Chroniquer un groupe deux fois en cinq mois n’est pas chose aisée, surtout quand le hasard veut que la première partie soit assurée par un combo également "reporté" il y a peu, en l’occurrence NEEDLE SHARP. Mes deux précédents live reports ayant eu pour cadre le Divan du Monde et le Zèbre de Belleville, j’avoue être pris d’une certaine curiosité quant au choix de la salle du jour, un lieu réservé aux résidences d’artistes et aux simulations live au sein de studios de répèt'. Premier constat, le son est impeccable, le light design excellent même si le LED System n’est pas propice aux meilleures photos. Qu’importe, l’endroit est assez petit mais judicieusement aménagé, créant une ambiance vraiment conviviale à la soirée.

NEEDLE SHARP ouvre les débats, toujours drivé par la volcanique Laëllou, bien décidée à chauffer l’ambiance ; toujours aussi cool et sympathique, les Parisiens ravissent par la proximité qu’ils dégagent avec le public, percutant dans leurs morceaux suintant l’essence même du rock’n’roll, se définissant eux-mêmes comme du "90C et 8 bras de 60 cm de tour"… de quoi expliquer l’énergie du groupe "on stage", des compos toujours aussi inspirées, des références de haute teneur et un plaisir réel à nous livrer un show familial à coup de riffs et de phrasés catchy. Fidèles à ce qu’ils véhiculent, à leur personnalité.

MOVEN. S, second combo de la soirée revisite le nu metal, un genre où se bouscule généralement tout et rien à la fois. Ce soir, la qualité est au rendez-vous ; le combo offrant une énergie scénique revigorante, dont Shay la petite frontgirl aussi talentueuse que belle, est la clé de voûte, parfaitement secondée par Cee dont le coffre est réellement impressionnant. Côté musique, MOVEN. S propose une fusion parfaite entre textes accrocheurs et viscéraux, un son lourd et pesant aux accents groovy. Communicatif jusqu’au-boutisme ; à découvrir urgemment si ce n’est déjà fait…

MARKIZE vient conclure de la plus belle des manières, une soirée où le chant féminin a clairement été mis à l’honneur. Une setlist faisant la part belle à leur dernier opus "A Perfect Lie", un jeu scénique parfaitement produit, les Parisiens nous offrent comme à leur habitude, un show carré et techniquement parfait ; exit le côté goth des débuts (même si pour ma part, je les aurais assimilé au courant néo dandysme), exit l’electro rock un peu trop pop à mon goût, le groupe s’oriente vers un son plus musclé teinté d’indus, dont les vocaux et l’instrumentation ne sont pas sans rappeler Delain ou encore Cristina Scabbia. On ressent clairement les progrès accomplis par un combo ayant beaucoup appris des nombreux concerts donnés à travers le monde, tout en réussissant à conserver leur propre style, généreux, groovy et fédérateur…