La review

METAL MEAN FESTIVAL
Méan (Belgique)
22/08/2009


Review rédigée par Ichigo


Si vous vous en souvenez, la quatrième edition du Metal Mean m’avait on ne peut plus ravie l’an dernier, avec son esprit joueur, buveur, et "underground" avec un grand "U". J’étais donc déjà plutôt bien disposée à y retourner cette année, mais lorsque j’ai vu que des poids lourds chers à mon cœur comme SEPTICFLESH et HATE ETERNAL seraient de la partie, mon sang n’a fait qu’un tour et la décision a été validée automatiquement. Voici donc mes impressions de ce qui se révélera être une seconde fois, une journée de pure folie…

Je débarque sur le site du festival début d’après-midi, même emplacement que l’an dernier, mais déjà nettement plus de gens et un chapiteau de meilleure qualité (et solidité surtout, ce qui faisait défaut lors de la précédente édition). Les quatre groupes mis en compétition en guise de mise en bouche ont déjà tous fini leur set, et les votes sont en train d’être décomptés pendant que le jury de son côté tergiverse. INNERFIRE, qui rappelons-le, avait remporté de loin le tremplin côté public en 2008, ouvre donc le bal cette année. N’ayant malgré toutes mes tentatives plus eu l’occasion de les voir depuis, j’étais impatiente que le set débute…ce qui n’a pas tardé à arriver. Désormais, les Liégeois ont changé leur technique d’approche et commencent par un morceau plus facile d’accès que l’excellent mais complexe "Bloodred Failure", qui fera toutefois partie intégrante de leur set de 35 minutes. Le set en question, majoritairement axé sur leur dernier album "Of Legends And Allegiance" (avec entre autres "Samonios" et "Sordid") présentera également quelques anciens morceaux (de "My Lycan Me" et autres) mais nous serons surtout gratifiés de deux nouveaux titres, fraichement composés et tout simplement énormes : Innerfire a enfin trouvé "le" truc qu’il lui manquait, à savoir des passages plus catchy et accrocheurs, et s’en sert avec brio… Tout ça nous sera interprété dans la joie et la bonne humeur et surtout dans un son bien meilleur que celui de l’an dernier (bonne augure pour la suite des évènements) mais ceci-dit, on ne peut pas encore dire que la communication avec le public (pourtant bien réceptif) est le fort des membres, surtout de Dahl. Bilan du set : Bravo les gars, continuez comme ça !

Une des traditions du Metal Mean, est d’offrir à ces messieurs de quoi se rincer un peu l’œil, que ce soit des formations dont le choix laisse certains perplexes (Epica, Penumbra) soit, permettez-moi, plus couillues (Dylath-Leen, Izegrim). DIARY ABOUT MY NIGHTMARES (ou D.A.M.N pour aller plus vite et plus loin dans l’evil attitude) fait partie de cette seconde catégorie, proposant du thrash death bien fourni et très bien agencé, mené par une Toni (une, oui) au coffre puissant. Les réactions du public vont dans le bon sens assez rapidement, et la jeune femme le remerciera assez chaleureusement, bien que d’une manière presque incompréhensible ("Deutsch" accent à couper à la tronçonneuse oblige car oui, DAMN nous vient d’Allemagne). Musicalement parlant, on peut clairement dire que le groupe fait ce que Holy Moses auraient fait s’ils avaient su comment se moderniser et s’ils l’avaient voulu : ça accroche là où il faut, ça s’emballe là où il faut, ça se calme là où il faut. On pourrait juste reprocher un chant un peu trop uniforme, de même qu’une gestuelle un peu faible pour une frontwoman, bien que les autres membres rattrapent largement le coup. Bilan du set : Bonne découverte, à revoir !

