La review

METAL MEAN FESTIVAL
Mean (Belgique)
19/07/2008


Review rédigée par Ichigo


Après avoir reçu de bonnes pointures du metal comme Epica, Destruction et Melechesh à leurs précédentes éditions, ce quatrième volet du Metal Mean accueille cette année des groupes non moins importants tels que SETHERIAL, HATESPHERE, et les grands BELPHEGOR. Ne pouvant décemment pas rater ça, je m’y suis rendue afin de passer une nouvelle journée de festival qui s’est avérée être excellente…

10h30, les premiers métalleux sont arrivés et le festival s’ouvre sur un concours : Quatre groupes en compétition, 30 minutes de set, et deux gagnants à la fin, un pour le public et un pour le jury. AKTARUM est la première formation à lancer le mouvement. Officiant dans un folk metal assez sympathique, mais comme il s’en fait beaucoup pour le moment, et dont la touche à la Ensiferum en a fait réagir plus d’un dans le public. Le groupe quant à lui semble ravi de voir autant de monde déjà sur pied pour eux, à cette heure matinale et se défendra jusqu’au bout, même si un peu plus d’énergie n’aurait pas été superflue…

On passe du folk metal à un metalcore bien clichesque avec MY RAVEN, que personnellement, j’ai trouvé assez mauvais : des solos plus que moyens, une musique effroyablement pompée sur Caliban, et l’attitude du chanteur encore plus. Le public s’est d’ailleurs montré assez froid vis-à-vis de ce groupe… préférant probablement avoir les vrais Caliban en face d’eux.

Les troisièmes à présenter leurs couleurs sont MALEVOLENTIA, groupe de black metal Français assez sympathique et plus ou moins original, selon les chansons. Dans l’ensemble, ils se montreront assez statiques, à l’exception du chanteur qui utilisera la scène à très bon escient malgré une tendance à vouloir trop poser, à la manière des grands pionniers du black metal. Ils nous offriront un set tout ce qu’il y a de plus convenable, avec un son pas toujours très propre, mais qui ravivera le cœur des troupes avant les derniers à paraître, pour clôturer ce concours…

Ces derniers n’étant autres qu’INNERFIRE, qui n’aura le temps de ne nous interpréter que quatre chansons de metal gothique ; mais bénéficiant d’une bonne ambiance et d’un bon accueil du public, le groupe fait de son mieux pour mettre le paquet, notamment au niveau des claviers, de la batterie et du chant ! Malgré un début qui manquait de synchronisation et des membres en général assez statiques aussi, pour cause de manque de retour (à l’exception du chanteur), les gars se rattraperont pour le reste du set, bien trop court d’ailleurs !

Le concours une fois terminé, il est temps d’aller voter. En attendant les résultats, le festival proprement dit commence avec DISMAL, groupe de death mélodique de la région…et ma foi, qui ne m’a pas convaincue du tout ! Un son bien trop saturé et des riffs répétitifs, ainsi que des mélodies incohérentes. Bon, malgré tout, le groupe s’est donné à fond et avait vraiment l’air heureux de se retrouver sur les planches ce jour là.

Les résultats du concours sont annoncés : MALEVOLENTIA remporte le prix du Jury, et INNERFIRE le prix du public. Pour fêter ces réjouissances, les Néerlandais d’IZEGRIM entrent en scène avec leur bon thrash death metal ! Ici, on est loin du metal à chant féminin classique ou alors alternant chant clair et growls. Pas de place pour le chant clair avec IZEGRIM, mais des growls du débuts à la fin, assurés avec succès par la chanteuse Kristien et complétés par la bassiste Marloes. Le public se montrant assez froid au début, comme à chaque fois qu’un groupe avec une femme aux commandes débarque dans un festival "de durs", se rendra vite compte de son erreur et acclamera la formation à grands cris par la suite. Niveau prestance scénique, tout bouge bien, même si l’attitude de Kristien peut sembler quelque peu prévisible à certains moments. Un show vraiment excellent, en conclusion.

Deuxième groupe Français de la journée, ainsi que deuxième groupe de folk metal : AES DANA. Etant partie manger, je n’ai suivi le show que d’assez loin, mais ce que j’en ai entendu m’a semblé aussi bon que sur CD toutefois, de même que l’accueil que le public leur a réservé.

S’enchaîne par la suite THE MONOLITH DEATHCULT, formation Néerlandaise également, mais cette fois-ci de death metal (très) technique et atmosphérique. Musicalement et scéniquement, tout est très professionnel, et les mots d’ordres demeureront : rapidité et technique. Peut-être même un peu trop… Car en effet, les soli et blasts se succèdent sans relâche et donnent une impression de rouleau compresseur plaisante à petite dose, mais énervante à plus long terme. Toutefois, le public accroche, les premiers pits se créent et s’arrêtent lors des passages techno que le groupe incorporera dans son set pour varier le ton.

Les choses sérieuses commencent avec HATE qui nous offrira un set avoisinant les 50 minutes d’un black metal qui a plus que ravi les fans de Behemoth, de part leur musique que par leur look. Le pit devient plus violent, la musique plus rapide, plus crue, les gens headbanguent en même temps que le groupe… qui, heureux du succès remporté, devra terminer son set pour laisser la place aux suivants...

…et non moins attendus de SETHERIAL, formation Suédoise de black metal. Personnellement, je me suis pris une bonne claque durant ce groupe, ayant sa propre identité et ne m’évoquant aucun autre groupe du genre, contrairement à pas mal d’autres dans ce festival. Les membres ayant tous un charisme (surtout le chanteur), assez particulier et assez fort, ils ont motivé le public qui est totalement devenu fou pendant leur show : mosh pits, stage divings, circle pits, etc… Malheureusement, le son s’est montré un peu brouillon et comme beaucoup de groupes de black metal, assez sale. Mais l’on oubliera vite ce détail et se donnera à fond jusqu’à la dernière note, et acclamera le groupe à coup de "Se-the-rial…Se-the-rial".

C’est au tour de HATESPHERE de prendre possession de la scène. M’étant défoulée pendant SETHERIAL et voulant récupérer un peu pour BELPHEGOR, je n’ai écouté leur set qu’au dehors du chapiteau. Toutefois, l’ambiance semblait demeurer à son comble et beaucoup de gens ont quitté le site du festival sitôt le show de HATESPHERE terminé...

Et donc pour terminer en beauté, la soirée s’achète avec BELPHEGOR. Les ayant ratés quelques fois, je me réjouissais à l’idée de les voir enfin et je n’ai pas été déçue ! Quelle claque ! Un son absolument ravageur, lourd à souhait, des instrumentaux bien placés les uns par rapport aux autres, des vocaux parfaitement assurés et une prestance scénique tout simplement impeccable ! Le groupe mettra majoritairement en avant ses deux derniers albums : "Pestapokalypse VI" et "Bondage Goat Zombie" pour un set ne dépassant pas de beaucoup une heure. Cette heure se démontrera monstrueuse pour les fans et amateurs du groupes, se déchaînant comme jamais. Le seul point négatif est le refus d’un comeback au public, qui a pourtant rappelé lourdement et longuement ceux-ci. Mais en dépit de cela, je suis d’avis que BELPHEGOR nous a offert le meilleur set de tout le festival, et haut la main !