La review

MADONAGUN + LYR DROWNING + K.A
Le Klub - Paris
17/02/2013


Review rédigée par Mat' Foucher


Le concert de cette soirée du 17 Février au Klub s’ouvre avec le groupe K.A. C’est donc dans une salle petite, à la luminosité qui laisse à désirer, que le groupe K.A joue la deuxième date du lancement de leur nouvel EP : "Reborn Again", la première étant hier, à la MJC Le studio de Limours. Limours étant très loin, c’est donc à cette date au Klub que je pouvais revoir, avec plaisir, le combo. Rappelons que la dernière date du groupe au Klub était celle du Skullkrusher Deathfest qui se déroulait le 10 Juin 2012 avec des groupes tels que Corrosive Elements, Savage Annihilation, Tales Of Blood, et Cut Throat.



19h45, avec un nombre de personnes relativement fort pour le Klub, leur prestation commence. C’est avec un nouveau morceau, figurant dans leur EP, "Again", que le groupe a choisi de nous balancer ce qu’il savait faire de mieux : une musique aux riffs entraînants et délectables. Le morceau "Again" est assez semblable à "Kaos" ; un obus musical. Pour autant, cela n’enlève rien à son identité et à sa force. La rythmique est délectable, et les backings vocaux de Raf impressionnants. Après "Reborn", qui se veut être dans la même lancée que le précédent morceau, K.A nous interprète "Inertia", morceau figurant dans leur EP de 2011 : "Gestation". Ce qui est appréciable dans ce morceau c’est qu’il ne reste pas sur une unique ligne musicale : le début commence avec des riffs lancinants, brutaux aux refrains, pour ensuite demeurer sur une base plus calme, plus mélodique accompagnée de solos de guitare. Il est appréciable du début à la fin. Puis au milieu du morceau, nous a été joué un magnifique solo de guitare par O-H-M.



On en vient au prochain morceau "Fire Control" du nouvel EP. H-Ram tente tant bien que mal de faire bouger un public, mou à l’extrême. Ca me faisait mal au cœur pour le combo, qui mérite bien mieux que cela. Ce dernier morceau, comme ceux du nouvel EP, se veut être sur une base beaucoup brutale que les morceaux des précédents EPs, qui mêlaient brutalité et mélodie (et oui c’est possible, preuve en est !). Ensuite, le groupe nous a joué un autre classique de leur EP "Gestation" : je cite "Chrysalis". Ce morceau, se base sur une rythmique mélodique mais paradoxalement est accompagné de la voix de H-Ram profondément brutale, gutturale. Vient ensuite "The Fall", nouveau pavé, nouveau morceau qui atteste de la génialité du groupe. Je sais, ce n’est pas très objectif tout cela. Vient enfin, le très attendu (pour ma part, et apparemment de plusieurs autres personnes également, vu la façon dont elles se sont remuées dessus), le magnifique "Kaos", également de leur nouvel EP. Ce morceau n’est qu’un instrumental, mais putain, les mots me manquent pour dire à quel point il est élaboré, transcendant. C’était le paroxysme de ce set. Ce morceau c’est : un jeu efficace à la double pédale de Rul, des mélodies à la guitare qui sont efficaces. Ces mélodies s’emboîtent à la perfection avec la batterie. C’est un véritable état d’osmose entre les différents musiciens, que mes cervicales ont subi. Pour finir ce set, le groupe nous a joué deux morceaux de "Gestation" : "Claim" et "By TheOne". Ces deux morceaux restent sur la base que j’ai évoquée précédemment : amalgame de mélodies et de brutalité. Par conséquent, K.A nous a présenté une musique T-R-A-N-S-C-E-N-D-A-N-T-E, mais cependant pas accueillie par le public comme il se devrait. Je tiens à saluer le courage de H-Ram au chant qui n’a pas dérogé à sa position de parfait gueuleur (et bassiste), malgré un abcès dentaire. Bravo les gars.

Setlist : "Intro", "Again", "Reborn", "Inertia", "Fire Control", "Chrysalis", "The fall", "Kaos", "Claim", "By the One".



