La review

MARDUK + BELPHEGOR + BLISS OF FLESH + KRYSANTEMIA
La Dynamo - Toulouse (31)
01/03/2015


Review rédigée par Lisa


Les piliers de la scène black metal scandinave MARDUK viennent investir la scène de la Dynamo aux côtés des Autrichiens de BELPHEGOR en ce 1er Mars. A leur côté sur cette date toulousaine, on retrouve les Italiens de KRYSANTEMIA et les Français de BLISS OF FLESH. 4 groupes en tout pour ce plateau black / death incontournable ! N’étant honnêtement pas une grande adepte de black metal à la base, la curiosité m’a quand même incitée à me motiver à bouger sur cette date qui promet d’être particulièrement explosive. Vous me voyez donc désolée de ne pas fournir ici un pur compte rendu de spécialiste de black mais j’ai fait ce que j’ai pu !



Les cinq musiciens de KRYSANTEMIA ouvrent cette soirée et débarquent sur scène à 20h00 précises pour nous envoyer leur death metal teinté de thrash aux influences type Kreator, Machine Head ou encore Venom. Les Italiens viennent défendre leur dernier album, "Finis Dierum" et le font de manière plutôt convaincante d’ailleurs. Si leurs sonorités modernes, puissantes et mélodiques rendent aussi bien sur album qu’en live, le public encore clairsemé de la Dynamo ne semble pas encore franchement réceptif malgré une salle plutôt bien remplie pour un début de soirée. La voix de Svi tient bien les rênes du début à la fin du set, alternant grunt puissant et chant moderne. A la guitare, on retrouve des riffs bien typés thrash classique et très convenablement exécutés. Très bonne impression pour un groupe qui m’était totalement inconnu avant ce concert. En une demi-heure, le groupe parvient à nous proposer un set bien calibré, efficace et qui donne franchement envie d’approfondir la découverte de cette formation et d’écouter plus en détail les trois albums que KRYSANTEMIA possède déjà au compteur en seulement six ans d’existence.



Arrive ensuite BLISS OF FLESH, autre groupe de ce plateau qui m’était inconnu avant ce concert. Cette formation de black / death originaire du Nord de la France nous propose ce soir un show cohérent et puissant qui éveille un peu plus l’intérêt du public présent dans la salle. Ça commence à se chauffer dans les premiers rangs et à se bousculer, signe éminemment annonciateur d’un bon set. Le groupe ne lésine d’ailleurs pas non plus sur le visuel en installant un backdrop (étonnamment le seul groupe de la soirée à avoir disposé d’un) à l’effigie du groupe.
Derrière son pied de micro orné tout de fer forgé, Necurat, bien grimmé black metal, balance des voix gutturales caverneuses tout droit sorties de l’enfer. A la batterie, Fleshstigma martèle quant à lui son instrument avec une violence bien convenue et nous offre une prestation franchement explosive. Le groupe se défend vraiment bien et démontre qu’il n’a rien à prouver aux grands groupes de black metal actuels. Alternant ambiances lugubres et mélodiques, les Français nous proposent tout un panel d’atmosphères variées, une violence raffinée alliée à des rythmiques déchaînées en rafale. Certains riffs sont bien catchy et parfaitement exécutés, et se marient très bien à la férocité vocale du chanteur, ajoutant de ce côté oppressant et lugubre. En tant que très grande adepte de death mais moins fan de black comme dit en intro, j’ai vraiment apprécié ce mélange entre les deux genres : BLISS OF FLESH nous délivre une formule franchement parfaite à coups de passages agressifs, lourds et nous emporte dans son atmosphère maléfique et provocante.
On peut être franchement contents d’avoir une formation aussi talentueuse sur nos terres. Les Calaisiens auront le mérite de déclencher les premiers mouvements de foule et quittent la scène en laissant un territoire propice aux shows des attendus BELPHEGOR et MARDUK. Pari réussi donc pour eux d’ouvrir pour ces deux pointures qui fouleront la scène après leur prestation. Une belle claque en bonne et due forme !



