La review

LES METALLURGICALES
Black Bomb Ä + Atlantis Chronicles + T.A.N.K + Born From Pain + Noein
+ Morpain + Arcania + Slaughtered + Beyond The Hatred
Théâtre De Verdure - Denain (59)
08/06/2013


Review rédigée par Ben


Cinquième édition quelque peu remaniée du festival de feu Patrick Roy, député maire de Denain et fervent défenseur de la cause métallique jusque dans l’hémicycle. Remaniée parce que les organisateurs ont désormais opté pour une alternance entre grosses têtes d’affiche une année et un off l’édition suivante.
Mais off n’est pas forcément synonyme de qualité amoindrie pour qui sait où chercher. En effet, cette nouvelle mouture du festival prend la forme d’un tremplin national pour les jeunes groupes émergeants, permettant au gagnant d’être réinvité l’année suivante et de partager l’affiche avec des pointures internationales. Ne faisons d’ailleurs pas durer le suspense plus longtemps et félicitons T.A.N.K que nous retrouverons avec plaisir en terres nordistes en Juin 2014.



Concentrons-nous maintenant sur le déroulement de cette journée parce que le programme est chargé. Premiers à ouvrir les hostilités, les locaux de BEYOND THE HATRED écument les salles de la région depuis 2009. Ce n’est donc que justice de les retrouver ici tenter de conquérir un plus large public. Leur metalcore n’est certes pas des plus original mais il est bien maîtrisé et on est en face de membres qui prennent visiblement leur pied. Laissons les prendre de la bouteille et on se donne rendez-vous dans quelques années.



Viennent ensuite l'un des gagnants du tremplin organisé quelques semaines plus tôt, les lillois de SLAUGHTERED, qui viennent défendre leur EP "First Invasion" sorti en 2012. Un niveau est passé question aisance scénique et leur "open-death" très inspiré de Gojira y prend plus de patate. Une fois les derniers défauts de jeunesse gommés, le quartet aura le potentiel de gravir les échelons.



La place encore chaude est rapidement investie par les Angevins d’ARCANIA venus tout spécialement nous envoyer leur thrash-death au visage. Sorte de croisement un peu bâtard entre Metallica, Megadeth et Testament, le groupe fait honneur à ses références et nous gratifie d’un set propre, carré et dynamique. On attend la suite les gars…



Changement radical de style avec les seconds gagnants du tremplin régional, j’ai nommé les brutasses de MORPAIN. Qu’on accroche ou pas sur leur hardcore mâtiné de metal brut de décoffrage, on ne peut qu’admettre que ces stakhanovistes de la scène ont la patate et savent faire bouger un public. Mais l’effet de puissance passe malheureusement assez vite et la soif se fait sentir.



Après quelques bières (oui, par cette grande chaleur, il faut lutter contre la déshydratation), nouveau grand écart stylistique avec les Normands de NOEIN. Après avoir représenté les couleurs de la France au mythique Wacken Open Air en gagnant le Metal Battle en 2011, ils ont sorti leur premier album et ne sont pas peu fiers de le défendre par chez nous. Mené par leur chanteuse Jenny, le quintette se donne à fond et ne laisse pas le public souffler (et ce ne sont pas les mâles de l‘assemblée, qui bizarrement se sont rapprochés de la scène, que ça semble déranger). Seul petit bémol, le son général ne rendait pas justice aux arrangements subtils de leur death-indus. A revoir très vite avec un son aux oignons et un light show digne de ce nom.



Après cette parenthèse de charme, place désormais aux moins glamours mais tout aussi énergiques BORN FROM PAIN. Avec les Allemands, pas de place pour les fioritures, c’est de la sueur, de l’énergie et du mosh à tout va. Fidèle à sa réputation, le groupe a mis la bagarre dans le pit pendant une heure à grands coups de hardcore-metal des plus burnés. Ça fait mal mais ça fait du bien.



Autre(s) bière(s) et c’est à une autre valeur montante de la scène française, ayant eux aussi représenté la France au Wacken (en 2009), T.A.N.K de montrer qu’ils ne sont pas venus enfiler des perles. Leur thrash moderne lorgnant fortement vers Soilwork, aux quelques accents metalcore est taillé pour la scène et les gaillards sont rodés à l’exercice tant et si bien que leur set ne souffre d’aucun temps mort. Une bonne découverte pour ma part, à revoir l’année prochaine au même endroit.



Difficile de succéder à autant de punch mais ATLANTIS CHRONICLES est bien décidé à ne pas boire la tasse (désolé pour ce jeu de mot médiocre, je vais de ce pas me flageller). Leur premier album "Ten Miles Under Water" avait été une très bonne surprise et j’attendais avec impatience de découvrir si leur death moderno-technico-mélodico-bourrin passe l’épreuve de la scène. Et c’est un pari gagné pour les Parisiens qui envoient soli en tout genre tout en gardant un sourire "genre c’est facile" à en écœurer tous les musiciens présents. Sans aucun doute un futur grand.



Le soleil qui se couche, la foule plus nombreuse, une odeur de frites et quelques djeunss bourrés, pas de doute, ça annonce l’arrivée de la tête d’affiche du soir, BLACK BOMB Ä. Dès les premières minutes du set, on comprend pourquoi leur réputation scénique n’est plus à faire. Carré, énergique et avec un style bien à eux, la sauce prend instantanément avec le public. Le quintette nous envoie à la figure un florilège de sa discographie et finit sa petite affaire par quelques acrobaties et le très réclamé "Oh Mary".

Il semblerait bien que la prise de risque de l’organisation ait payée et on espère que ce festival perdurera dans le temps. C’est tout leur mal qu’on leur souhaite.