La review

MAYHEM + WATAIN
Le 106 - Rouen (76)
14/12/2016


Review rédigée par Antoine


Le 14 Décembre à Rouen, on prenait un peu d'avance sur la messe de Noël pour faire une messe noire en compagnie de MAYHEM et WATAIN. L'occasion de ce beau plateau, c'est de se remémorer le passé, jouer un de leurs anciens albums en intégralité et pas des moindre : "De Mysteriis Dom Sathanas" pour MAYHEM et "Casus Luciferi" pour WATAIN ! Beau programme pour les fans de la première heure et les fans de black de manière générale. Retour dans le passé !



J'avais une certaine hâte de retrouver WATAIN sur scène car j'avais été vraiment impressionné par leur mise en scène il y a de ça quelques années. Pour le coup, ça a évolué et ils sont un peu plus soft, comme quoi tout le monde s'assagit avec le temps ! Pour mettre dans l'ambiance, on voit le backdrop qui reprend la pochette de l'album, l'arrivée sur scène se fait surtout avec Erik Danielsson qui allume toutes les bougies mais manque de se brûler, le bâton s'étant cassé… J'ai vu des photos des concerts suivants, ils ont agrandi le manche, pas fous les gars ! Bref, la soirée commence, et l'interprétation de "Casus Luciferi" peut maintenant se dérouler, le public est visiblement fan du groupe et de cet album. Pour le coup, c'est parfait, le son est très bon, ce qui laisse l'occasion de se replonger dans cet album sombre à souhait. Et là rien n'est laissé au hasard, tout semble impeccablement préparé, les gars sont bien rodés et l'ambiance pesante habituelle de leurs concerts n'en est que renforcée. A tel point que ça en devient presque robotique, assez flippant donc mais bon ça reste dans le thème pour le coup. Le côté cru et brut du son du disque est bien rendu ce soir, rien de mieux qu'un "Opus Dei" pour voir que la brutalité est toujours bien au rendez-vous. La cérémonie suit son cours au fil des 8 morceaux qui composent le disque, Erik procède toujours aux étapes de son rituel sur scène, se rendant devant son autel. Ce sont vraiment de bons showmen dans ce groupe, Erik a encore prouvé qu'il harangue la foule aisément sans même dire un mot et les autres membres du groupe n'ont pas à se faire prier pour booster les fans. Le reste est assuré par le décor macabre constitué d'os, de bougies et de pics présents sur scène. On est bien dans du WATAIN pur jus ! La magie noire des Suédois a fait son effet ce soir, le public est déjà envoûté. Bon courage à MAYHEM pour passer après ce set sans surprise mais redoutable…

Setlist : 1. "Devil's Blood", 2. "Black Salvation", 3. "Opus Dei (The Morbid Angel)", 4. "Puzzles Ov Flesh", 5. "I Am The Earth", 6. "The Golden Horns Of Darash", 7. "From The Pulpits Of Abomination", 8. "Casus Luciferi".



Pour le coup, c'est un décor beaucoup plus minimaliste avec MAYHEM, comme à leur habitude c'est un ensemble de deux drapeaux, un pupitre sur lequel il y a quatre bougies, un crâne et c'est tout. Enfin il y a aussi le backdrop reprenant, lui, aussi la pochette du disque. Mais entre la fumée et l'absence de lumière (il y en a toujours plus qu'au Motocultor ceci dit !), on ne le voit pas bien longtemps. L'arrivée sur scène est elle aussi moins théâtrale que chez les compères suédois, dans le noir tous les musiciens arrivent suivi d'Attila qui, tel un prêtre satanique, prêche la parole satanique derrière son pupitre. Toujours aussi envoûtant par sa gestuelle. Les premières notes complètent le tableau pour une ambiance dark au possible. Ce disque, "De Mysteriis Dom Sathanas", traîne pas mal d'histoires derrière lui et a inspiré pas mal de zicos depuis sa sortie en 1994. Ce soir, on est plongés au cœur de ce disque, le son n'est par contre pas au rendez-vous et ne permet pas d'apprécier à juste titre. Mais l'atmosphère, elle, est bien présente. Aussi ténébreux que vénéré, ce disque sonne comme un pur Armageddon pour les impies, c'est un peu comme un retour aux sources. Pendant tout le déroulement du concert et à l'habitude du groupe, les échanges se situeront entre inexistants et ultra limités. Sans temps morts les morceaux défilent à grande vitesse, exécutés par ces silhouettes encapuchonnées (à l'exception de Necrobutcher et de sa basse toujours aussi vrombissante). Et sans s'en apercevoir, on arrive rapidement au morceau éponyme qui signe la fin du disque et donc comme on le remarque vite, la fin du concert lui aussi. Les Norvégiens mettent donc fin à cette occulte soirée en bouclant ce chef d'œuvre, les âmes perdues n'ont maintenant plus qu'à rentrer et attendre la prochaine tournée en espérant un set plus long. Pour les fans, c'est, je pense, un concert réussi. Personnellement j'en attendais un peu plus.

Setlist : 1. "Funeral Fog", 2. "Freezing Moon", 3. "Cursed In Eternity", 4. "Pagan Fears", 5. "Life Eternal", 6. "From The Dark Past", 7. "Buried By Time And Dust", 8. "De Mysteriis Dom Sathanas".

Par rapport à Moonspell qui, trois jours auparavant, a joué son disque "Irreligious" en intégralité et d'autres morceaux en rappel, cette soirée m'aura paru fade… D'autres aussi ont eu ce sentiment de trop peu, ce qui paraît assez logique quand les deux concerts cumulés ne dépassent pas les deux heures. Enfin bon, ils ont malgré tout fait leur taf en interprétant très bien leur album respectif, fidèles à ce qu'ils font d'habitude. Il n'en reste pas moins que c'était une très belle affiche black de Garmonbozia ! En espérant maintenant que 2017 apporte autant de bons concerts que 2016 !