Vu que la devise du festival est "Underground festival for underground people", il est temps de lâcher la première bombe avec les black classico métalleux Néerlandais de CARACH ANGREN. Entre temps, les résutats du tremplin sont tombés et les Allemands de DEAD EPISODE remportent le prix du Jury, tandis que bien évidemment, les Arlonnais de BLACK BLEEDING remportent haut la main celui du public avec leur hargne sur scène et surtout leur innombrables conneries déblatérées à tout bout de chant (le pauvre bassiste aura enduré toutes les morts possibles et imaginables en trente minutes de jeu, d’ailleurs). Revenons à CARACH ANGREN… Eh bien leur concert ne m’a pas plu du tout ! Musicalement, on a vu mieux dans le black bien qu’il est difficile de faire original dans le genre, mais le tout sonnait surtout très brouillon, sûrement dû à un manque de synchro de la part des membres et d’un son très (trop) crade. Le côté classique quant à lui, loin d’être éblouissant, fait plutôt songer à un beau stéréotype de black, sans plus. Scéniquement parlant, on a tout et rien à la fois : le tout en la personne de Seregor (chant) qui en fera beaucoup trop avec son maquillage et sa gestuelle clichesque, et le rien… en la personne de tout le reste, qui demeurera assez statique… effet de contraste voulu ?! Bilan du set : Pas convaincant…

On enchaîne avec du death Suédois, non pas Hypocrisy, ni Entombed, mais une formation qui se rapproche assez de ces derniers par leur son old school, j’ai nommé DEMONICAL. Malheureusement, je suis assez peu sensible au mouvement death metal Suédois (à part la bande à Peter Tägtgren et quelques exceptions) et c’est donc d’assez loin que je suivrai le set de 45 minutes qui nous a été offert, pour le plus grand bonheur des fans du genre. Ca accroche bien, ça headbangue bien, ça ne "solote" pas ou presque et ça, c’est déjà gagné. Le groupe quant à lui semble bien s’amuser pour un public qui même si partagé, l’acclamera avec ferveur. Bilan du set : Bon groupe, mais juste pas ma tasse de thé…

Les choses sérieuses se lancent avec les Américains de HATE ETERNAL, et son frontman légendaire : Erik Rutan (ex-Morbid Angel). La fosse se remplit moyennement et lorsque le trio débarque (un guitariste manque, Erik se débrouillera donc pour assurer les parties des deux guitares dans la mesure du possible) et lâche le monstre, le pit se crée automatiquement pour montrer au groupe qu’il n’est pas venu pour rien, pour le plus grand plaisir du combo, qui ne cessera de s’en donner à cœur joie ! Niveau setlist, les plus grands tubes de leurs discographie y passent (avec le génial "King Of All Kings"), tous accomplis avec des blasts à répétition (oui car même s’il faut un peu la chercher, la mélodie dans HATE ETERNAL, une fois qu’on l’a trouvée, on prend son pied) dans un son qui écrase et détruit tout comme il se doit (bien qu’un peu trop fort malgré tout). Erik quant à lui est tout simplement hallucinant par sa présence sur scène et sa puissance vocale impressionnante ! Bilan du set : Excellent concert, à des années lumières de la déception !

Depuis des mois on me vantait les mérites des (supposés) true black métalleux Norvégiens de TAAKE, et j’étais assez curieuse de voir ce que le nouveau groupe du genre à la mode avait dans le ventre. Je regarde donc la bande de Hoest prendre place sur scène et exécuter les œuvres du leader, devant un public déjà conquis d’avance et qui manifestement les attendait depuis un petit temps. Alors musicalement c’est sympathique, moins commun que la plupart des formations du style et cela est certainement dû malgré à la forte présence de partie plus mélodiques et quoiqu’on en dise, plus accrocheuses (pour ne pas en choquer en utilisant le terme "presque mainstream", même en insistant sur le "presque"). Hoest se démène plutôt bien sur scène, gardant tout de même une froide distance entre le public et lui, et un côté patriotique de même qu’éthique (drapeau Norvégien et croix renversée bien sûr)… mais malheureusement ce n’est pas le cas de tout le monde sur la scène, car les autres membres eux préfèrent ne pas bouger, et à peine headbanguer…un peu plus de volonté n’aurait pas été de trop, bien que pour les fans, cela avait l’air de suffire à en juger la manière dont ça se violentait dans le pit ! Bilan du set : Pas mal, même si je m’attendais à mieux !

