La review

MAX & IGGOR CAVALERA + AYAHUASCA
Substage - Karlsruhe (Allemagne)
04/08/2017


Review rédigée par Cédric


Amateur de longue date de l'album "Roots", qui a bercé mon adolescence de son hymne intemporel, je ne pouvais manquer cette date des frères Cavalera à Karlsruhe, soit à deux pas de chez moi ! Réunis pour les vingt ans de l'album, ils profitent de l’occasion pour tourner et le rejouer pour notre plus grande satisfaction ! Les mauvaises langues diront que Max n'est plus le même, qu'il ne joue que sur quatre cordes, que bla bla bla... ben ouai les gars, il a pris vingt piges... mais ce dont je suis sûr, c'est qu'à chaque occasion qu'il m'ait été donné de le voir en live, avec Soulfly, j'ai pris un pied monumental tant le bonhomme en impose. La salle est déjà ouverte quand j'arrive et curieusement, je m'attendais à plus de monde. Mais une fois installé dedans, les spectateurs arrivent tranquillement pour prendre place aux abords de la scène alors que nous accompagne une petite musique zen en fond sonore... juste ce qu’il faut pour se détendre avant le début des hostilités et se mettre dans l’ambiance et profiter comme il se doit du concert à venir. Je l'espère toutefois puisque je ne connais pas la première partie, AYAHUASCA, dont je n'ai jamais entendu la musique avant.



Alors, les huit - oui huit - Allemands prennent la place pour nous balancer du death aux influences tribales. Influences surtout perceptibles dans les percussion puisqu'ils ne sont pas moins de deux à frapper des fûts en plus du batteur, autant dire qu'il y a un sacré nombre de caisses juste sous nos yeux. Les trois guitaristes se partagent le reste de la scène tandis que le bassiste et le chanteur récupèrent les miettes. Alors que dire de la prestation ? Peu de chant, beaucoup de complaintes et de growls mais malheureusement, tout autant de confusion ; il fallait s'y attendre avec autant de monde. C'est dommage car le concept n'est pas idiot et les rythmes que je devine ne me semblent pas dénués d'intérêt. Un line-up plus modeste n'aurait pas été une mauvaise chose. Bien qu’ils soient nombreux sur scène, le public n'a pas été gâté en interactions et seul le chanteur tenta quelques sollicitations. Trente petites minutes de show plus tard, le staff s'active pour faire place nette avant l'arrivée des frangins brésiliens.



Ils sont attendus les Cavalera ! Le public trépigne et le brouhaha ne fait que monter tout au long des balances. Public qui s'est largement étoffé pendant le set d’AYAHUASCA puisque la salle est au bord du complet. Tout en discrétion, Igor se pose sur son tabouret alors que Max déboule en sautillant alors que le public n'en peut plus d'attendre. Il est là bordel, Max ! Et en plus il est en en forme et semble sincèrement content d'être là, le large sourire qu'il arbore en dit long.
Donc comme sur l’album, le groupe démarre violemment avec "Roots Bloody Roots" que la foule et moi-même connaissons par coeur. Ensuite, Max sort son berimbau - tout le monde sait que ça s’appelle comme ça ! - pour entamer l’intro caractéristique de "Attitude". Je ne vais pas refaire la playlist puisqu'elle coule de source ! Igor pour sa part maîtrise ses morceaux et tape comme un forçat. Dommage que durant les trois premiers titres il était dans la pénombre et que je n'ai pas pu prendre de lui un cliché satisfaisant... Quant à leurs acolytes, Marc Rizzo malmène sa guitare pour notre plus grand plaisir, le tout au nez et à la barbe (j'ai honte..) de Tony Campos qui balance la purée comme une brute. Alors que la quasi-totalité de "Roots" y passe, les frérots ont décidé qu'ils n'en resteraient pas là et nous abreuvent d'autres titres dont une improbable reprise de "Ace Of Spades" ou de Black Sabbath. On notera au passage qu'aujourd'hui Max fête ses quarante-huit ans et comme on n'en a jamais assez, la soirée se termine comme elle a commencé, avec "Roots Bloody Roots" dans une version revue et plus énervée que l'originale.
On aimerait que ça dure encore mais les bonnes choses ont une fin, et le groupe quitte la scène sous une pluie d’applaudissements grandement méritée. On se refait la même dans dix ans !



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