La review

MACHINE HEAD + BRING ME THE HORIZON + DEVILDRIVER + DARKEST HOUR
Le Zénith - Paris
23/11/2011


Review rédigée par Xel


Après 3 ans d’absence quasiment jour pour jour depuis leur dernier passage au Zénith de Paris les thrasheurs de la Bay Area sont de retour après la sortie de leur septième album : "Unto The Locust" avec leur tournée Européenne "The Eighth Plague Tour", de quoi nous prouver une fois de plus leur statut de bête de scène. La soirée s’annonce riche en émotions, de quoi justifier les 600 km en TGV et un passage de moins de 24 h sur la capitale. Au programme, quatre groupes : DARKEST HOUR, DEVILDRIVER, BRING ME THE HORIZON et MACHINE HEAD.



Les hostilités débutent à 19 heures précise, à peine rentrée dans la salle que les lumières s’éteignent, juste le temps de se diriger vers la fosse et DARKEST HOUR nous offre son set de 30 min. Personnellement, c’était bien la première fois que j’entendais parler de ce groupe, mais pour une entrée en matière ce fut vif et incisif. Ce groupe a vraiment fait preuve d’une énergie débordante sur scène et musique accrochante, le public commence à se chauffer par cette longue soirée d’hiver. Y a pas à dire, ce groupe de death metal mélodique de Virginie nous donne de leur puissance et si par bonheur je les recroise en festival, je retournerai les voir avec grand plaisir. Va falloir maintenant confirmer ça après réécoute sur CD.



Le temps de retrouver les potes de festival (et oui c’est quand meme mieux quand il y a de la lumière dans la salle et un peu de silence) et quinze minutes plus tard, les Californiens de DEVILDRIVER montent sur scène pour 35 minutes de bonheur, de quoi présenter leur tout nouvel album "Beast" sans pour autant oublier leurs titres cultes. Le public réagit au quart de tour, les bras se lèvent, le ton de la soirée est donné. Néanmoins 35 minutes c’est très court, et au bout de huit titres, ça sonne déjà la fin alors que le Zénith est surchauffé. Ce n’est pas la première fois que je croise ce groupe en fest, mais disons que la dernière fois fut au Sonisphere 2010 à Zurich et les conditions climatiques (épouvantables) ne m’avait pas permis de pouvoir profiter pleinement de leur musique tapageuse. Avant de partir, Dez Fafara demande de faire du bruit pour les groupes qui ont joué et ceux à venir, tout se passe bien jusqu’à ce que le nom de BRING ME THE HORIZON soit prononcé…



C’est étrange à dire et encore plus à décrire mais je pense n’avoir jamais vu une ambiance retomber aussi vite. La lumière s’éteint et ce sont les membres de BRING ME THE HORIZON qui entrent en scène sous un silence des plus totaux. De toute évidence, ces Anglais aux looks pubères (on se souviendra particulièrement du t-shirt du chanteur arborant fièrement un chaton au regard de Chat Potté) dénotent plutôt avec les groupes précédents. En même temps, on peut se poser la question de ce que vient faire un groupe de deathcore – metalcore ici, surtout en troisième position juste avant MACHINE HEAD. Néanmoins et malgré ce froid hostile, ils ne baissent pas les bras et donnent toute leur énergie sur scène, emportant avec eux quelques (très) rares adeptes. Je crois que le seul moment où ils ont réussi à faire réagir le public, ce fut quand leur leader exhortait le public à crier "Fuck you" le majeur levé pour annoncer leur titre ou pour leur circle pit et encore, ça c’était au début.
J’avoue avoir rigolé quelques temps de voir le silence et l’indifférence totale de tous ces chevelus, car en effet le metalcore c’est vraiment pas mon truc, et j’étais plutôt contente de voir que j’étais loin d’être la seule. Puis à voir leur mine quelque peu dépitée en se donnant à fond malgré tout, et en remerciant tout de même le public (en Français !) je me suis sentie mal, attristée pour eux, à savoir quelle soirée de merde ils allaient passer dans les coulisses après un échec aussi retentissant en y ayant mis toute la meilleur volonté du monde.
Enfin bon, moi à leur place, je serai vite partie de scène mais ils ont tenu bon leur set de 45 min (interminables). Ces ptits gars sont sacrement téméraires ! J’ai même pensé à les applaudir à la fin, puis je me suis sentie seule à avoir de la compassion pour eux, donc non. NB : en l’occurrence, je pense que "Bring Me the Deception" serait peut-être plus approprié comme nom de groupe.



Bon, fini de jouer, là on va passer aux choses sérieuses, toutes ces mises en bouches étaient fort sympathiques mais là on a besoin de quelque chose de fort et puissant pour réchauffer ce Zénith en perdition. Les "Machine Fucking Head" commencent à retentir dans le public, la nuée de sauterelles promise semble arriver. La pénombre revient, et les premiers accords de "I Am Hell" avec la voix du charismatique Robb Flynn retentissent. Le ton est donné, nous voilà en enfer dans la fosse…
Sur la scène des projections sur trois écrans (2 lateraux et un grand pour le fond) rappellent pour chaque musique l’ambiance visuelle de l’album dont est issu le titre, histoire de raviver les mémoires des novices. Ensuite s’enchaîne "Be Still And Know", le dernier album a la part belle décidemment. Les hits s’enchainent à une allure ahurissante bien que Robb ne perde pas une occasion pour communier avec le public et en l’abreuvant de ses verres lancés à la volée. Cheerz ! L’ensemble de leur discographie est plutôt bien représenté, tous leurs hits incontournables y passent de "Burn My Eyes" à aujourd’hui, et le public est aux anges. A noter tout de même l’interprétation en (semi) acoustique de "Darkness Within" (pas de bol quand j’ai vu la guitare acoustique sur scène, je souhaitais plus entendre "Descent The Shade Of Night") forte en émotion.
Après un court rappel, nous voilà sur la dernière ligne droite, "Halo" sonne et résonne en cœur, cette chanson est vraiment fantastique, surtout en live quand on voit le duo Flynn-Duce jouer dos a dos. Enfin, la célèbre "Davidian" premier hit d’anthologie de MACHINE HEAD rugit et le public clame haut et fort d’une seule et unique voix "Let freedom ring with a shotgun blast".
1h45 min vient de passer (d’ailleurs je ne comprends toujours pas comment une telle distorsion temporelle peut avoir lieu pour que ça semble toujours aussi court !), la lumière revient dans la salle qui acclame ses héros du soir. MACHINE Fucking HEAD a assuré une fois de plus, et prouve à nouveau qu’ils sont incontestablement bien un groupe de live. La soirée fut riche en émotions, et c’est le cœur léger qu’on repart vers la réalité, encore merci pour cette catharsis. Maintenant il n’y a plus qu’à attendre cet été pour le retour du quatuor de la Bay Area dans nos contrées. Les 1200 km parcourus en moins de 24h ont bien été rentabilisés, puis bon, faut dire aussi que c’est toujours une parfaite occasion pour revoir les potes de festivals. Rendez-vous en Juin !

Setlist "I Am Hell (Sonata in C#)", "Be Still And Know", "Imperium", "Beautiful Mourning", "The Blood, The Sweat, The Tears", "Locust", "This Is The End", "Aesthetics Of Hate" , "Darkness Within ", "Old", "Declaration", "Bulldozer", "Ten Ton Hammer ".
Rappel : "Halo", "Davidian".

Photos tirées de : www.mathieuezan.com