La claque du festival fut incontestablement le groupe pour lequel je m’étais principalement déplacée, à savoir les Grecs de SEPTICFLESH ! Leur dernier album en date, "Communion", étant déjà en train de s’élever au rang de classique pour beaucoup de gens, et ce à juste titre, leur retour dans notre plat pays n’a pas laissé grand monde indifférent. Déjà lors du soundcheck, le peuple s’impatiente et s’efforce de reproduire les chœurs du refrain du titre "Communion"…lorsque les lumières s’éteignent et que "Behold…The Land Of Promise", intro du précédent album "Sumerian Daemons" débute, afin de succéder dignement à un "Unbeliever" parfait pour commencer un set qui s’avérera une incommensurable tuerie !!! Seth qui comme d’habitude, fera preuve d’un charisme hors du commun sur scène (même si pas d’une communication aussi extra, j’avoue) nous fera profiter avec ses compères des meilleurs titres de "Communion" (l’éponyme bien sûr, mais aussi "Lovecraft’s Death", "Anubis", "We, The Gods" et le grandiose "Persepolis") mais aussi de plusieurs titres de "Sumerian Daemons" ("Virtues Of The Beast", "Unbeliever", "Faust" et "Red Cold Cult") ainsi que nous nous voyons gratifiés d’un titre de "Revolution DNA". Le public répond très bien, le pit perdure toujours, les gens headbanguent, réagissent aux appels de Seth à lever le poing. Si déjà sur CD, SEPTICFLESH assure, il est clair qu’en live les samples et l’entièreté de la musique prennent tout leur sens (lors de "Faust" et "Persepolis" surtout). C’est donc dans un total esprit de communion que le set d’une heure s’est extrêmement vite écoulé, bien trop vite au goût de tout le monde d’ailleurs, vous l’aurez compris. Bilan du set : Grandiose, extraordinaire !!

Après un tel concert, et n’étant pas très fan de FINNTROLL, je n’attendais pas grand-chose de leur part. Je les avais déjà vu à l’occasion du Earthshaker Roadshock Tour en 2007 (avec After Forever et Tarot) et n’avais pas plus apprécié que ça le groupe sur scène, bien que plus sur CD… mais à présent étant donné que de un, la vague folk metal ne m’intéresse absolument pas, et que de deux, le fait d’utiliser un clavier pour sampler des instruments folks ne vaut pas grand-chose pour moi… c’est donc de plutôt loin que je suivrai le concert. Ceci dit, bien heureusement tout le monde n’est pas de l’avis que FINNTROLL n’est pas vraiment "utile" en live, au contraire : les gens se sont bougés pour admirer les Finlandais sur scène et n’ont cure qu’il y ait un clavier à la place d’un violon, d’une flûte et d’un accordéon. Un esprit assez joyeux et festif se développe dans la fosse et plus d’un se retrouveront à danser, n’ayant absolument pas peur du ridicule (et ils ont d’ailleurs totalement raison) alors que le groupe leur interprétera des morceaux issus des albums comprenant le successeur de Wilska au chant (alias Vreth), mais aussi des classiques tels que celui que tout le monde attend et qu’on ne présente plus, "Trollhammaren" ! Vreth donc, se défend toujours aussi bien sur scène, headbangue et profite de l’espace… mais les autres quant à eux bougent tout de suite beaucoup moins, ce qui pour un groupe de folk metal est assez dommage vu que le but premier du folk en général est quand même, si pas de danser forcément, de s’amuser. Néanmoins, ce fut un concert que les fans ont apprécié en général et même d’autres festivaliers qui appréhendaient ce style musical à la base, comme quoi… Bilan du set : Rien de particulier sur scène mais bon, c’est professionnel, donc si ça plaît à certains, tant mieux !

Cette cinquième édition du Metal Mean m’aura donc énormément contentée encore une fois, par la qualité des groupes proposés, bien que pas tous forcément de mon goût. Ajoutons à cela que l’organisation a fait de gros progrès à tout niveau (bien qu’au rayon nourriture, les files d’attentes se faisaient encore trop longues), je pense donc que ce festival est en très, très bonne voie ! C’est tout le mal qu’on leur souhaite en tout cas !