Bien décidée à conserver ma place au premier rang, je compte bien ne pas abandonner ma position, trop contente de la vue parfaite sur l’intégralité de la scène dont je profite. C’était sans compter l’aménagement de la scène que les techniciens viennent effectuer avant l’arrivée sur les planches de BELPHEGOR ; je me retrouve donc pile en face avec une "œuvre" constituée de crânes et d’os d’animaux empilés, et ce durant la totalité du show, histoire de bien comprendre l’ambiance du délire BELPHEGOR.
Helmut et ses associés apparaissent dès le début du concert très concentrés et en excellente forme pour déverser sur un public motivé un concentré de violence digne d’un assaut à la baïonnette. La performance sonore, déjà plus que satisfaisante durant les concerts des deux précédents groupes, se confirme être encore vraiment bonne, résultat d’un soundcheck précis : les volumes sont élevés au bon moment, les divers instruments bien équilibrés et le résultat est très propre, et assez puissant pour améliorer toujours plus la performance du rouleau compresseur BELPHEGOR. Niveau setlist le groupe nous enchaîne des morceaux aux titres tout aussi succulents les uns que les autres entre "Bondage Goat Zombie", "Feast Upon The Dead" ou encore "Lucifer Incestus". La setlist est variée et équilibrée, mais bien évidemment plutôt axée sur le dernier album des Autrichiens paru en 2014, "Conjuring The Dead", nouvel opus qui sonne en live de manière convaincante, très directe, et agressive. Les quatre comparses réussissent parfaitement à impliquer le public avec leur mélange de black et de death metal. La performance collective est absolument probante sur tous les points, avec une mention spéciale pour le chanteur Helmut, imposant et plus charismatique que jamais. Le public répond avec beaucoup d’enthousiasme, à tel point que la fosse devient bientôt le décor d’un pogo massif, transformant le local de la Dynamo en une sorte de fosse infernale miniature : exactement ce que l’on attend d’un concert de BELPHEGOR d’ailleurs. Le public salue enfin généreusement le groupe après une heure de show intense et quitte la scène afin de faire place aux Suédois de MARDUK.

Setlist : "Feast Upon The Dead", "In Blood-Devour This Sanctity", "Gasmask Terror", "Impaled Upon The Tongue Of Sathan", "Black Winged Torment", "Hells Ambassador", "Rex Tremendae Majestatis", "Lucifer Incestus", "Conjuring The Dead", "Bondage Goat Zombie".



Après l’excellente performance de BELPHEGOR, il est temps pour l’autre tête d’affiche de la soirée de monter sur la scène de la Dynamo. On va mettre les choses au point, malgré l’importante renommée de la formation, je découvre en grande partie le groupe ce soir. En réalité je ne connais des Suédois que brièvement leur album "Panzer Division Marduk", qui n’avait pas vraiment laissé une trace indélébile dans ma mémoire d’ailleurs.
Les lumières aux tons rouges plongent complètement la salle dans un état de tension quasi palpable et dans une ambiance obscure. L’impatience se fait grandissante au sein de la foule, le groupe se fait un peu attendre, pour qu’enfin les lumières s’abaissent et que la formation arrive sur les planches. Entrée de scène assez théâtrale (mais tout de même pas aussi impressionnante que ce que je m’étais imaginée), atmosphère Seconde Guerre Mondiale, bref MARDUK qui fait du MARDUK et c’est bien là tout ce qu’on leur demande : ambiance militaire, voix gutturale et sons violents à souhait : le chant de Mortuus, authentique protagoniste de la scène, est bien audible, le son toujours bien réglé. L’air menaçant derrière son pied de micro ou arpentant la scène avec l'air du mec qui veut tuer quelqu'un, le type te met limite mal à l'aise avec son image de psychopathe misanthrope. Morgan de son côté envoie ses riffs destructeurs avec conviction : il se démène franchement bien et nous livre une prestation bien captivante. Fredrik à la batterie assassine littéralement ses fûts : monstre de puissance et de maîtrise, il enchaîne les rythmiques supersoniques et les attaques de double pédale dévastatrices où sa frappe déchaînée prend toute son ampleur. Le groupe a pris la foule à la gorge, et ne la lâchera plus ! La haine religieuse de MARDUK se déverse sans retenue au sein d’une Dynamo en effusion. Le combo enchaîne ses chansons sans temps morts, MARDUK reste un groupe foncièrement virulent et martyrise les oreilles toulousaines avec des titres tous aussi puissants et efficaces en live les uns que les autres. Niveau setlist pas de grosse surprise, la formation est ici ce soir pour défendre leur dernier album "Frontschwein" en balançant des titres tels que "Wartheland""Afrika", ou encore "503". Le public ne s’y trompe pas en tout cas et répond présent en se déchaînant littéralement : ça pogotte sévère dans la fosse, le groupe se donne à fond et transmet une énergie non-stop dont se nourrit la foule. Headbanging et chœurs abondent sur les rythmes martelés par Fredrik et les grunts redoutables de Mortuus. On assiste à une véritable leçon de black metal, tous les éléments sont là pour nous convaincre : riffs puissants, chant possédé, enchaînement rapide, exécution impeccable, lourdeur bienvenue : MARDUK nous livre une prestation remarquable. Le groupe parvient à nous plonger avec une aisance phénoménale dans les sombres abysses de leur musique.
Au bout d’un peu plus d’une heure de live dévastateur, le groupe quitte assez froidement la scène sans réelles salutations ou remerciements au public (ça reste du black metal, on ne va quand même pas trop en demander !). En bref, MARDUK est un groupe live exceptionnel, à ne pas manquer que l’on soit fan de black ou non, et mérite incontestablement son statut de formation culte au sein du genre.

Setlist : "Frontschwein", "The Blond Beast", "Slay The Nazarene", "The Levelling Dust", "503", "Wartheland", "Into Utter Madness", "Blackcrowned", "Cloven Hoof", "Burn My Coffin", "Warschau", "Afrika", "Sulphur Souls", "Souls For Belial".