Ce soir, c’est au Zénith de Paris à la porte de Pantin que ça se passe. Malgré la grève générale qui paralyse les transports, le concert n’a pas été annulé. De mon côté, j’ai heureusement réussi à trouver un covoiturage, ce qui simplifie bien les choses. Ce n’est pas la première fois que j’ai l’occasion de voir les MASS HYSTERIA sur scène et vu l’énergie que dégage le groupe sur scène, c’est toujours un plaisir d’assister à un de leurs concerts. Lorsque j’arrive sur place vers 19h15, la salle est plutôt clairsemée.

Un quart d’heure plus tard, c’est donc les Franciliens de POGO CAR CRASH CONTROL qui ouvrent le bal. C’est un groupe plutôt récent dont les musiciens ont une moyenne d’âge entre 20 et 25 ans. Si le groupe se revendique comme étant une formation de garage punk, il me semble néanmoins que cela ressemble plutôt à un crossover entre punk et metal. Leur musique est brute, sauvage et basiquement rock‘n’roll. Les (jeunes) membres du groupe sont assez mobiles sur scène. Ils ont la fougue de la jeunesse. Ils ont déjà à leur actif un EP sorti en 2016 et un premier LP sorti, lui, en 2018 ("Déprime Hostile"). Pas mauvais mais on sent cependant un manque de maturité. Sans doute faut-il laisser le temps à ses membres de trouver leur identité en s’affranchissant des stéréotypes du genre ? Au final, le groupe joue à merveille son rôle de "chauffe-salle".

Au bout de trois quarts d’heure, le groupe quitte la scène. Pendant la pause qui précède l’arrivée en scène du deuxième groupe, la salle commence à se remplir petit à petit. Aux alentours de 20h30, c’est au tour des Essonniens de HANGMAN'S CHAIR. A la différence du groupe de première partie, ses membres ont autour de la quarantaine et ont déjà une sacrée expérience dans le monde du metal. En effet, le groupe a été formé en 2005 sur les cendres du groupe de sludge metal Es la Guerrilla. Outre la différence d’âge, la musique qu’ils proposent est bien différence de celle de POGO CAR CRASH CONTROL. L’ambiance des albums d’HANGMAN'S CHAIR est particulièrement sombre et mélancolique, comme en témoigne par exemple le titre de leur dernier album ("Banlieue Triste"). Musicalement, c’est un mélange de doom et de sludge, à la manière d’un Crowbar première époque. D’une noirceur abyssale, leurs riffs sont puissants et d’une agressivité tout en retenue. Ce quatuor n’est pas forcément très mobile sur scène mais n’est-ce pas l’esprit même du sludge ? Il est néanmoins étrange qu’un groupe de ce style ait été programmé avec MASS HYSTERIA tant l’énergie et le groove de ces derniers tranchent avec la noirceur des premiers. Un moment très intense que ce concert malgré tout !

A 21h30, le temps est enfin venu pour les vedettes de la soirée de monter sur scène. MASS HYSTERIA n’est pas un nouveau venu dans la scène puisque le groupe a été formé en 1993 et compte pas moins de neuf albums à son actif. Quelques instants avant le début de leur prestation, on sent que la fébrilité du public est à son comble. Une toile blanche recouverte du logo du groupe dissimule pour le moment la scène. On ne voit donc pas le groupe s’installer sur scène.
La toile tombe par terre, ce qui marque le coup d’envoi du concert. Le groupe vient défendre son dernier album, "Maniac" (2018). C’est donc naturellement par un extrait de cet album que le groupe ouvre sa prestation. Les riffs du morceau "Reprendre Mes Esprits" résonnent dans la salle désormais bien remplie. Le groupe est mobile, dégageant une énergie folle. Le chanteur Mouss (un des fondateurs du groupe) est en communion avec le public, arguant en permanence ses fans qu’il remercie d’être venus. Il fallait en effet du courage pour braver le froid et les grèves ! Le groupe enchaîne sur des morceaux de l’album "Matière Noire" (2015) puis de son disque de 2007 ("Une Somme De Détails"). Vu la discographie bien fournie du groupe, ses membres ont l’embarras du choix. Lorsque le groupe joue le morceau "Positif A Bloc" (extrait de l’album "L’Armée Des Ombres"), l’énergie du concert atteint des sommets. S’il puise dans l’ensemble de sa discographie, la groupe fait néanmoins la part belle à son dernier LP, "Maniac", avec des morceaux comme "Nerf De Boeuf" ou "Derrière La Foudre". Au cours de la soirée, Mouss fera plusieurs fois référence aux gilets jaunes, comme pour inciter son public à la résistance. De même, il invitera le public à plusieurs reprises à faire un wall of death. Avec le morceau "Plus Que Du Metal", l’ambiance devient survoltée autant sur scène que dans la fosse. De même, le jeu de scène se fait plus spectaculaire avec des effets pyrotechniques. En effet, on aperçoit des flammes illuminer la scène. Après avoir interprété le titre "Chiens De La Casse", le groupe disparaît quelques instants avant de réapparaître pour la traditionnelle séance de rappels. On a alors droit à de très anciens morceaux composés dans la décennie 90, comme "Knowledge Is Power", "Donnez-Vous La Peine" et enfin "Furia". C’est ce dernier morceau qui clôt le concert. Quelques instants avant la fin du concert qui aura duré près d’une heure et quarante-cinq minutes, Mouss invite plusieurs enfants (les rejetons des membres du groupe) à monter sur scène. Au final, la prestation de MASS HYSTERIA fut particulièrement intense. Un moment très intense, comme toujours !

Setlist : "Reprendre Mes Esprits", "Vae Soli", "Notre Complot", "Une Somme De Détails", "Babylone", "Vector Equilibrium", "Positif A Bloc", "Failles", "Même Si J’Explose", "Se Brûler Sûrement", "Nerf De Bœuf", "Derrière La Foudre", "P4", "Contraddiction", "Aimable A Souhait", "L’Enfer Des Dieux", "Plus Que Du Metal", "Tout Est Poison", "Chiens De La Casse".
Rappel : "Arômes Complexes", "Knowledge Is Power", "Donnez-Vous La Peine". "Furia".