemment les innombrables tubes qui ont ponctués la discographie du combo, à savoir : "Defeatist", "Tear It Down", "Live For This", "Before Dishonor", "To The Threshold", "Doomsawyer", "This Is Now", et l’énorme "Destroy Everything" qui déchaînera les foules. Trois titres de leur dernier album éponyme seront également de la partie, et ces trois titres ne sont autres qu’"Everyone Bleeds Now", "In Ashes They Shall Reep" et "Merciless Tide". Le public connaît déjà bien ces derniers et donnera libre cours à sa joie, que ce soit physiquement, ou en chantant en cœur avec Jamey Jasta qui, au passage fera une petite dédicace à nos Do Or Die nationaux, dont le chanteur Chris était présent pour l’occasion. A la fin du set, qui sera passé bien trop vite pour nous, Jamey rappellera qu’HATEBREED sera à l’affiche du Groezrock, le Vendredi 23 Avril 2010… Bon à savoir !



Le moins qu’on puisse dire, c’est que MACHINE HEAD a décidé de mettre le paquet pour cette dernière tournée. Les membres avaient d’ores et déjà annoncé aux médias que la durée de leur set ne ferait pas moins de deux heures moins quart, sans compter que la setlist serait différente chaque soir et comprendrait des titres jamais ou peu joués jusqu’à présent. Nous voilà donc en train d’attendre le moment fatidique devant la scène, aux côtés des "hardcore fans" du groupe déjà en train d’hurler, de chanter et de trépigner d’impatience. Après un bon moment d’attende (même si tout à fait raisonnable), l’intro se lance. Il n’en fallait pas plus au public pour devenir fou et essayer par tous les moyens d’approcher la barrière (et de voir Robb Flynn de plus près). C’est dans cette atmosphère sauvage, violente et irrespirable que se joue le premier titre du concert, à savoir "Clenching The Fists Of Dissent", dont je n’ai pas vu grand-chose sur scène, je l’admets. On enchaîne directement avec "Imperium" que le groupe se devait obligatoirement de jouer et que tout le monde attendait de pied ferme. Les circles pits sont déjà en route depuis belle lurette et les cheveux tournoient dans tous les sens. Robb commence donc sa série de petits discours, clamant haut et fort le bonheur du groupe de revenir dans le pays, s’excusant pour le malaise de Phil qui a provoqué l’annulation de leur concert lors de la tournée avec Slipknot et Children Of Bodom, l’an dernier, et annonçant le prochain titre, jamais joué avant cette tournée : "Spine". Même si la chanson date de "The More Things Change" et en dépit des conditions, les Californiens assurent. Les conditions oui, car Forest National n’est pas une salle adaptée à un concert de metal, ce qui nous a donné un son infâme pour MACHINE HEAD.



Dommage car, même si le groupe se donnera à fond, on peut clairement affirmer que les problèmes de sons, les parties brouillonnes et les chants clairs presque inaudibles gâcheront partiellement leur prestation. La setlist, comme annoncée, couvre assez bien la carrière du combo (mis à part "Supercharger") , mettant particulièrement l’accent sur les trois premiers albums et sur "The Blackening". Concernant ce dernier, nous aurons droit à "Beautiful Mourning", "Aesthetics Of Hate" et "Now I Lay Thee Down" ; tandis que pour les anciens titres, seront de mise "Old", "Bulldozer", le dévastateur "Struck A Nerve", le non attendu "Bays Of Pigs", "Exhale The Vile", le merveilleux "The Burning Red", et ce qui sera pour moi la grosse surprise, que je n’aurais jamais espérée : "Block" et ses circles pits sans fin ! Les membres débordent d’un charisme extraordinaire et s’impliquent à fond dans leur jeu, pour la plupart du temps avec succès (quelques couacs lors des soli) notamment lors du chant clair qui peut très vite devenir dangereusement faux (heureusement ça ne sera pas le cas). Le concert arrive tout doucement à sa fin avec Block et le groupe quitte la scène sous un "Goodbye" tonitruant de Robb, mais le public en veut plus, et à coup de chants et de "Machine Fucking Head", rappellera ses Américains préférés à l’ordre. Pari gagné, les voilà qui reviennent pour le rappel attendu qui sera composé des deux hymnes que tout le monde connaît : "Halo" et "Davidian". Après ces presque deux heures de pure folie, MACHINE HEAD doit tout de même mettre une fin définitive au concert, comme quoi, toutes les bonnes choses ont une fin… Sans toutefois omettre d’annoncer que le prochain album est déjà en cours de préparation et qu’il surpassera de loin "The Blackening". On attend donc déjà ce nouvel opus avec impatience mais en attendant, "Headbang motherfuckers" !