Après ce set éprouvant, arrive sur la minuscule scène du Klub, LYR DROWNING, un combo également parisien. Je les revois, après 5 ans : la dernière fois étant pour le concert également sur cette scène, du 27 Janvier 2008 avec Agnosys, Lethal Mind, Shiryu et Kharnell. Le line-up a été bouleversé depuis cette époque là : Nils Courbaron est arrivé à la guitare (également musicien dans T.A.N.K, et dans son projet personnel Nils Courbaron's Project), Fabien est arrivé à la basse à la place de Virginie, et Emmanuel au piano n’a pas été remplacé. Le premier morceau a avoir été joué par le combo, est donc, "Oceanic", figurant dans leur dernier album " Beyond The Borders"(2011) . C’est un cours morceau, un instrumental, qui atteste dès le commencement du set du fait, qu’Opeth demeure une très forte influence pour le groupe. Ce morceau m’a surtout fait penser à l’état d’esprit et à l’instrumental de l’album "Damnation". Vient ensuite le morceau "Beyond The Borders", le morceau "principal" de leur dernier album, éponyme. Le morceau se base sur des riffs assez redondants, une voix qui demeure sur les mêmes bases, à part pour certains passages, où Goulven module sa voix pour qu’elle soit plus claire, plus mélodique, et qu’elle colle ainsi davantage aux riffs plus mélodieux des guitares. Goulven (au chant et à la guitare) se laissait véritablement percer par la musique que le groupe jouait. Ensuite, nous est présenté le morceau "To The Gates Of Morning", qui a la différence des autres morceaux joués jusqu’à maintenant, vient de l’album "Blind From Birth" (2007). Le morceau s’ouvre sur un agréable jeu de batterie de Nicolas accompagné de douces mélodies à la guitare. Ce serait se leurrer que de penser que tout le morceau demeurerait sur cette base car le groupe a opéré une coupure inattendue nous présentant alors des riffs brutaux et mélodiques, cette dernière touche étant apportée par Nils. Vers la fin du morceau, Nils nous a joué un beau solo de guitare, nous donnant qu’un petit aperçu de l’étendue de ses capacités. Ce morceau se détache du précédent et du prochain car se nourrissant de plusieurs alternances, entre des parties plus brutales et d’autres essentiellement mélodiques.



LYR DROWNING nous a ensuite joué "Out From Your Guts", également sur leur dernier album. Mon analyse du morceau "Beyond The Borders" serait également vérifiable pour celui-ci bien qu’il soit légèrement plus brutal. C’est un morceau qui mêle mélodies, effets atmosphérique et voix brutale. Dans un registre tout autre, nous est présenté "Once It’s Gone", qui débute sur une voix claire, puis reste dans une atmosphère plus calme, bien que le morceau soit entremêlé sporadiquement de mélodies légèrement plus brutales. "The Inescapable Weight Of Gravity" a elle, été plutôt bien accueillie par le public. Il faut dire, que les riffs simples mais efficaces prêtaient davantage à un petit déchaînement, que les précédents morceaux. C’était sûrement le morceau que j’ai le plus apprécié de cette prestation ! Le groupe est ensuite revenu aux origines en interprétant "Subsitutes" de leur EP "Blind From Birth", l’occasion pour Goulven d’assimiler le titre à "prostitutes". Le morceau ne se détache guère des autres dans le fond : de belles mélodies, audiblement, avec une voix brutales. Les deux derniers morceaux de ce soir étaient eux aussi issus du dernier album du groupe.  "Mad Crowds" et "To Faraway Coasts" reposaient eux davantage sur l’utilisation de sonorités renvoyant au synthé, renforçant ainsi l’aspect mélodique des compositions de LYR DROWNING. Ce set du combo était bien élaboré, plutôt bien accueilli par le public, mais je n’ai pas vraiment été sensible à la musique proposée, bien que respectant réellement le travail qui a été fourni, et la technique de chacun des membres !

Setlist : "Oceanic", "Beyond The Borders", "To The Gates Of Morning", "Out From Your Guts", "Once It’s Gone", "The Inescapable Weight Of Gravity", "Substitutes ", "Mad Crowds", "To Faraway Coasts".



MADONAGUN arrive enfin sur scène. C’est le groupe le plus handicapé par la taille de la scène : avec 6 membres, difficile de tout faire tenir sur la minuscule scène du Klub. Nach au synthé, a du se mettre en retrait, et Mattjö se mêlait parfaitement bien avec le public. Le groupe commence donc avec "Stairway To Hell", et non pas le cultissime "Stairway To Heaven" (des Led Zepp’). Je ne sais pas s’il faut y voir un quelconque clin d’œil. En tout cas, c’est donc bien "Stairway To Hell" qui ouvrira le set des MADONAGUN ! Le choix a très bien été fait, puisque le morceau s’ouvre sur une belle intro. Le jeu de batterie de Manuel renvoie tout d’abord à des sonorités plutôt black metal, mais change vite d’horizon musical. Le morceau se construit ensuite de mélodies au synthé qui s’accompagnent d’une voix gutturale qui arrive à se moduler pour mettre ensuite en avant un chant clair, et de solos de guitares agréables à l’écoute. J’avoue ne pas être fan des chants clairs en général, pourtant j’ai vraiment apprécié ce morceau ! Le groupe nous joue ensuite "Bloodlust". Le morceau, comme en réalité, tous les autres, a très bien été accueilli par le public. Le fait que Maatjö mise le set sur un lien privilégié avec le public, donne un tout autre ressenti sur la musique, je pense. Le morceau était délectable : toujours très mélodique, avec une voix claire et gutturale, mais cependant avec des riffs parfois pesants, lents, mais lourds. Il s’est bouclé sur un impressionnant solo de guitare. Du même album "Grovel At Her Feet" sorti en 2012, Madonagun nous a ensuite joué "Chaos Seeds". Ce morceau ce reposait essentiellement sur une base au synthé qui créait une certaine atmosphère "industrielle". Cette atmosphère était cependant bouleversée par les différentes approches des influences du groupes : des passages davantage jazz, mêlés par moments de guitares saturées, et de riffs accrocheurs, de quoi ainsi saluer l’éclectisme des influences du combo, qui se mêlaient parfaitement bien ! Encore un autre morceau du dernier album du groupe qui nous a été proposé, voici donc "Twilight To The Men". Je dois avouer que ce morceau a été un de mes préférés : débutant sur des guitares saturées assez redondantes, et se poursuivant sur des riffs simples mais efficaces, avec une voix atteignant plusieurs degrés.



Avec "Scars", le morceau suivant, MADONAGUN nous a proposé un morceau avec une voix qui montait en puissance, des riffs parfois rapides, et un jeu à la batterie complexe, toujours délectable, agrémenté de solos de guitare qui collaient bien avec le reste des compositions : ils n’étaient pas impromptus, participant ainsi (avec le synthé) à la mise en valeur de mélodies harmonieuses. Avec "Grovel At Her Feet", le morceau éponyme de l’album, je dirais qu’à la différence des précédents morceaux, celui-ci reste quasiment toujours sur la même base musicale. Ce qui est regrettable. Vient ensuite l’avant dernier morceau : "...Or Die Free" qui se basait lui sur un chant à dominance claire, bien que quelque fois Mattjö martelait le public à coup de "Freedom" gutturaux, accompagnés de riffs transcendants. C’était un plaisir à l’écoute ! Le dernier morceau proposé par les MADONAGUN se différenciait légèrement de tous les précédents car déjà figurant sur leur EP "Rezurrect On The Razor Edge" (2010), et ensuite car étant guidé par un chant plus torturé que sur les autres morceaux. Ainsi, à travers ces différents morceaux, MADONAGUNnous a confirmé son but de faire de la musique de qualité, s’inspirant de plusieurs horizons musicaux, ne se cloisonnant pas à un seul genre prédéfini, avec un chant se modulant parfaitement. J’ai fortement apprécié le lien de proximité entre Mattjö et nous, le public. Agréable performance scénique, loin d’être lassante, MADONAGUN a été pour moi une belle découverte musicale !

Setlist : "Stairway To Hell", "Bloodlust", "Chaos Seeds", "Twilight To The Men", "Scars", "Grovel At Her Feet", "...Or Die Free", "In The Middle Of Nowhere".

Ce concert a été l’occasion de revoir une énième fois les musiciens de K.A, de m’en prendre plein la gueule, et les cervicales, avec leur musique de qualité, mais aussi avec celle de MADONAGUN, et enfin de revoir LYR DROWNING avec une approche différente des deux autres combos, mais tout aussi appréciable.